
Le 8 février dernier, face à Quevilly, Alhassane Keita inscrivait son sixième but en championnat. Après avoir été invité à réviser ses gammes en équipe réserve, l’attaquant messin retrouve le groupe professionnel, ce soir à Saint-Ouen Photo Pascal BROCARD
En déplacement sur la pelouse de Saint-Ouen, ce soir, les Messins peuvent faire un pas supplémentaire vers la Ligue 2. Méfiance toutefois car le Red Star est intraitable, ou presque, à domicile. Et Metz en pénurie d’attaquants.
Sous la lumière en plein. Et dans l’ombre en silence. Si tu cherches un abri. Inaccessible. Dis-toi qu’il n’est pas loin et qu’on y brille. À ton étoile », entonnait Bertrand Cantat. Et les Messins, que chanteront-ils avant d’attaquer la première des sept marches menant vers la Ligue 2, ce soir face à l’étoile rouge la plus célèbre du football français? Pour eux, il n’est plus question de noirs désirs. Mais plutôt de vie en rose.
Sur la pelouse synthétique de Saint-Ouen, les hommes d’Albert Cartier ont l’occasion de donner un nouveau coup de pinceau sur un tableau de marche redevenu harmonieux. Après un léger coup de froid cet hiver, les Messins ont soigné leurs maux et restent sur une série de cinq matches sans la moindre défaite (3 victoires, 2 nuls). Soit un bilan totalement inverse à celui de son adversaire du jour : les Audoniens (13es ) n’ont plus connu la douce saveur d’un succès depuis cinq rencontres (3 nuls, 2 défaites dont un cinglant 5-1 à Bastia). « C’est vrai que ces chiffres ne plaident pas en leur faveur. Mais ils restent tout de même sur deux bonnes prestations face à Boulogne (2-2) et à Vannes (0-0), tempère Albert Cartier. Et n’oublions pas qu’ils ont besoin de points. »
L’autre motif de méfiance réside toujours dans l’étude statistique de l’étoile rouge. Dans leur antre de Bauer, l’ex-Messin Samuel Allegro et ses partenaires n’ont encaissé que six petits buts et chuté à trois reprises seulement : face à Bourg-Péronnas (0-1, 2e journée), Créteil (0-1, 17e j.) et Le Poiré-sur-Vie (0-1, 24e j.). Les adeptes du verre à moitié plein y verront sans doute un signe encourageant pour Metz : seuls les candidats à la montée tirent leur épingle du jeu en Seine-Saint-Denis.
« Plusieurs options sont possibles »
Les Lorrains sont-ils pour autant en route pour la joie ? Albert Cartier le croit, évidemment, même s’il doit jongler avec quelques contrariétés : sa propre suspension ( lire ci-dessous ), celles de Diafra Sakho et Maxwel Cornet, ainsi que les blessures de Moussa Gueye et Bouna Sarr. « À chaque problème, il existe une solution , tranche l’entraîneur. Prévoir, anticiper fait partie du métier. » Si malgré les nombreuses absences, des visages, des figures apparaissent au générique, le FC Metz devra toutefois composer avec une attaque bien décimée.
Hier, avant de prendre la direction de la région parisienne, le technicien est volontairement resté évasif sur les contours de l’équipe appelée à débuter la rencontre : « Plusieurs options sont possibles », a-t-il lâché. Si rien ne bouge, la première consiste à maintenir le traditionnel 4-4-2 avec un duo offensif composé de Thibaut Bourgeois et du repenti Alhassane Keita. La seconde pourrait amener un réaménagement avec une seule pointe (Keita) autour de laquelle tournerait Yéni Ngbakoto, le couloir droit revenant alors à Thibaut Bourgeois. Simple hypothèse, d’autant qu’Albert Cartier, dans un large sourire, a insisté : « On a de nombreuses possibilités ».
Certes, mais alors que Metz semble avoir opté pour une certaine stabilité, qui ne lui va pas si mal, le technicien lorrain ne devrait pas jouer les pyromanes mais plutôt inviter ses troupes à sortir les oriflammes…
Jean-Sébastien GALLOIS.
Jeunechamps : « Je suis un serviteur du club »
Il a vécu son baptême du feu le 7 septembre dernier. Albert Cartier hospitalisé, il avait pris place sur le banc et conduit le FC Metz sur la plus haute marche du podium après le succès de ses joueurs face à Créteil (3-1). Ce soir, José Jeunechamps sera à nouveau à la baguette à Saint-Ouen. « Sans pression particulière , glisse l’entraîneur adjoint messin. Je suis un serviteur du club et j’espère que le succès sera au rendez-vous. »
« Nous n’avons rien changé à notre manière de travailler cette semaine , poursuit le technicien belge. Et puis, contrairement au match de Créteil, Albert sera là. » Suspendu pour deux rencontres – son appel n’est pas suspensif a décrété la très versatile FFF – Albert Cartier s’installera, en effet, dans les tribunes du stade Bauer, talkie-walkie à la main.
« Rien n’est fermé »
« On va communiquer, c’est vrai. Mais rien n’est fermé. José connaît le job , assure l’entraîneur messin. D’ailleurs, l’ensemble du staff a fait en sorte que les joueurs soient dans les meilleures conditions pour disputer cette rencontre. Je ne serai pas sur le banc mais il ne s’agit pas non plus d’une révolution. La preuve, nous avons gardé les mêmes places dans le bus. » Sans doute parce que ces Messieurs de la Fédé n’en ont pas été informés…
Connu pour sa discrétion en dehors du terrain, José Jeunechamps sait néanmoins donner de la voix. Pour qui a déjà assisté à une séance d’entraînement cette saison, cela sonne comme une évidence. Ce fut encore le cas hier après-midi, sous la pluie de la Plaine Saint-Symphorien. Mais c’est à l’abri, en début de semaine, qu’il a, comme à son habitude, disséqué le jeu du Red Star. « Entre deux équipes réputées joueuses, nous devrions assister à une belle rencontre , prévoit-il. D’autant que le terrain synthétique, s’il est, comme je le crois, de qualité, ne devrait pas être un handicap. Au contraire. »

José Jeunechamps. Photo Anthony PICORÉ
J.-S. G.