
Métanire et Bourgeois sont aux portes de la Ligue 2. Un point contre Bastia et l’affaire sera dans la poche. Photo Anthony PICORÉ.
Il suffira d’un point, en quatre journées, pour valider la remontée du FC Metz en Ligue 2. Heureuse nouvelle : les Mosellans ont hâte d’en finir contre Bastia, ce soir, devant un stade qui sera joliment rempli. Et tout acquis.
Albert Cartier n’a pas mis de champagne au frais. Il ne boit pas, a-t-il rappelé. Il ne s’enflamme pas non plus. Hier, l’essentiel de son point-presse hebdomadaire a même consisté à dédramatiser le rendez-vous de son équipe ce soir. L’entraîneur a parlé de « vigilance », de préparation à l’identique cette semaine et, naturellement, d’« un match compliqué ». « Bastia, dit-il , ne viendra pas seulement pour faire le déplacement. »
Les Corses sont toujours candidats à la montée et il faudra songer à féliciter le scénariste de cette 35e journée de National. Car les Bastiais représentent le dernier obstacle mathématique à l’accession lorraine en Ligue 2. Inutile, donc, de jeter un œil, ce soir, aux résultats parallèles. L’épicentre des préoccupations messines est livré à domicile. Inutile, aussi, de dramatiser l’événement car il faudrait un cataclysme pour empêcher le retour grenat à l’étage supérieur. Une catastrophe de quatre défaites en l’occurrence, conjuguée à quatre victoires corses et des résultats heureux du Poiré-sur-Vie…
Un point suffit
Allons bon. Sur un malentendu, il existe bien une ouverture pour la concurrence mais elle est infime. Et Metz a hâte de conclure. Justement, c’est son soir. « C ’ est bien parce que Bastia vient avec ses ambitions, ses arguments , prolonge Cartier. Les gens vont voir du foot. » Et les footballeurs verront du monde : 10 500 places étaient déjà écoulées hier. Saint-Symphorien va battre son record de fréquentation en National (10 153 âmes contre Orléans). L’entraîneur était au courant. Il rêve même en grand : « Notre objectif, c’est de remplir au moins une fois le stade cette saison... »
Pour revenir au point critique, il suffira d’un nul pour se mettre à l’abri. Là encore, le contexte est favorable à Metz. Les coéquipiers de Romain Métanire restent sur une série de huit sorties sans défaite (6 victoires, 2 nuls), ils ont cueilli trois succès sur les trois dernières journées et ils croiseront le fer avec l’un des plus mauvais voyageurs du championnat. Le CAB ne compte que deux succès hors de son synthétique étriqué. Tout à l’heure, il se présentera sur la pelouse avec une défense à cinq têtes et l’envie de contredire ses statistiques.
Pour ajouter au casting sympathique de cette soirée, ce match opposera aussi les deux meilleurs artilleurs de National. Sakho, dans le coin grenat ; Pastorelli, côté corse, et déjà 17 buts chacun sur la table. C’est un challenge supplémentaire en cette journée de célébration. Quoique tout à fait secondaire.
L’idée unanime à Metz renvoie, évidemment, au devoir d’en finir au plus vite avec ce championnat bucolique. Surtout à domicile. A l’instar de Cirillo (suspendu), Kashi, Bamba et Gueye (blessés) ne seront pas de ce rencard mais leurs copains vont s’attacher à préparer le terrain. Pour une fin de saison belle et tranquille comme le sentiment du devoir accompli.
Christian JOUGLEUX.
Grégory Proment : « Tout ce groupe est un motif de satisfaction »

Capitaine emblématique du FC Metz, Grégory Proment a hâte de quitter le National. Photo Anthony PICORE
A 34 ans, Grégory Proment boucle sa dix-septième saison professionnelle. Le capitaine messin a le sentiment du devoir accompli avec le retour imminent en Ligue 2 de son club formateur.
Un point seulement vous sépare de l’accession en Ligue 2. Quel est votre état d’esprit avant d’affronter Bastia ? « Ce serait bien de finir le travail afin qu’on soit plus tranquille dans la tête. Dans le football, tout va tellement vite, on ne sait jamais. Mais si c’est fait, c’est fait ! On a perdu au match aller, on a aussi à cœur de laver cet affront. »
• Le FC Metz termine la saison en boulet de canon, à l’image de son entame de championnat. Comment l’expliquez-vous ? « Pour le début du championnat, on avait beaucoup travaillé durant la préparation. Donc, physiquement, on était prêt. Après, c’était sûr et certain qu’à un moment donné, on aurait un petit coup de moins bien. On l’a eu, même si on a réussi à tirer quelques matches nuls qui nous ont permis d’avancer quand même. Et on est reparti de l’avant. Personnellement, je n’ai pas eu de doute sur notre situation. »
• Est-ce la volonté d’en finir le plus rapidement possible avec un National où le club n’aurait jamais voulu mettre les pieds ? « Oui, c’est clair. On veut terminer ça rapidement pour voir autre chose et se projeter sur le futur. »
• Quels motifs de satisfaction voyez-vous dans cette saison au purgatoire ? « Le bon parcours à domicile, ce qui n’était pas arrivé depuis un petit moment. Le retour d’Albert Cartier, qui a fait du bon boulot et qui, si on termine le travail comme c’est prévu, aura accompli sa mission. Il y a aussi tous ces jeunes qui sortent de nulle part : certains avaient peu joué en Ligue 2, d’autres sortaient de CFA et ils ont réussi quelque chose d’intéressant pour lancer leur carrière. Certains joueurs se sont révélés au grand jour comme Diafra Sakho, meilleur buteur du championnat, et Yéni NGbakoto, qui a souvent été décisif par ses buts ou ses passes ; d’autres aussi, mais qui sont plus dans l’ombre, comme Romain Métanire ; il y a eu d’autres surprises comme Ahmed Kashi, qu’on connaissait un peu de la Ligue 2 et qui montre aujourd’hui tout son potentiel et ses qualités humaines. Dans l’ensemble, tout ce groupe est un motif de satisfaction. »
• Nourrissez-vous des regrets dans cette saison extraordinaire pour le FC Metz ? Ne pas aller cher le titre, par exemple ? « Non. La priorité, c’est d’atteindre les objectifs fixés par l’employeur. On nous a demandé de monter car, sinon, ce serait compliqué pour le club et on est bien positionné pour le faire. »
• Et vous, avez-vous pris du plaisir à l’occasion de votre dix-septième saison en professionnel ? « Oui, avec ce groupe-là. Maintenant, c’est vrai, sur le terrain, je n’ai pas pris énormément de plaisir. Sans dénigrer le National, ce n’est pas très simple à jouer, c’est assez compliqué, on arrive dans certains traquenards, sur des terrains un peu bizarres. »
« J’ai encore un an de contrat »
• Etes-vous agacé, parfois, de ne pas pouvoir être plus influent dans le jeu à cause d’un genou récalcitrant ? « Depuis huit ans, c’est difficile avec mon genou. C’est vrai qu’il y a des choses que je ne peux plus faire à cause de ça mais ce n’est pas grave. Il n’y a pas eu que le genou cette saison et, quelque part, je n’ai pas été blessé. Je ne cherche pas d’excuse par rapport à mon genou. Moi, mon premier rôle, c’est de prendre la parole. Et ça, je l’ai encore, c’est très important. »
• Le FC Metz s’apprête donc à retrouver la Ligue 2. Avec Grégory Proment ? « Normalement, j’ai encore un an de contrat. Maintenant, il y a des questions qui se posent. Pour moi, ce n’est pas simple parce que ma famille n’est pas à Metz, elle est restée à Caen. Il me reste un an, on se posera la question vendredi soir si on est en haut. »
Maxime RODHAIN.
Le FC Metz en Ligue 2 si…
Le FC Metz peut imiter Créteil, déjà promu en Ligue 2, à condition de ne pas perdre au stade Saint-Symphorien, ce soir, contre le CA Bastia. Alors qu’il leur reste quatre matches à disputer, les Lorrains comptent en effet 15 points d’avance sur les Corses, seulement septièmes avec 51 points… mais avec cinq rencontres à disputer puisqu’ils ont un match en retard. Si les Bastiais remportent tous leurs matches et que Metz perd tous les siens, les deux équipes seront à égalité de points, Bastia passant devant au bénéfice des confrontations directes (victoire 2-1 à l’aller). Le Poirée-sur-Vie, troisième à 11 longueurs des Lorrains, peut également dépasser l’équipe d’Albert Cartier. En revanche, les Grenats ne peuvent déjà plus être rejoints par le quatrième, Fréjus, qui a déjà 13 points de retard sur lui mais ne bénéficie d’aucun match en retard.
Réduction pour Metz-Cherbourg
Le FC Metz propose de coupler les billets pour les deux derniers matches à saint-Symphorien. Ainsi, toutes les personnes disposant d’une place pour le match contre Bastia, ce soir, pourront acheter un billet pour la rencontre FC Metz-AS Cherbourg à moins 50 %. Cette offre est valable dans les tribunes Est, Ouest et Républicain Lorrain. La place pour Metz-Cherbourg pourra être achetée aux guichets du Stade Saint-Symphorien à la fin de la rencontre FC Metz-CA Bastia.