
Alhassane Keita prend sa douche de champagne dans l’euphorie du vestiaire messin. Photo Pascal BROCARD.
Retour sur une soirée de fête à Saint-Symphorien. Le FC Metz n’a pas réussi à battre Bastia (1-1), vendredi, mais il a conquis le point qui manquait à l’officialisation mathématique de son retour en Ligue 2.
Cette semaine, Bernard Serin n’avait rien à déclarer. Le président du FC Metz avait pris soin d’esquiver les sollicitations avant son grand rendez-vous. Vendredi soir, sur les coups de 23 heures, il a franchi la frontière affective pour endosser le costume du douanier câlin. Il s’est posté à la porte du vestiaire pour claquer du bisou à chaque joueur. Comme un patron soulagé. Enfin libéré.
D’emblée, le président a écarté les frayeurs superficielles. Avant même le passage de Bastia, il savait que la Ligue 2 était dans la poche. « Je n’avais pas tellement d’angoisse sur le fait de ne pas remonter mais je voulais vraiment que ce match soit réussi devant notre public », a-t-il expliqué.
Le maintien ou mieux
Heureux l’homme qui a pu célébrer sa fête au moment choisi. Elle fut totale ce vendredi. Le stade a battu son record d’affluence en National (14 075 spectateurs), les Messins ont gratté le bon point nécessaire à leur promotion dans la classe supérieure (1-1) et ils se sont assuré, au passage, d’une fin de saison tranquille. Dans le vestiaire, ces garçons ont exprimé leur joie comme des footballeurs. En dansant, en consommant des bulles et… en balançant leur coach dans le jacuzzi.
Albert Cartier justement. Lui aussi est passé par tous les stades. Du bonheur d’un but précoce, inscrit en 29 secondes, à l’angoisse d’une égalisation tout aussi rapide (10e ). A l’heure de jeu, le technicien a également dû gérer la sortie fâchée de Ngbakoto qui a repoussé virilement la traditionnelle poignée de mains. Au coup de sifflet final, l’entraîneur avait remisé toutes les mauvaises ondes pour savourer le retour messin dans les sphères professionnelles. « Je connais bien Yéni , a-t-il simplement expliqué. Il fait tout pour aller chercher la victoire et il était un peu frustré […]. Il n’y a rien de négatif. Il a beaucoup progressé cette saison, il a envie d’avancer et on aura besoin de lui l’année prochaine. » Le score n’a pas, non plus, entamé l’enthousiasme d’Albert Cartier : « C’est certainement le plus beau nul de ma carrière ». Trois secondes de réflexion plus tard : « Non, ce n’est pas un nul. C’est la plus grande victoire du FC Metz. »
Certains pisse-froid remarqueront que la Ligue 2 est un paradis du pauvre alors même qu’elle était un enfer promis aux Messins voici quelques années. Le président Serin la considère, lui, comme « une étape ». « C’est un projet à approfondir avec Albert Cartier , a-t-il précisé. Nous avons gagné du temps, trois semaines par rapport à l’objectif. En Ligue 2, on visera toujours le maintien, comme disait Guy Roux, voire mieux si possible. »
« Un stade plein »
Les grands chantiers vont s’ouvrir. Qui vendre ? Qui retenir ? Qui prolonger ? L’effectif sera renforcé à hauteur d’un joueur par ligne, au moins, et le budget prévisionnel devrait s’élever à 13 millions d’euros. Metz, de toute façon, restera sur sa politique de formation, avec ce souci d’amalgame entre éléments du cru et joueurs d’expérience.
La montée acquise, Albert Cartier et Grégory Proment ont vu leurs contrats automatiquement reconduits pour une saison. Ils seront les premiers à insister pour finir cette saison avec panache. Pour ajouter trois sorties propres aux neuf dernières journées sans défaite du FC Metz (6 victoires, 3 nuls). Le capitaine Proment caresse aussi un autre espoir : « Maintenant je rêve de revoir un stade plein. » Il a cité l’exemple du derby alsacien qui a réuni 20 044 spectateurs, début avril, à Strasbourg. Pour un match de CFA…
Christian JOUGLEUX.
Metz se fait plaisir (CFA)
Après avoir obtenu leur première victoire à Amiens à l’aller, les Messins sont parvenus à rééditer la même performance à domicile au retour. La rencontre avait pourtant bien mal débuté pour les grenats. Amiens ouvrait la marque très vite par Sankare, d ela tête (0-1 ; 7e ). L’égalisation messine survenait grâce à un excellent travail de Moukam qui éliminait défenseurs et gardien et allait marquer dans le but vide (1-1 ; 21e ). Suite à un coup franc de Moukam détourné en corner, Croizet trouvait Coignard pour le deuxième but de Metz (2-1 ; 32e ). Les Messins avaient inversé la tendance...
Au retour des vestiaires, les Messins enfonçaient encore le clou. Cornet mettait sa patte magique sur un coup franc direct (3-1 ; 47e ). A Amiens, les occasions se faisaient rares à l’exception d’un essai de Keita que Didillon, le portier mosellan, sauvait (67e ). Si Metz a pu parfois manquer d’efficacité, ce ne fut pas le cas hier. Sur un corner exécuté par Cornet, Coignard, le défenseur, s’offrait un beau doublé (4-1 ; 73e ). Les Messins étaient à l’abri et malgré un penalty discutable sifflé par l’arbitre pour une main d’N’Dour dans la surface et transformé par Sankare (4-2 ; 85e ), le succès était net. A l’issue de la partie, José Pinot, pouvait féliciter ses joueurs « On sait maintenant que tout le monde est dans le projet et on va continuer à s’accrocher pour finir le plus haut possible. »
FC METZ - AMIENS : 4-2 (2-1)
Stade Dezavelle. 50 spectateurs environ. Arbitres M. Carron. Buts pour Metz : Moukam (21e ), Coignard (3e , 73e ), Cornet (47e ) ; pour Amiens : Sankare (7e , 85e sur pén.). Avertissements à Metz : Saliu (14e ) ; à Amiens : Sankare (36e ), Carney (62e ).
FC METZ : Didillon – Donval, Coignard, Le, N’Dour – Saliu (O’Shaughnessy, 80e ), Quemener – Moukam (Bur, 76e ), Kehli – Cornet, Croizet (cap.) (Sannier, 87e ). Entraîneur : José Pinot.
AMIENS : Chatalen – Maquinghem, Ba, Niang, N’Diaye (Bourabia, 61e ) – Ciss, Collet – Carney (NGoma, 77e ), Samb, Sankare (cap.) – Keita (Lallaigni, 77e ). Entraîneur : Azouz Hamdane.