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Si elle ne lui avait pas donné entière satisfaction – précisons, au registre de l’efficacité – l’équipe qu’il avait alignée une semaine plus tôt face à Strasbourg a malgré tout réussi à gagner sa confiance. La preuve s’est lue sur la feuille de match remplie dans les Ardennes : d’Oumar Sissoko dans les buts, à Papiss Cissé, à la pointe de l’attaque, Yvon Pouliquen avait opté, hier, pour la continuité.
De notre envoyé spécial à Sedan
Gardée secrète jusqu’aux portes de la soirée, la formule était censée contrecarrer les plans d’un adversaire sedanais en proie à de sérieux soucis de comptabilité. Ce dont les Messins n’ont pas semblé s’émouvoir.
Revenue de son dernier déplacement, à Châteauroux, nantis de trois points supplémentaires matérialisant au passage son premier succès loin de ses bases, la formation messine affichait, en effet, très vite ses intentions. Papiss Cissé donnait, ici, le ton : il signait la première occasion d’une tête qui manquait simplement de précision (3 e). Passager passable du derby de l’Est, une semaine plus tôt, l’attaquant sénégalais récidivait six minutes plus tard, mais sa reprise de volée, à la réception d’un centre de Jérémy Pied, terminait derrière la cage de Costil (9 e). Sedan allait momentanément le couper dans son élan. Sur un corner d’abord renvoyé sur la ligne par un pied messin, le ballon revenait à Baysse, dont le tir trouvait le petit filet gauche d’Oumar Sissoko. Un quart d’heure de jeu s’était écoulé et Sedan, qui restait sur deux victoires à domicile, prenait les commandes au tableau d’affichage. Invaincu depuis cinq matches, Metz, lui, a encaissé ce mauvais coup avec une grande sérénité.
Et de six…
Et il s’est surtout donné les moyens de ne pas avoir à trop cogiter. Sous l’impulsion de Victor Mendy, côté gauche, il égalisait par l’intermédiaire de son meilleur buteur : Cissé profitait d’une déviation à la brésilienne de Matheus Vivian pour pousser le ballon au fond des filets ardennais (23 e) et inscrire son sixième but en championnat.
L’égalisation messine répondait à une certaine logique. Maîtres de leur sujet, les joueurs d’Yvon Pouliquen atteignaient la pause sans plus jamais avoir été inquiétés. Ils n’allaient pas l’être davantage en seconde période. Il aurait même pu pousser le vice jusqu’à l’emporter, mais Victor Mendy, servi par Cheikh Gueye, tardait trop à l’heure de frapper. Le ballon était dévié par un défenseur sedanais en corner (70 e). Ce manque d’efficacité n’avait pas de conséquence majeure. Au coup de sifflet final, Metz tenait son sixième match consécutif sans défaite. Et le contenu de sa prestation semblait satisfaire son entraîneur.
« On a joué face à une équipe sedanaise qui avait l’intention de ne pas perdre et qui était souvent bien regroupée derrière… Nous avons peut-être été trop vigilants en fin de match, mais je ne vais pas le reprocher à mes joueurs, explique Yvon Pouliquen. Nous prenons tout de même un point sur le terrain d’une formation qui ambitionnait le haut de tableau en début de saison. » Le haut de tableau, là où, justement, Metz commence à s’installer. De là à revoir les ambitions, et à parler ouvertement de podium, il y a un pas qu’Yvon Pouliquen ne s’autorise pas encore à franchir. « On prend les matches les uns après les autres. » Rendez-vous face à Clermont, alors, après la trêve internationale.
Cédric BROUT.