
Satisfait « du travail accompli », Albert Cartier ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Photo Pascal BROCARD
S’il veut vite tourner la page du National, l’entraîneur messin assure avoir apprécié la maturité nouvelle de son groupe. Mais Albert Cartier prévient : « Il va falloir s’adapter très vite à la Ligue 2 ».
La saison
• Le FC Metz a rempli sa mission et retrouvera la Ligue 2 un an après l’avoir quittée. Soulagé ? « Parler de soulagement signifierait que je n’avais pas confiance. Or, j’ai toujours pensé que cet objectif était réalisable. Nous avons rencontré quelques difficultés, mais tout le monde est resté en éveil : les joueurs, le staff et l’entourage du club qui n’a eu de cesse de démontrer son implication, notamment en nous accompagnant aux quatre coins de la France. Mon sentiment est donc plutôt celui du travail accompli. Nous avons atteint notre objectif, ce qui était primordial pour la survie du FC Metz : on a reconstruit un groupe et redynamisé un club. »
• Le parcours de votre équipe est-il, au final, conforme à vos attentes ? « Le président Serin avait fixé un impératif : réaliser une excellente entame de championnat afin de frapper les esprits. D’être d’emblée compétitif. De fait, nous avons été très performants jusqu’au match à Bastia ( défaite 3-0, le 25 septembre, en Coupe de la Ligue ). On savait que nous traverserions des moments plus délicats que d’autres. Mais le groupe a su réagir, notamment à l’extérieur où notre parcours de fin de saison a démontré que les garçons avaient mûri. Ensuite, à Saint-Symphorien, notre volonté était de marquer notre territoire et donc de gagner un maximum de matches tout en répondant aux exigences d’un public fidèle voulant voir du jeu et de l’intensité. Nous devons poursuivre dans cette voie. »
• La découverte du National ? « Par le passé, j’ai décliné plusieurs offres de clubs de National ( Niort, Red Star ). Je ne voulais pas entraîner à ce niveau. Ici, c’était différent : je coachais le FC Metz et non une équipe de National ! Cela dit, j’espère ne jamais renouveler cette expérience d’un championnat finalement très compliqué : Amiens et Boulogne, relégués comme nous l’an passé, peuvent en témoigner… »
Les hommes
• Lors de votre arrivée, vous avez découvert un effectif très jeune et peu expérimenté. Près d’un an plus tard, quel regard portez-vous sur son évolution ? « Les plus jeunes ont tous gagné en maturité à l’image de Diafra Sakho, qui s’est mué en leader, ou de Yéni Ngbakoto, dont les statistiques parlent d’elles-mêmes (15 buts, 5 passes décisives). Romain Métanire et Gaëtan Bussmann ont progressé pendant qu’Anthony M’Fa a montré qu’il était capable de prendre ses responsabilités. Mais tous doivent désormais confirmer et progresser : Bouna Sarr doit ainsi se donner de réels objectifs afin de confirmer le talent qui sommeille en lui tout comme Mayoro N’Doye qui, après un début de saison époustouflant, a perdu sa lucidité et sa simplicité. Thibaut Bourgeois, lui, doit garder cet état d’esprit, alors qu’Alhassane Keita et Maxwel Cornet se sont éparpillés. »
• L’apport des recrues ? « Tous ceux qui nous ont rejoints l’été dernier ont eu leur chance. C’était ensuite à eux de la saisir. Chacun à sa manière a apporté sa pierre à l’édifice, exception faite de Nicolas Cherro, le seul échec finalement. Évidemment, dans le lot, Grégory Proment occupe une place à part pour ce qu’il nous a apporté sur le terrain, dans les vestiaires mais aussi en terme de communication et de promotion du club. »
L’état d’esprit
• Comment jugez-vous la mentalité affichée par votre effectif cette saison ? « Les joueurs sont comme les enfants : ils sont tels qu’on veut bien les éduquer. Et ce n’est en rien péjoratif ! Certaines choses sont parfois difficiles à entendre pour eux. Mais c’est la seule manière de les responsabiliser. Et globalement, dans ce domaine, ils ont répondu à nos attentes. J’ai senti leur investissement grandir au fil des semaines. Nous, le staff, ne sommes que des guides, un bouclier de confiance ; au final, c’est à eux qu’il revient de prendre leur carrière en main. Je crois qu’ils en ont pris conscience. »
• Un mot sur les très nombreux avertissements et exclusions récoltés par vos joueurs ? « Nous étions l’équipe à battre voire à abattre : les duels ont donc automatiquement été plus nombreux. Le problème, dans ce domaine, réside dans la façon de gérer ses émotions, de maîtriser ses gestes. On en revient donc encore une fois à la gestion humaine d’un groupe. On va encore et encore se pencher là-dessus. »
L’avenir
• Qu’attendez-vous de vos joueurs à la reprise, le 24 juin prochain ? « Je veux les retrouver reposés et surtout plus motivés que jamais ! Sans motivation ni concentration maximale, aucune progression n’est possible. L’erreur serait de croire que parce que nous remontons en Ligue 2, nous pouvons relâcher nos efforts ! Au contraire. Nous n’avons franchi qu’une étape dans le processus de reconstruction. Le travail de préparation sera donc particulièrement exigeant. Encore plus qu’en juin 2012. »
• Selon vous, quels domaines doivent être impérativement corrigés pour faire bonne figure en Ligue 2 ? « Il va nous falloir être beaucoup plus réalistes et efficaces devant les buts. Mais également être capables de mieux gérer certaines situations défensives et en particulier les coups de pied arrêtés. »
• Au niveau des renforts, quels sont vos souhaits ? « J’estime qu’entre quatre et six joueurs pourraient être susceptibles d’intégrer un effectif qui devrait osciller entre vingt-trois et vingt-cinq éléments. À mon sens, cela concerne un ou deux joueurs par ligne. Pour les noms, encore un peu de patience… »
Jean-Sébastien GALLOIS.
Sarr prolonge d’un an
Après Romain Métanire en fin de semaine dernière, un deuxième grand espoir messin a décidé de poursuivre l’aventure en Lorraine. Initialement sous contrat avec le FC Metzn jusqu’en juin 2015, Bouna Sarr a ainsi prolongé son bail avec son club formateur d’une saison. Auteur de trois buts et de six passes décisives en championnat, le jeune milieu de terrain (21 ans) est désormais lié
à la maison grenat jusqu’en juin 2016.