
Romain Rocchi avait disputé 69 matches en Ligue 2 avec Metz. Photo Anthony PICORÉ
Parti sur l’échec d’une montée en Ligue 1, Romain Rocchi revient à Metz. Le milieu offensif a quitté Arles-Avignon pour un contrat de deux saisons avec une troisième année optionnelle. Un choix « affectif », dit-il.
Le suspense n’aura pas duré longtemps. Vendredi soir, le président Serin, tout sourire, avait entretenu le flou autour des revenants potentiels du FC Metz (Marchal, Cardy). Samedi matin, l’affaire était entendue. Romain Rocchi, acteur des années grenats de 2008 à 2010, officialisait son retour sous les couleurs mosellanes pour deux saisons et une troisième en option.
Dans ce dossier, tous les chemins menaient à Rocchi en particulier et l’ACA en général. En 2010, Arles-Avignon avait ravi à Metz la dernière place pour la Ligue 1, avant d’attirer son milieu de terrain. Bernard Serin se souvient aussi de l’été dernier quand cet adversaire avait entériné la descente lorraine en National : « Romain était venu me consoler sur le banc de touche… » Un an plus tard enfin, Rocchi décidait d’emprunter le chemin inverse pour renouer le fil de son histoire avec les Grenats.
« J’adore ce maillot »
Titulaire indiscutable à l’ACA, ce milieu offensif de 31 ans, formé à Cannes et passé par le PSG, a inscrit six buts et délivré trois passes décisives en Ligue 2, la saison passée. Le cœur a pourtant ses raisons qui ont incité le natif de Cavaillon à quitter sa région d’origine pour ramener son accent chantant en Moselle. « L’affectif a fait la différence , explique-t-il. J’avais échangé des textos, très tôt cette saison, avec le président. Il a repris contact avec moi récemment et nous sommes vite tombés d’accord. Je suis très heureux de revenir à Metz. J’adore ce maillot. Le porter est une grande fierté. »
Sportivement, la décision n’est pas innocente. « On a joué le maintien toute la saison avec Arles et c’est usant , prolonge l’intéressé. Changer trois fois d’entraîneur, ce n’est pas facile non plus. Et puis Saint-Symphorien, ce n’est pas le Parc des Sports d’Avignon. C’est magnifique pour un joueur. »
Rocchi a esquissé ses ambitions en deux tableaux : il veut jouer un rôle de cadre et redonner des couleurs au football messin. « J’ai évolué techniquement mais j’ai surtout gagné en maturité , développe-t-il. J’ai été papa et ça m’a beaucoup apporté. Je suis épanoui comme homme et comme footballeur. Je me sens prêt à tenir ce rôle de joueur d’expérience, donner des conseils et encadrer des jeunes. J’espère aussi reprendre du plaisir sur le terrain et revoir un stade plein, des supporters heureux. J’ai envie de retrouver l’ambiance du passé. »
Deux énigmes
Cette deuxième recrue, après le milieu relayeur Luciano Teixeira, complète un entrejeu déjà riche des présences de Grégory Proment, Ahmed Kashi et Mayoro N’Doye. « C’est une très bonne nouvelle , savoure le président. Je souhaitais une colonne avec des joueurs d’expérience. L’arrivée de Romain en est la démonstration. » Manque-t-il seulement des vertèbres à cette colonne ? « On travaille sur d’autres éléments d’expérience , confirme Serin. Il y a des pistes chaudes. On a prévu un budget, dans notre masse salariale, pour permettre des arrivées sur ces postes importants. »
Le suspense est donc maintenu. Cette présentation officielle a toutefois permis de soulever deux énigmes qui sauront occuper les âmes impatientes. Première colle : le président n’a pas voulu dévoiler le numéro de Rocchi. Deuxième colle : un club relégué en Ligue 2 convoitait aussi ce joueur. Quelques indices pour la route : « Le numéro porte autant bonheur à Romain qu’à moi » dit Bernard Serin et le club en question « n’est pas Nancy », affirme Rocchi. Au moins, ce mercato messin a aussi le mérite d’être ludique.
Christian JOUGLEUX.
Metz veut toujours Sala
Bernard Serin n’est pas convoqué devant un tribunal pour répondre d’un mercato ronronnant mais il a spontanément évacué ce procès hier : « Le marché est ouvert depuis mardi et nous avons déjà avancé sur dix dossiers », explique le président. Il fait référence aux prolongations de Sarr, Milan et Métanire, aux arrivées de Rocchi et Teixeira, aux premiers contrats de Didillon, Lê et Phillipps, ainsi qu’à l’arrivée définitive du Manceau Bamba. Le dixième dossier touche la signature pour trois ans du gardien Carrasso. Elle « est finalisée » mais pas officialisée.
Les prochains chantiers touchent la défense et l’attaque. Derrière, priorité sera encore donnée à l’expérience. Les pistes du Brestois Ahmed Kantari et du Bastiais et ex-Messin Sylvain Marchal restent d’actualité à défaut de se concrétiser. Elles seront d’autant plus importantes si, comme c’est vraisemblable, Bruno Cirillo ne prolonge pas son séjour en Moselle.
Devant, la thèse menant à Abdoulaye Baldé (Amiens) a été soulevée par voie de presse mais c’est un lièvre que Metz ne veut pas courir. En revanche, Emiliano Sala, le jeune Argentin de Bordeaux qui avait été prêté à Orléans (National), reste « une piste bien réelle » selon Bernard Serin. Qui ajoute : « On va essayer d’avancer sur ce dossier. » A toutes fins utiles, le président a par ailleurs rappelé qu’il n’avait pas reçu d’offres pour d’éventuels départs messins. Pour le moment et pour ne citer que lui, Yéni N’Gbakoto est donc parti pour rester en Moselle, comme il le souhaite.
Ch. J.