« Nous jouerons chaque match avec l’ambition de le gagner » explique l’entraîneur messin, Yvon Pouliquen. Photo Pascal BROCARD
Ce ne sont pas les journalistes qui m’ont le plus dérangé. C’est le fait de ne pas être monté en Ligue 1. » C’était le 17 juin dernier. En début de soirée, Yvon Pouliquen mettait fin à l’incertitude qui entourait son avenir à Metz. Après plusieurs semaines de cogitation, l’entraîneur annonçait qu’il conduirait bien l’équipe messine sur le chemin de sa deuxième saison d’affilée en Ligue 2. Près de cinq mois plus tard, à l’aube d’une trêve internationale qui s’achèvera le 26 novembre, le technicien breton livre ses impressions. Résultats, ambitions, vie du groupe, concurrence, etc. : Yvon Pouliquen parle.
• Plus d’un tiers du championnat s’est écoulé. Quel regard portez-vous sur le comportement de votre équipe ?
« Il est plutôt positif. Nous sommes en progrès, contrairement à la saison passée, où nous étions partis sur un rythme élevé que nous n’avons pas pu tenir. »
• Votre série de six matches consécutifs sans défaite, entérinée à Sedan, a rassuré l’extérieur. Vous aussi ?
« Disons qu’elle a confirmé ce que je pense depuis le début de la compétition, à savoir que nous sommes capables de faire de bonnes choses. Lors des premiers matches, ça ne s’est pas traduit en terme de résultats, c’est vrai, mais aujourd’hui, c’est le cas. Et je sens une plus grande sérénité sur le terrain. On l’a encore vu à Sedan : après être revenus au score, nous ne nous sommes pas jetés dans la gueule du loup. Cela ne nous a pas empêchés d’avoir des occasions. Il nous a manqué l’efficacité. »
« Nous ne nous sommes jamais cachés »
• Il y a un an à la même époque, Metz possédait vingt-cinq points. Il n’en compte que deux de moins aujourd’hui et pourtant, vous vous refusez toujours à parler ouvertement de montée. Pourquoi ?
« Je n’oublie pas que nous étions dix-huitième au classement à la mi-temps du match contre Laval (le 2 octobre)… C’est un championnat compliqué. Il faut rester vigilant, même si je ne sens pas la moindre trace de relâchement dans le comportement des uns et des autres. »
• Ce n’est donc pas pour éviter d’être en décalage avec le discours des dirigeants qui, au début de la saison, plaçait l’objectif dans une remontée dans les trois ans ?
« Non. »
• Mais croyez-vous que Metz peut encore avancer caché ?
« Nous ne nous sommes jamais cachés. Nous sommes ambitieux, mais je ne veux pas rajouter une pression inutile sur les épaules des garçons. »
« Pas beaucoup d’états d’âme »
• Comment l’entraîneur que vous êtes vit-il sa relation avec le groupe ?
« Bien, parce que le groupe vit bien. C’est vrai que je peux me montrer plus dur que l’an passé, mais tous l’acceptent. »
• Un mot sur la concurrence au sein de vos vestiaires ?
« Ce n’est jamais facile pour ceux qui ne jouent pas autant qu’ils le souhaitent, mais je suis là pour faire des choix et aligner la meilleure équipe possible. Je n’ai pas beaucoup d’états d’âme à le faire. Et je n’ai surtout rien à reprocher à ceux qui sont appelés à entrer en cours de jeu. Tout le monde s’investit de la même façon. »
• Il reste cinq matches d’ici à la trêve. Vous êtes-vous fixé un objectif comptable ?
« Non. On jouera chaque match avec l’ambition de le gagner. »
Cédric BROUT.