[Fil rouge]Racing Club de Strasbourg

Championnats français et étrangers, compétitions internationales, coupes d'Europe: tout le foot ailleurs!
Séb

L'étau se resserre

Messagepar Séb » 23 déc. 2009, 08:31

Homme de l'ombre dans le rocambolesque dossier de reprise du Racing, Ralph Isenegger apparaît de jour en jour comme la pierre angulaire de tout le système. L'étau se resserre néanmoins autour de l'avocat genevois, qui s'est enfermé à son tour dans un mutisme profond.

Image
Ralph Isenegger (à droite), si bavard aux premiers jours, a à son tour décidé de se murer dans le silence. (Photo DNA - Laurent Réa)

On a connu Ralph Isenegger plus bavard. Depuis son premier passage à Strasbourg, le 4 décembre - jour de la vente du club -, celui qui s'est rapidement présenté comme « un simple conseiller en charge du recrutement » avait peu ou prou un avis sur tout, mais surtout un avis.

Le seul à pouvoir
éclairer la lanterne


Le choix de l'entraîneur, le recrutement à venir, les sommes à injecter, puis les états d'âme d'un patron éploré en proie à la dépression : rien n'échappait au regard acéré de l'avocat suisse, si prompt à se laisser aller aux confidences entre deux portes.
Ces derniers jours, Isenegger ne parle plus. Son portable sonne inlassablement dans le vide ou renvoie à une messagerie qui ne prend aucun message. Hier après-midi, il a fini par répondre, mais s'est empressé de raccrocher au nez de son interlocuteur, dès lors que celui-ci a décliné son identité.
C'est bien regrettable. Entre un Alain Fontenla porté disparu ou un Christophe Cornelie évanoui dans la nature, Me Isenegger est peut-être le seul interlocuteur en mesure d'éclairer la lanterne des amoureux du Racing. C'est lui qui est en tous cas à l'origine de la nébuleuse opération de rachat fomentée entre Londres, Genève et Strasbourg.
Avocat de la société FC Football Capital Ltd, mais aussi de Carousel Finance SA, et même d'EuroRacing, Isenegger a mis en relation tous les protagonistes de l'affaire. Il semble ensuite avoir sorti de son chapeau l'énigmatique Alain Fontenla, dont il défend aussi les intérêts.
Sa main pourrait enfin avoir guidé Raphaël Varone, associé avec lui dans une demi-douzaine de sociétés et ami du premier cercle, lundi jusqu'à Strasbourg, pour devenir le gérant de Racing Investissements (lire notre édition d'hier).

« Les masques vont
finir par tomber »


« Pour moi, MM. Loban, Fontenla, Cornelie ou Varone ne sont que des "faux nez", dit Dominique Pignatelli, actionnaire minoritaire en pointe sur le dossier. Les masques vont finir par tomber. Ralph Isenegger ne pourra plus cacher longtemps son jeu. Plus personne n'est dupe. »
Connu pour ses connexions avec le football et ses accointances avec les pays de l'Est - il a notamment servi d'agent dans les transferts d'Ismaël Bangoura du Mans vers Kiev et, tout dernièrement, de Pape Diakhaté de Kiev vers Saint-Étienne -, Isenegger est en tout cas le seul acteur crédible dans ce défilé frénétique de nouvelles têtes.
A la manière d'un marionnettiste, l'homme âgé de 42 ans semble tirer les ficelles de cette farce grand-guignolesque derrière un opaque rideau noir.

Pour alimenter son
propre business ?


Le mode de fonctionnement dénoncé par Julien Fournier dans ces mêmes colonnes, vendredi dernier, concernant le mercato hivernal - 17 joueurs sur le départ, un contingent "exotique" de nouveaux arrivants - aurait certainement pu servir ses intérêts. A croire qu'Isenegger veut utiliser le Racing pour alimenter son propre business.
Voilà le genre de questions que l'on aurait bien aimé lui poser. Mais comme l'ex-bavard est devenu muet, il ne s'agit là que de pures supputations...

Sébastien Keller
Dernière modification par Séb le 23 déc. 2009, 08:34, modifié 1 fois.

Séb

Un pouvoir signé Loban ?

Messagepar Séb » 23 déc. 2009, 08:31

Décidément, rien n'est clair dans le dossier de rachat du Racing. L'apparition de Raphaël Varone comme gérant de la holding Racing Investissements semble avoir replacé... Roman Loban sur le devant de la scène.
En « vacance de gérance » depuis la fuite d'Alain Fontenla, la société Racing Investissements - qui détient 70 % d'EuroRacing et qui appartenait à Ginestet - a trouvé un nouveau mandataire, en la personne de Raphaël Varone.
Ce dernier représente les intérêts de FC Football Capital Ltd, donc a priori de M. Fontenla, censé être devenu le seul propriétaire. Oui, mais voilà, le pouvoir que M. Varone a remis entre les mains de Ginestet au nom de la société anglaise aurait été paraphé par... Roman Loban.
De fait, l'Estonien serait toujours l'actionnaire majoritaire de la holding créée en novembre dans le seul but de racheter les parts de Ginestet. Et comme Fontenla avait assuré, lors de son passage à Strasbourg, ne pas connaître Loban, on se demande en définitive qui Varone représente. Loban ? Fontenla ? Isenegger ? Mystère...

Séb

Conseil des familles

Messagepar Séb » 23 déc. 2009, 08:33

A l'initiative de la Ville, un tour de table entre actionnaires minoritaires et repreneurs potentiels, tous issus du sérail, se tiendra ce soir. Il s'agit d'unir les forces alsaciennes pour formuler rapidement une offre de rachat.

Image
Roland Weller, ici devant sa tribune du SC Schiltigheim, est « prêt à soutenir un projet structuré ». (Photo archives DNA - Jean-Christophe Dorn)

Même si elles n'ont plus aucune prise sur les affaires du Racing, la Ville et la CUS n'ont de cesse de s'inquiéter quant à la tournure des événements. La semaine dernière, MM. Ries et Bigot en appelaient ainsi aux « actionnaires minoritaires actuels pour se regrouper (et formuler) une proposition de rachat ».

« Il y a urgence »

Le premier volet de ce voeu sera exaucé ce soir (18 h), dans un hôtel d'Illkirch. Autour d'Henri Ancel, entrepreneur strasbourgeois « spécialiste en levée de fonds » et ex-colistier de Roland Ries aux Municipales « en 55e position », les acteurs locaux plancheront sur un dossier de reprise.
« Dans le contexte actuel, il y a urgence pour s'unir et proposer une offre à M. Fontenla, précise Henri Ancel. Mon rôle sera de fédérer les gens autour d'une solution unique. Il faut que tout le monde joue le jeu. »
Dominique Pignatelli, chantre de la désobéissance depuis que les nouveaux patrons ont pris le pouvoir, s'assoira à la table. « Il ne faut pas s'attendre à des décisions fracassantes, prédit l'actionnaire minoritaire d'EuroRacing. Tâchons déjà de dépasser le stade de la déclaration d'intentions. Quand il s'agira de mettre la main au porte-monnaie, on verra bien qui se manifestera. »
A l'instar de Robert Lohr, dont l'investissement dans la SASP Racing dépasse déjà les deux millions d'euros, Pignatelli - qui a, lui, injecté un million et demi dans EuroRacing - a déjà fait savoir qu'il ne fera pas partie des payeurs.
A ce stade de la réflexion, Roland Weller fait figure d'investisseur le plus crédible. Celui qui considère « tout le cirque actuel autour du Racing comme catastrophique et honteux » n'entend toutefois pas se jeter à l'eau tout seul, encore moins mal entouré.
« On me présente déjà comme le nouveau patron, mais c'est n'importe quoi, tranche l'ex-président, entre 1994 et 1997. Pour l'instant, je suis à l'écoute. Je suis prêt à soutenir un projet structuré. Cette réunion me permettra déjà de voir les intentions de chacun et de recenser les pessimistes et les optimistes. »
Peu ou prou, Jacky Kientz - aux affaires entre 1990 et 1992 - adopte la même attitude. « On est tous conscients qu'il nous faut trouver une seule et vraie solution, précise celui qui représente différents chefs d'entreprise locaux. Faisons déjà une revue des forces en présence. »


Comité de salut public


En compagnie du représentant d'Egon Gindorf - toujours en possession de 17 % d'EuroRacing -, de Pierre Schmidt et de quelques autres entrepreneurs sensibilisés à la cause du club plus que centenaire, tout ce petit monde aura assurément du pain sur la planche pour gommer les divergences et avancer comme un seul homme.
Plus que d'une simple réunion de familles, il est aujourd'hui question de la constitution d'un comité de salut public. La survie de "l'institution" Racing est en jeu.


Séb.K.

Avatar de l’utilisateur
get_up_kids
Messages : 16385
Inscription : 27 août 2009, 08:18
Localisation : Entre Metz et Thionville

Re: [Fil rouge]Racing Club de Strasbourg

Messagepar get_up_kids » 23 déc. 2009, 09:18

C'est tout bonnement incroyable de ridicule cette histoire....
Même dans le plus mauvais polar qu'on puisse imaginer, personne n'aurait osé pondre un tel scénario!

Pauvres supporters strasbourgeois.... vraiment!

Avatar de l’utilisateur
IroOn
Messages : 3446
Inscription : 27 août 2009, 12:59

Re: [Fil rouge]Racing Club de Strasbourg

Messagepar IroOn » 23 déc. 2009, 10:15

Ouaip ils font plus fort que les scénaristes de "Plus belle la vie", chapeau !! J'attends l'épisode spécial noël avec impatience :mrgreen:

Avatar de l’utilisateur
IroOn
Messages : 3446
Inscription : 27 août 2009, 12:59

Re: [Fil rouge]Racing Club de Strasbourg

Messagepar IroOn » 23 déc. 2009, 10:42

Source : http://www.lalsace.fr
Candidat
Ciup : « Fontenla veut une plus-value »

Proche de Luis Fernandez, Laurent Ciup (49 ans), PDG et actionnaire majoritaire du groupe informatique eBizcuss, était candidat au rachat du RCS avant de se faire coiffer au poteau par Alain Fontenla. Il est toujours en course, mais juge exorbitantes les exigences du businessman français de Londres.

Hier, peu avant 19 h, Laurent Ciup a reçu un texto de Jafar Hilali, l’un des hommes de confiance de Fontenla. « Si d’aventure, vous souhaitez faire une proposition (de rachat), merci d’envoyer un courrier électronique » à une adresse mail de Carousel SA.

Il hésite, pas chaud pour traiter avec un investisseur prêt à revendre le Racing quinze jours après l’avoir acheté. Au passage, ses révélations éclaireront sans doute la lanterne de ceux qui ne distinguent pas grand-chose dans l’épais brouillard qui enveloppe la Meinau depuis début décembre. « Un ami, qui travaille à la City à Londres, m’a dit il y a quinze jours qu’Alain Fontenla pourrait être vendeur, qu’il ne disposait pas des fonds nécessaires pour assumer ses engagements. J’ai appelé Ralph Isenegger (1), puis rencontré Jafar Hilali à ce sujet à Londres le lundi 14 décembre (Ndlr : trois jours avant que Fontenla n’annonce officiellement son désir de revente). Il m’a annoncé que Fontenla était prêt à revendre pour cinq millions, au prétexte que son associé estonien Roman Loban, avec qui il avait payé Philippe Ginestet (chacun la moitié de 1,6 million), l ui avait rétrocédé ses parts en faisant une forte plus-value. A ce tarif, c’est évidemment hors de question. J’ai été en discussion pendant plusieurs mois avec Philippe Ginestet. J’ai envoyé des experts comptables durant plusieurs jours à Strasbourg pour procéder à un audit poussé. J’ai été le seul à le faire et je connais parfaitement le dossier. Fontenla m’a juste devancé. Philippe Ginestet est un authentique passionné du Racing. Il n’a pas fait n’importe quoi. Il s’est simplement fait berner. Sa gestion était rendue difficile par des résultats sportifs délicats. Le club n’était pas dans une situation très bonne, mais pas alarmante non plus. Maintenant, si tout ne se résout pas très vite, ça va devenir préjudiciable. »

« S’il a un acheteur à 4 millions, qu’il vende tout de suite »
Depuis son premier contact avec Hilali, L. Ciup, qui, s’il rachetait, pourrait confier à Luis Fernandez un rôle de conseiller, a rencontré à deux reprises Fontenla et Isenegger : « Une fois à mon bureau, une fois chez moi. Leurs prétentions sont descendues en quelques jours à 4 millions. Aujourd’hui, ils me demandent seulement de faire une offre. » Le PDG d’eBizcuss, tête de pont d’un projet composé de plusieurs partenaires, n’entend pas se précipiter. « Fontenla veut faire une plus-value. Vendredi, il m’a affirmé avoir un acheteur à 4 millions. Je lui ai répondu qu’à ce prix, il fallait vendre tout de suite. Parce qu’une plus-value de 2,4 millions en trois semaines, ça ne court pas les rues, même pour le plus fort des traders de la City. »

S.G.
(1) L’avocat au cœur du processus de vente, représentant de Fontenla et soupçonné de la manipuler.

Séb

DNA du 24/12/2009 : Un espoir local en gestation

Messagepar Séb » 24 déc. 2009, 07:55

Une réunion rassemblant une petite dizaine d'investisseurs potentiels dans un plan de reprise du Racing s'est tenue hier, à Illkirch. Sous la férule d'Henri Ancel, un proche des élus municipaux, les bases d'un espoir initié par des volontés régionales ont été jetées.

Image
Pascal Groll, Roland Weller, Christian Deleau, Dominique Pignatelli (assis de gauche à droite), Léonard Specht et Jacky Kientz (debout) se sont retrouvés hier, dans un hôtel strasbourgeois pour envisager un plan de reprise du Racing. (Photo DNA - Michel Frison)

Les grands hôtels peuvent se frotter les mains de l'actuelle crise du Racing. L'entrevue entre Philippe Ginestet et Raphaël Varone, est intervenue au Sofitel de Strasbourg pour transférer la gérance de la société qui contrôle le club. Hier, c'est au Holiday Inn d'Illkirch qu'a été programmée une autre étape d'importance dans la vie du club strasbourgeois. Encore que rien ne dit qu'elle aboutira à un résultat concret.
Mais au moins, des hommes de bonne volonté, avec quelques sous dans le porte-monnaie, se sont réunis pour parler d'une institution bien malade, sous la houlette d'un entrepreneur spécialiste dans la levée de fonds, Henri Ancel, proche de Roland Ries, maire de Strasbourg, et Jacques Bigot, président de la CUS. Le décor, dans un premier temps, a pu surprendre avec des standards rock'n'roll issus d'enceintes efficaces en guise d'accueil musical.

« Une solution locale et
pas deux ou trois »


Mais la pièce réservée en sous-sol a préservé l'indispensable calme. C'est dans le salon Végas qu'une quinzaine de personnes se sont réunies, incarnant une petite dizaine de sources d'investissements locaux. Rien ne va plus sur le terrain. Faites vos jeux en coulisses.
On a trouvé là Philippe Bohrer, propriétaire de plusieurs restaurants (dont Le Crocodile) et hôtels en Alsace, Pierre Schmidt, actionnaire minoritaire dans EuroRacing, Jacky Kientz et Roland Weller, les anciens présidents, Michel Wild, représentant les intérêt d'Egon Gindorf, Léonard Specht, le bras droit de Robert Lohr, Dominique Pignatelli, l'un des plus virulents opposants à Alain Fontenla, le nouveau propriétaire du club, Pascal Groll, à la tête de franchises de restauration rapide dans le grand Est, et Jean-Claude Schmitt, à la tête d'un cabinet d'immobilier.

« Payer plus d'1,6 millions
d'euros serait immoral »



Il s'est agi d'envisager un moyen de recaver un club en souffrance. « En fait, c'est surtout une première rencontre visant à proposer un projet de rachat, a expliqué Henri Ancel. Il y avait des amoureux du foot, des amoureux d'un club qui ont prouvé qu'il y a un potentiel régional. Après avoir échangé, on a décidé de se fédérer».
En gestation, un rachat des parts de Racing Investissements, contrôlé par Alain Fontenla, ou plutôt officiellement par le FC Football Capital Ltd, a été élaboré, afin qu'il y ait « une solution locale et non pas deux ou trois ». Et la base de travail a été de formuler une appréciation de la somme à réunir. « La valeur du club se situe entre zéro et 1,6 million d'euros, a indiqué l'organisateur de la rencontre. Payer plus, ce serait immoral ». A entendre la rumeur d'un désir de plus value du nouveau propriétaire, le présupposé n'accorde aucune garantie à la démarche.
Il reste aussi que si hier a été posée la première pierre, le gros oeuvre doit être mené au pas de charge. Aucune expression d'une ambition démesurée n'a été relevée lors du tour de table. « Il n'a pas été question du président », a souligné Henri Ancel, porte-parole des participants d'un débat qui a duré deux bonnes heures.
L'idée de maintenir Julien Fournier, l'actuel président-salarié n'a pas été écartée, puisque personne n'a dit qu'il devait partir. Philippe Bohrer, l'un des investisseurs potentiels apparus au grand jour hier, n'en a pas moins indiqué que « le dossier est compliqué ».
« Le but, c'est d'être prêt si Monsieur Fontenla se décide à vendre lorsqu'il devra faire face à ses obligations et notamment la nécessité de présenter une garantie de 3 millions d'euros à la DNCG le 6 janvier, explique Henri Ancel. Il vaut mieux qu'il existe un plan de sauvetage vu la manière dont le film a commencé ». Il vaut mieux que le chantier ne tarde pas, car il y a un club à sauver.
La nécessité d'un actionnariat clair s'est également fait ressentir. Henri Ancel se donne une quinzaine de jours pour procéder à des entretiens individuels, en direct ou téléphoniques, fêtes de fin d'annnée obligent. Ce sera l'occasion de mesurer l'effort envisagé par les uns et les autres.
« Je pense que certains vont se raviser rapidement, considère Dominique Pignatelli. Même si on ne peut pas considérer non plus que le Racing est une coquille vide ». Grosso modo, entre déficits à envisager et investissements indispensables, rassembler une somme entre 5 et 15 millions d'euros apparaît comme un impératif selon que l'on se place à court ou moyen terme. 800 000 euros sont indispensables fin janvier, un peu plus de deux millions encore en mars et deux à trois millions supplémentaires en juin. Et il faudra bien relancer une machine dont les résultats prouvent qu'elle est à bout de souffle.
Malgré ces enjeux importants, la cacophonie d'une chorale à cinq, dix ou quinze sera toujours moins inquiétante que le silence assourdissant en vigueur depuis deux semaines. « Le téléphone va sonner dans les prochains jours et les prochaines heures », a conclu Henri Ancel. Pour espérer que le projet esquissé hier ne demeure pas au stade du mort-né, il faut espérer qu'il retentisse pas dans le vide.

François Namur

Séb

DNA du 25/12/2009 : Le mois des embûches

Messagepar Séb » 25 déc. 2009, 10:07

Déjà peu reluisante depuis août et la reprise sportive, la situation du Racing s'est détériorée d'un coup d'un seul aux premiers jours de décembre. Jamais encore le club strasbourgeois n'avait connu pareille crise, avec une équipe au fond du trou et une direction décapitée. Et dire que le pire est peut-être encore à venir.

Image
En fâcheuse posture, le Racing de Milovan Sikimic, Stéphane Pichot et Stéphane Cassard (de g. à dr.) devra vite retrouver ses esprits pour éviter de sombrer en National. (Photo Maxppp)

En cette période de cadeaux, propice à la fraternité et au partage, le Racing pourrait espérer un peu de répit et de condescendance. Magnanimes, quelques fidèles supporteurs ont même tenu à déposer des présents au pied du sapin meinovien.
En revisitant avec humour et ironie certains jeux de société, classiques du genre, les internautes "stubistes" (*) ont brossé un tableau assez fidèle de la décrépitude dans laquelle se trouve leur club favori.

Fontenla a-t-il
étouffé le Racing
avec son col roulé ?


Dans le pastiche d'une enquête menée par la police de Londres, le joueur est ainsi invité à se lancer sur les traces du mystérieux Roman Loban, soit l'homme qui a racheté les parts du président Ginestet sans jamais se montrer.
Alain Fontenla, lui, a droit à sa version de l'incontournable jeu qui consiste à ruiner ses adversaires par des opérations financières et apparaît dans celui où il s'agit de débusquer « l'assassin du Racing », entre la cuisine et la véranda. Le propriétaire, suspecté au même titre que Ginestet ou Proisy, est susceptible « d'avoir étouffé le club avec son col roulé taille XS. »
Bref, on se gausse du Racing, tant dans les coulisses que sur le terrain. En ces temps troubles, l'humour est peut-être la seule arme qui puisse éviter de basculer dans la sinistrose ambiante.
Toujours est-il que tous les acteurs du dossier devront vite se ressaisir après la courte trêve de Noël, histoire de sauver ce qui peut encore l'être. Revue de détails des échéances à venir.

Sans argent frais, le
club court à la faillite


ÉVITER LA FAILLITE. - Au rythme où vont les choses, le Racing va au devant de graves ennuis. Épinglé par la DNCG le 15 décembre, le dossier Racing à la mode Fontenla contraint le financier à provisionner le compte courant de 3 millions d'euros avant le 6 janvier, date de la nouvelle audition prévue à Paris.
Le supposé patron, porté disparu depuis deux semaines, a fait savoir qu'il assumerait ses obligations. Difficile, toutefois, d'accorder du crédit à un homme invisible qui, aux dires des petits actionnaires, verserait désormais dans la surenchère.
Rachetées pour 1,6M€, les parts d'EuroRacing vaudraient deux à trois fois plus après un court détour par Londres. L'inflation, certainement...
Quoi qu'il en soit, si les garanties ne sont pas réunies début janvier, la DNCG ne manquera pas de sanctionner le Racing. « Le risque immédiat, c'est d'être interdit de recrutement, redoute Dominique Pignatelli. Ce serait déjà catastrophique pour l'équipe. Mais le plus grave serait encore à venir. »
Sans argent frais, le club court tout droit à la faillite, les traites ne pouvant plus être assurées dès fin janvier. Si Fontenla ne sort pas du bois, la logique du pire n'est pas à exclure.

Échéances importantes
début janvier


A ce titre, l'assemblée générale d'EuroRacing, convoquée la veille du passage devant la DNCG, devrait permettre d'y voir plus clair. Raphaël Varone, dernier arrivé dans cette vaste farce en sa qualité de gérant de Racing Investissements, y sera attendu de pied ferme.
FÉDÉRER LES FORCES. - Les Alsaciens tentent d'avancer en rangs serrés pour échafauder un plan de reprise. La première pierre a été posée mercredi (lire notre édition d'hier), lors d'une réunion entre les actionnaires minoritaires significatifs et des repreneurs potentiels.
Durant les fêtes, Henri Ancel - mandaté par la Ville de Strasbourg - empoignera son bâton de pèlerin et cherchera à quantifier les promesses des uns et des autres. L'idée est de présenter une solution unique et concrète à Fontenla sous une quinzaine de jours.
MISER SUR LES COMPÉTENCES. - Dans la tempête qui secoue le rafiot alsacien depuis le début du mois, seuls deux hommes font encore face. Sur le banc, Pascal Janin avale des couleuvres - il a été débarqué par Fontenla le 10 décembre - mais assume son rôle sans ne rien laisser transparaître.

Fournier peur jouer
sa carte personnelle
en cas de revente


Comme le retour de Jean-Pierre Papin s'apparente à un mirage, le coach moustachu devrait encore être à pied d'oeuvre, le 2 janvier pour la reprise. A force, il va finir par « s'incruster », comme il le soulignait l'autre vendredi.
Dans les bureaux, Julien Fournier est, lui aussi, en sursis. Le PDG qui était initialement censé avoir Roman Loban comme patron, est livré à lui-même.
En butte à la méthode de la troupe de Fontenla, le Varois a remis à plus tard son idée de démissionner. Il peut espérer jouer sa carte personnelle en cas de changement de propriétaire, les Alsaciens ne niant pas ses compétences.
PANSER LES PLAIES. - Sur le terrain, le Racing a fini l'année de manière pathétique, mardi au Havre (3-0), après une brève éclaircie quatre jours plus tôt aux dépens de Guingamp (2-1). Depuis la quatrième journée, les Bleus n'ont plus quitté la zone rouge.

Toujours en droit de rêver

Dix-huitièmes, à deux longueurs de Dijon, premier non-relégable, Lacour et les siens ne sont pas pour autant condamnés à une plongée en National.
Encore faudrait-il, lors du cycle retour, se rebeller et hausser le niveau de jeu, d'une pauvreté affligeante depuis août. Comment ? « En recrutant des joueurs de qualité sur le front offensif », ne cesse de répéter Janin.
Sans argent dans les caisses ni patron aux commandes, le voeu de l'entraîneur risque de rester pieux. Mais en cette période de cadeaux, propice à la fraternité et au partage, on est toujours en droit de rêver.

(*) à lire sur http://www.racingstub.com le lien "Quand le Racing entre en jeu"

Séb

Re: [Fil rouge]Racing Club de Strasbourg

Messagepar Séb » 25 déc. 2009, 12:53

Bon ben ca ne s'arrange pas du coté de Strasbourg

Pauvre Strasbourgeois ....

Séb

DNA du 27/12/2009 : José Cobos : « Je suis là ! »

Messagepar Séb » 27 déc. 2009, 07:47

Joueur emblématique du Racing, à l'époque où la Meinau vibrait encore au rythme des exploits strasbourgeois - même en Ligue 2 -, José Cobos est prêt à revenir. L'enfant du Neuhof, entièrement disponible mais jamais rappelé au chevet de son club, espère cette fois être associé au plan de sauvetage de la maison bleue.

Image
L'aiglon niçois et la cigogne alsacienne restent les deux symboles auxquels José Cobos est attaché. Actuellement, son coeur penche pour Strasbourg. (Photo AFP)

Ses folles chevauchées, sur le flanc gauche de la défense, avaient enflammé la Meinau. Cheveux au vent, port altier, José Cobos avait campé le rôle de chouchou du Racing jusqu'à son départ au PSG, à l'orée de la saison 1993-1994.

« Les personnes venues de
l'extérieur n'ont pas
apporté grand-chose »


« Mon palmarès, je l'ai bâti à Paris (*), mais mes racines sont à Strasbourg, n'a de cesse de répéter celui qui a terminé sa carrière à l'OGC Nice, comme capitaine, avant d'embrasser la carrière d'entraîneur-adjoint. Après une courte pige à l'AS Monaco - directeur sportif de janvier à avril 2009 -, Cobos est libre de toute obligation.
Son passage à Strasbourg, durant les fêtes de Noël, a renforcé son envie de s'investir au Racing. Simple gestionnaire d'un restaurant sur la Côte d'Azur, l'homme est prêt à reprendre du service du côté du Krimmeri.


Entretien.

- Que vous inspire la situation actuelle du Racing ?

- C'est désolant. A Strasbourg, je n'ai connu que deux clubs : le CS Neuhof et le Racing. Ils m'ont tout donné et permis de garder la tête sur les épaules. Quand je vois aujourd'hui une Meinau aux trois quarts vide, des résultats décevants, une situation qui n'est pas claire au niveau de la direction, je suis inquiet, comme tout amoureux du Racing.

« Vingt-cinq ans de
haut niveau derrière moi »


- Pensez-vous pouvoir apporter quelque chose au club, en l'état actuel des choses ?

- Pourquoi pas. J'ai vingt-cinq ans de haut-niveau derrière moi. J'ai été joueur, entraîneur-adjoint, directeur sportif. J'ai des connexions à tous les niveaux. Je pense avoir laissé une bonne image à Strasbourg. En outre, je constate que depuis mon départ, les personnes venues de l'extérieur n'ont pas apporté grand-chose. Il y a eu des erreurs de casting, beaucoup d'erreurs. Alors, pourquoi ne pas faire confiance à quelqu'un du cru ?

- N'avez-vous donc jamais été sollicité jusque-là ?

- Non, et je trouve ça assez triste. J'ai bien été en contact à une certaine période avec le président Ginestet (au moment du limogeage de Furlan en juin dernier, quand son ami Gernot Rohr était un candidat à la succession, ndlr), mais ça n'est jamais allé plus loin. J'ai aussi eu l'occasion de converser avec Julien Fournier (actuel PDG du club), qui m'a l'air disposé à réunir toutes les forces vives pour sauver le club.
J'estime avoir un peu de crédibilité au niveau national et européen. J'ai assez voyagé au cours de ma carrière (Racing, PSG, Espanyol Barcelone, Toulouse et Nice). Aujourd'hui, j'ai juste envie de dire : "Je suis là !"

- Vous êtes là, certes, mais avez-vous des gens qui vous soutiennent ?

- Seul, évidemment, je n'arriverai à rien. J'ai entendu parler d'une solution de reprise locale. Cela m'intéresse. Je pense pouvoir aussi fédérer des investisseurs autour de ma personne. Il faut avancer main dans la main. Ma démarche n'est pas guidée par des intérêts personnels. Ma vie est actuellement sur la Côte d'Azur, où je suis bien. Mais si je peux jouer un rôle dans le sauvetage du Racing, j'en serais très heureux.

« Même en L 2, on jouait
devant 35 000 personnes »


- Quelle attitude allez-vous adopter dans les prochains temps ?

- Pour le Racing, l'échéance importante se situe le 6 janvier, jour du passage devant la DNCG. D'ici là, je vais être à l'écoute, en position d'attente. Si on me sollicite, je pourrais exposer mon projet sportif. Une ville comme Strasbourg se doit d'être ambitieuse. Je connais l'engouement du public. A mon époque, même en L 2, on jouait devant 35 000 spectateurs.
Il y a ici le potentiel pour sortir de l'ornière et retrouver l'élite à moyen terme. Si on pouvait juste faire un peu plus confiance à ceux qui portent le maillot dans leur coeur...

Propos recueillis
par Séb.K

(*) champion de France 1994, vainqueur de la Coupe de France 1995 et de la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe 1996


Revenir à « Planète Foot »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 90 invités