
Alain Fontenla est attendu ce vendredi, à la Meinau. Il s'agit pour lui de convaincre les supporteurs, de sa démarche. Au regard des banderoles qu'ils lui ont consacrées, ce n'est pas gagné. (Photo DNA - Cédric Joubert)
Après le coup de tonnerre intervenu mardi, dans le sillage de la deuxième audience organisée par la DNCG* pour étudier le budget de la fin de saison du Racing, les dirigeants organisent la contre-offensive. Pour l'instant, elle se résume à un plan de communication visant à rassurer.
Et il y a du travail. Rappelons que dans la palette de sanctions dont dispose le gendarme financier du foot français, l'exclusion du championnat est une possibilité, tout comme une relégation administrative. Alain Fontenla, le propriétaire du club, s'est présenté une seule fois à Strasbourg depuis qu'il en a pris le contrôle.
Sa venue en Alsace n'est pas exigée pour assurer le bon fonctionnement du club jusqu'à la fin de saison. Mais il s'agit de verser trois millions d'euros sur le compte de la SASP Racing pour boucler la saison.
Janin : « Je ne demande
pas la lune »
Les questions qui se posaient le 15 décembre, lorsque les nouveaux dirigeants ont été auditionnés une première fois, restent d'actualité. Mais là, l'absence de réponse pourrait avoir de sacrées conséquences.
Hier, la nouvelle équipe en place s'est efforcée de confiner l'incendie à coups de nouvelles promesses. Dans la matinée, Ralph Isenegger, en charge du domaine sportif, a contacté Pascal Janin pour évoquer le cas Cyril Serredszum. Ce dernier est pressenti pour devenir l'adjoint du coach. Il en assure la fonction depuis le 12 janvier, mais est toujours... sans contrat.
« On ne peut pas continuer d'avoir un garçon qui travaille au club, dont la présence est indispensable pour pouvoir échanger avec le staff et les joueurs, qui occupe un poste qui n'existait pas, et ne pas l'officialiser, a constaté Janin. Sur ce dossier, je n'ai forcé la main de personne, mais j'ai peur de manquer d'interlocuteur. Je ne demande pas la lune, mais je me suis tout de même engagé auprès de l'intéressé ».
Des problèmes de signature ont pu être avancés dans un premier temps. Il faut bien constater que le temps en question tend à durer. Le cas Serredszum a valeur de test. L'engagement de l'ancien adjoint du FC Metz entr'ouvrirait seulement la porte d'un mercato un peu plus offensif, totalement impossible pour l'heure. « Des dossiers sont ouverts, souligne encore l'entraîneur sur le sujet. J'attends de voir. En fait, tout le monde est suspendu à l'engagement de Monsieur Fontenla ».
Effectivement. Le financier londonien est attendu au tournant du sportif. Il est attendu aussi par l'ensemble des salariés. Il l'est encore par les supporteurs qui lui ont souhaité une forme de bienvenue via des banderoles injurieuses vendredi dernier. « Alain Fontenla sera là vendredi, répète Hervé Seck, le chargé de communication. Il détaillera à ce moment les modalités du versement. Dès vendredi, 1,5 millions d'euros seront versés sur le compte courant du club ».
La moitié du chemin sera accomplie. La seconde interviendrait durant le week-end. La première tranche s'organiserait autour d'un transfert en nom propre, la seconde par le biais d'une personne qui gère ses affaires.
Dans ce cadre, l'apparition de Stéphane Tessier dans le panorama strasbourgeois a constitué l'information de ces derniers jours. On parle d'une présence dans l'actionnariat du club, au niveau de la SASP, que l'intéressé conteste (voir ci-contre). On parle d'un accord de principe qui n'est pas le moins du monde concrétisé.
Supprimer l'une des
deux holdings qui chapotent
le club est dans l'air
Mais on s'affaire plus assurément à pacifier l'environnement agité d'une équipe qui lutte avec courage pour son maintien, comme le nul décroché en Avignon l'a encore illustré mardi.
« La présence de Monsieur Fontenla permettra de crever les abcès, souligne Hervé Seck qui se décarcasse pour professer la bonne parole. Il y a la nécessité de clarifier les choses dans trois domaines, au niveau de la structure capitalistique, au niveau de l'exécutif et au niveau du sportif ».
Sur le premier point, l'idée de supprimer l'une des deux holdings - Racing Investissement et EuroRacing -, qui chapotent le club est dans l'air. Sur le deuxième point, une gouvernance organisée autour d'un directoire et d'un conseil de surveillance est dans les tuyaux. « On veut lever tous les doutes et calmer toutes les inquiétudes », conclut Hervé Seck. Franchement, si la mission était réussie en une journée, demain, vendredi, serait à marquer d'une pierre blanche.
François Namur
* : Direction Nationale de Contrôle de Gestion