[Fil rouge]Racing Club de Strasbourg

Championnats français et étrangers, compétitions internationales, coupes d'Europe: tout le foot ailleurs!
Séb

l'Alsace du 22/05/2010 : « D’un héros à un zéro »

Messagepar Séb » 22 mai 2010, 08:57

Logiquement associé au fiasco qui a conduit le RCS en National, l’ancien président Philippe Ginestet se tient volontairement en retrait de l’agitation qui règne autour du club. Pour lui, les propriétaires londoniens n’ont qu’une alternative : vendre des joueurs ou assumer financièrement.

Image
Philippe Ginestet estime qu’il est plus dur de monter de National en L2 que de L2 en L1. Archives Thierry Gachon

Dans le chaos qui a régné depuis la relégation en National, l’information est passée inaperçue. L’ancien président du Racing Philippe Ginestet a, le 14 mai, intégralement financé le déplacement organisé par le Kop Ciel et Blanc à Châteauroux. Gardée secrète par l’association de supporters, la nouvelle avait pourtant filtré dans la semaine précédant la rencontre. À l’époque, Julien, l’un des responsables du KCB, détaillait ainsi la genèse de ce soutien. « J’ai écrit l’autre week-end à des sponsors potentiels pour qu’ils nous aident à affréter un car. Philippe Ginestet a été le premier à répondre dès le lundi à 8 h, en me disant que s’il pouvait faire en sorte que 50 supporters supplémentaires aillent aider le Racing à se maintenir, ce serait avec plaisir. Nous avions choisi de ne pas communiquer sur ce geste qu’il ne tenait pas spécialement à mettre sur la place publique. Mais maintenant que l’information circule, autant décrire les choses comme elles se sont passées. »

Une semaine plus tard, alors qu’autant que les actuels propriétaires, il essuie les tirs nourris des critiques, l’ex-président s’explique.

Philippe Ginestet, « L’Alsace » dévoilait dans son édition de mercredi qu’en cas de construction d’un nouveau stade, vous empocheriez un bonus de 1,5 million d’euros (1)…

C’est exact, mais c’est lié à un accord négocié avec Sportfive (2) qui versera 4 millions (hors taxes) au Racing si une nouvelle enceinte voit le jour. 1,5 million me sera rétrocédé. Ça réduira mes pertes financières en tant qu’ancien actionnaire majoritaire. Mais pour le club, ce sera toujours tout bénéfice.

Après la relégation en National, les Londoniens vous ont-ils sollicité pour vous demander un coup de main ?

Depuis plusieurs jours, beaucoup de gens, plus forts et plus intelligents que moi, s’expriment. Qu’ils agissent. Moi, j’ai largement donné. Aux autres, s’ils se croient plus perspicaces, de monter en première ligne. Mais il ne faut pas attendre la dernière extrémité.

« Un club toujours dimensionné pour la L 1 »

Le club va devoir boucher un énorme déficit, cette saison et surtout la suivante…

Le football français est dans une situation difficile. Depuis longtemps, son modèle économique repose sur un équilibre des comptes par la vente de joueurs. On m’a reproché d’avoir vendu des joueurs, mais quel club ne l’a pas fait, surtout après deux relégations en deux ans (2006 et 2008) ? Avec la prochaine renégociation des droits télé et une économie mondiale au ralenti, tout le monde souffre. Le Racing est un club toujours dimensionné pour la L 1, déficitaire en L 2 et qui, par voie de conséquence, le sera encore plus en National (2). Pour s’en sortir, les actionnaires londoniens n’auront que deux solutions : vendre des joueurs ou assumer.

Quel est votre plus grand regret aujourd’hui ?

Notre échec pour la remontée à un point près au printemps 2009. En quatre ans, on m’a reproché deux relégations. Mais je rappelle que j’ai racheté une équipe dernière de L 1 en décembre 2005 et que la saison était déjà plombée. J’ai aussi ramené le club en L 1 en 2007 et échoué pour un point à la 4 e place en 2009, alors que le Montpellier de Louis Nicollin a passé cinq ans en L 2. De cette expérience, je ne retiens qu’une chose : à un point près, tu es soit un héros, soit un zéro. Seul le résultat compte.

Le Racing peut-il vite se relever de sa descente en National ?

Je l’espère. Mais s’il n’y a pas d’union, à l’intérieur et à l’extérieur, il aura du mal à remonter la pente. Il faut très vite préparer 2010-2011. Le sportif doit être la priorité. Parce que sinon, tu risques de t’éloigner du monde professionnel. À mon sens, il est plus simple de monter de L 2 en L 1 que de National en L 2. Et je suis bien placé pour savoir que remonter en L 1 n’est pas simple.

Recueilli par Stéphane Godin
(1) En plus du prix de vente aux Londoniens (1,6 million) et d’un bonus d’un million en cas de remontée en L 1.
(2) L’agence qui gère le marketing du club.
(3) L’ancien président délégué Jean-Luc Herzog affirmait en début de semaine que si le Racing était remonté en L 1 à l’été 2009, il aurait, pour la première fois, bâti en 2009-2010 un budget équilibré sans vente de joueurs.

Avatar de l’utilisateur
get_up_kids
Messages : 16385
Inscription : 27 août 2009, 08:18
Localisation : Entre Metz et Thionville

Re: [Fil rouge]Racing Club de Strasbourg

Messagepar get_up_kids » 22 mai 2010, 20:16

Amsalem a écrit :Je me demande où les strasbourgeois s'arrêteront.
L'histoire de Courbis - que certains ici aimeraient voir débarquer (rien que d'y penser, j'en ai des spasmes) - est suréaliste.
Je viens de rentrer de vacances, et prendre connaissance de la nouvelle: c'est tout simplement hallucinant cette histoire Courbis!


Et quand je pense que certains ici se mettraient à genoux pour voir débarquer Courbis, je me dis que décidément bcp n'ont pas la même vision que moi de mon club chéri!

Séb

DNA du 24/05/2010 : « Le monde s'est effondré »

Messagepar Séb » 24 mai 2010, 08:59

Une semaine après la relégation du Racing en National, les supporters strasbourgeois font grise mine. Et oscillent entre la tristesse, la résignation et l'espoir que leur club de coeur retrouve son standing.

Image
Les supporters alsaciens ont connu une saison noire et affiché leur colère à maintes reprises, comme ici, en février à la Meinau, lors de la réception de Nantes. (Photo DNA - Laurent Réa)


Triste, mais pas étonné, tel est en résumé l'état d'esprit des groupes de supporters strasbourgeois après la rétrogradation de leur club en National.
A l'image d'Olivier, un responsable des Ultras Boys 90. « Vu la saison catastrophique, on commençait à s'y attendre. Mais pour nous, le monde s'est effondré et c'est très difficile à vivre », lance-t-il.

Hargne et volonté

Avant d'ajouter : « L'équipe n'avait pas de leader cette année. Je ne parle même pas de talent, mais il aurait au moins fallu avoir de la hargne et de la volonté. Or à Châteauroux, j'ai vu des joueurs sortir du terrain avec le sourire, il y a de quoi se poser des questions. Seuls Sikimic, Cassard et Lacour sont venus voir le parcage avec les larmes aux yeux. Et vu la situation, il fallait en avoir pour s'approcher (*)... ».
Même son de cloche du côté de Jean-Marie Blum, président du club central des supporters. « C'est un énorme gâchis. Ça fait 50 ans que je viens au stade et je n'avais jamais connu une saison aussi noire », expose-t-il.
Autre constat partagé par les supporters, quelle que soit leur appartenance : les malheurs du Racing ne datent pas d'hier. « Depuis 1997 et la vente à McCormack, il y a des soucis, dit Olivier. Ça fait des années que ça dure. La formation ne bosse pas avec le recrutement, qui ne bosse pas avec le sportif... Il n'y a pas d'osmose au sein du club, comment voulez-vous qu'il y en ait sur le terrain ? »
A cet état des lieux sans concession s'ajoutent forcément des craintes pour l'avenir. « Je ne sais pas ce qui va se passer, mais il n'y a que deux solutions : soit on se relève, soit on s'effondre», pointe encore le responsable des UB 90.
Jean-Marie Blum, lui, se veut un poil plus optimiste. « Je suis inquiet, mais au fond de moi, je ne crois pas que le club va disparaître. On a un bon centre de formation, avec des jeunes de qualité et pour rebâtir, ce vivier est essentiel. Après il faudrait une vraie union sacrée, or actuellement il y a une fracture entre les dirigeants et leurs opposants », souligne le président du CCS.

Derby à l'horizon

Seule nouvelle à même de redonner quelques couleurs aux supporters : l'évocation du derby à venir face au SR Colmar. « Un derby, c'est toujours sympa, conclut Olivier, mais franchement, j'aurais préféré que Colmar joue ce derby... contre la réserve du Racing ». Aujourd'hui, on en est loin...

Barbara Schuster
(*) Énervés, les supporters alsaciens étaient en train de jeter des sièges sur la pelouse et de proférer des insultes.

Séb

Colère et affliction

Messagepar Séb » 24 mai 2010, 09:03

Champion de France 1979 sous le maillot strasbourgeois et actuel président de la Ligue d'Alsace (LAFA), Albert Gemmrich vit avec tristesse l'agonie du Racing, « une catastrophe régionale sans précédent ».

Image
Albert Gemmrich (à droite), Gilbert Gress et les héros de 1979 étaient revenus l'an dernier à la Meinau pour célébrer les trente ans du titre. Qu'elle semble loin, cette époque... (Photo archives DNA)

L'Alsace du ballon rond est meurtrie, désabusée, affligée. C'est au bord des terrains, dans les petits club-house de village aux quatre coins de la région, là où bat le coeur et où s'entretient l'âme du foot, qu'Albert Gemmrich a pu mesurer, ces derniers jours, l'immense dépit après la relégation du Racing en National.

« Là, on est vraiment
tombé très bas »


Samedi matin, à Eschau, le président de la LAFA est venu inaugurer un terrain synthétique. Il est reparti le coeur gros. « Tout le monde en parle, c'est incroyable, dit le natif de Preuschdorf. Même quand le club jouait en Ligue 1, les discussions n'étaient pas aussi nourries. J'ai vu des gens avec des larmes au bord des yeux. Pour tous, c'est une catastrophe régionale sans précédent. »
Gemmrich, qui a contribué sur le terrain à remporter le seul titre de champion de France, en 1979, avant de prendre les rênes de la formation du club, est tout aussi attristé que les licenciés alsaciens, au nombre de 90 000. A la tête de la Ligue depuis deux ans, il ne peut que constater les dégâts.
« Nous sommes la risée de toute la France, soupire-t-il. Notre Racing a pourtant déjà traversé des tempêtes. Je me souviens de la saison 1973/74, où il n'y avait même plus assez d'argent en caisse pour payer la collation d'avant-match. On allait la prendre au domicile de Philippe Fass, le président de l'époque. Mais là, on est vraiment tombé très bas... »
Pour Gemmrich, cette inexorable descente aux enfers est somme toute logique. Elle résulte de la superposition obstinée de plusieurs couches d'incompétence. Sur le pré, déjà, les joueurs « ne sont pas exempts de tout reproche. »
Farouche partisan du retour de Gilbert Gress sur le banc strasbourgeois durant la dernière intersaison, l'ex-international n'en démord pas : « Si on lui avait laissé un peu plus de temps, ça ne se serait pas terminé en eau de boudin. Quand j'ai entendu certains dans l'équipe dire que Gress était dépassé, j'ai bondi. C'est à eux de s'adapter aux méthodes de l'entraîneur, et non l'inverse. »

« Le Racing n'a jamais eu
de très bon président »


Si l'argumentaire concernant la pertinence du retour du « mythe » est largement discutable, le constat global de Gemmrich est en revanche pertinent. « Depuis cinq ans, le club vend ses meilleurs éléments, dit-il. C'est insupportable de voir partir les jeunes formés en son sein, alors que ceux qui les remplacent sont d'un niveau tout au plus moyen. Cette saison, l'équipe n'avait pas d'ossature solide. Pas d'ossature du tout, d'ailleurs. »
Albert Gemmrich ne dédouane pas non plus les dirigeants, coupables à ses yeux « d'avoir voulu se servir du club. » De manière générale, « le Racing n'a jamais eu de très bon président, capable de s'entourer de gens compétents, comme l'a fait Jean-Michel Aulas à Lyon. »
Le risible mélodrame de ces derniers mois, avec une valse endiablée des présidents - Ginestet, Specht, re-Ginestet, Fournier, Dayan et Plessis - a contribué à « faire sombrer le Racing dans le grand-guignolesque », selon Gemmrich, qui déplore de n'avoir jamais pu rencontrer « ni Fontenla, ni Plessis. »
Observateur extérieur d'une situation qui lui échappe, le président de la LAFA attend désormais de voir comment les choses vont évoluer.

Verser sa larme avec
les amateurs abasourdis
et désenchantés


« Je ne suis pas sûr que les propriétaires sachent eux-mêmes ce qu'ils veulent faire, poursuit-il. Tout est possible, même le pire. Une fois que leurs intentions seront connues, notamment au niveau du centre de formation, l'élément prépondérant pour repartir du bon pied, nous aviserons. »
Pour l'heure, Albert Gemmrich peut seulement croiser les doigts pour que la situation n'empire pas dans les prochaines semaines. Et verser, tout au plus, sa petite larme aux côtés des passionnés abasourdis et désenchantés, de Wissembourg à Saint-Louis. «Heureusement que l'Alsace a Colmar, une touche de fraîcheur dans cette grisaille», conclut-il.

Séb.K.

Séb

l'Alsace du 24/05/2010 : Jamais d’attaque

Messagepar Séb » 24 mai 2010, 09:08

Du 30 octobre au 1 er février, Pascal Janin a réclamé en vain le recrutement d’un buteur. Et quand la bise est venue, avec les blessures de Nicolas Fauvergue et Magaye Gueye, le RCS s’est retrouvé fort dépourvu. Relégué en National pour la première fois, il a payé cher son manque d’investissement sur un goleador patenté. Voici le 4 e et dernier volet de notre série intitulée « L’enfer du décor ».

Image
La politique à courte vue des dirigeants successifs a privé le Racing d’un renfort offensif de poids (comme le Toulousain Xavier Pentecôte, prêté à Bastia et bourreau du Racing à Furiani le 23 avril dernier) qui aurait pu lui éviter de sombrer pour la première fois de son histoire en National. PhotoPQR/Nice Matin/Gérard Baldocchi


C’est aujourd’hui lundi de Pentecôte. Pour le Racing, ç’aurait pu être le semestre de Pentecôte. Du nom, évidemment, de l’attaquant de Toulouse, Xavier Pentecôte, que le club strasbourgeois a courtisé durant le mercato d’hiver pour renforcer un compartiment offensif « Nicolas Fauvergue dépendant ».

Interdit de recrutement à titre onéreux et placé sous masse salariale contrôlée par la DNCG (1), le RCS se démène à l’époque pour donner satisfaction à un Pascal Janin qui, malgré des résultats en progrès (7 matches sans défaite - 3 victoires, 4 nuls - entre le 15 janvier et le 26 février), tire toujours la sonnette d’alarme.

Cette sonnette, le coach l’a actionnée pour la première fois le 30 octobre, un soir de revers à Metz (0-1). Ce jour-là, Fauvergue, malade, ne joue pas. « Nous nous sentons trop inoffensifs quand Nico n’est pas là », déplore-t-il alors, « En attaque, nous n’avons pas assez de réserves, pas de buteur vraiment confirmé. Pour le bien de l’équipe et du club, il serait bon qu’un joker offensif vienne nous aider. »

« Nous n’avions qu’un seul véritable 9 »

Trois mois plus tard, à la clôture du mercato hivernal le 1 er février, seul Basile De Carvalho, rattrapé par la manche dans les dernières heures et dont le profil ne correspond pas au renard des surfaces recherché, a été engagé. « Quand j’ai réclamé un joker fin octobre, le président Philippe Ginestet se préparait à revendre le club et n’avait pas envie d’investir, ce qui peut se comprendre », rappelle Janin avec le recul, « Ensuite, les nouveaux actionnaires ont sans doute été surpris par les exigences de la DNCG et nous nous sommes retrouvés coincés. Nous avions coché sur nos listes Xavier Pentecôte, le Nantais Claudiu Keseru et le Monégasque Serge Gakpe. J’ai eu les deux premiers au téléphone. Keserü a choisi Angers. Gakpe, dont l’agent avait été contacté par le club, a signé à Tours. Et, surtout, Pentecôte, qui connaissait certes Bastia pour y avoir déjà joué, a préféré, à ma grande surprise, rejoindre le club corse, pourtant presque condamné. Je peux comprendre qu’il n’ait pas eu envie d’attendre que nous dégagions de la masse salariale pour le prendre. Il a failli sauver le Sporting à lui tout seul (12 buts en 15 matches). Il aurait pu être à la fois un complément et un suppléant pour Nicolas. Dans notre effectif, nous n’avions qu’un seul vrai 9. Quand Nico n’était pas là, nous aurions pu jouer des heures et des heures sans marquer. Tous les présidents successifs l’ont admis. »

En janvier, Luc Dayan et Pascal Janin s’unissent pourtant pour trouver des solutions. « À l’époque, je n’ai pas pu aller au bout de ce que je voulais », regrette l’ex-chargé de mission, « Je me souviens très bien que le jeudi 28, on m’a demandé de quitter le club. Avec Pascal, nous avions identifié les joueurs de qualité qui pouvaient nous rejoindre et ceux de notre effectif susceptibles de nous quitter. Le mercredi, nous avions avancé dans les négociations, mais dès le lendemain, Julien Fournier est revenu aux affaires, sans être informé de ce que nous préparions. Comme nous ignorions d’ailleurs nous-mêmes que Ralph Isenegger (Ndlr : l’avocat genevois au cœur du processus de rachat du club en décembre) allait essayer en toute fin de mercato de passer en force sur des joueurs qu’il avait choisis. »

« Quand on fait mal les choses, ça coûte cher »

En à peine trois jours - en fait surtout le lundi 1 er février - Fournier sauvera les meubles. « Sans remettre en cause les qualités d’Albert Baning, nous n’avions pas besoin d’un milieu récupérateur », rappelait l’ancien président il y a quelque temps, « Il aurait mieux valu recruter deux attaquants, dont un buteur. »

Pascal Janin ne le contredira pas. « En fait, Albert avait été recruté pour pallier le départ de Rodrigo à Nantes qui ne s’est jamais concrétisé. Du coup, nous avons été bloqués pour recruter devant. Un seul attaquant aurait suffi pour se sauver. Mais avec deux, dont un meneur de jeu, nous aurions pu remonter encore plus sensiblement la pente. Le sportif a été négligé et ça nous est revenu en pleine bouille de façon logique. Quand on fait mal les choses, même si ce n’est pas volontaire et si c’est par méconnaissance, ça peut coûter très cher. Aujourd’hui, ça nous coûte cher. »

Bien plus en tout cas qu’un investissement judicieux au moment opportun sur un chasseur de buts. « Nous sommes tous responsables, tous mouillés », admet P. Janin, « Mais le club n’en serait pas là avec un mercato d’hiver réussi. Maintenant, il faut trouver les solutions pour le faire remonter. »

Le Racing est aujourd’hui en National pour avoir « mal fait les choses » toute la saison. Ses détracteurs diront sans doute que quelque part, c’est bien fait.

Stéphane Godin
(1) Direction nationale du contrôle de gestion de la Ligue de Football Professionnel.

Séb

Un diagnostic sans remède

Messagepar Séb » 24 mai 2010, 09:10

Du stage d’avant-saison à Amphion-les-Bains à l’épilogue fatal du 14 mai, les lacunes offensives du RCS ont constamment été pointées du doigt. Sans jamais être comblées.

Dans les jours qui suivent la reprise de l’entraînement le 23 juin 2009, l’évidence saute déjà aux yeux. Aux premiers jours d’un été pas encore pourri, Gilbert Gress, dont la préparation et le mode de management ne recueilleront certes jamais l’adhésion du groupe, établit ce diagnostic prémonitoire. « Trois joueurs qui avaient inscrit 30 buts la saison passée sont partis (Ndlr : 13 pour James Fanchone, 11 pour Kandia Traoré et 6 pour Renaud Cohade) et n’ont pas été remplacés. C’est l’évidence : il nous faut un ou deux buteurs. » (« L’Alsace » du 8 juillet 2009)

Un seul arrivera : Nicolas Fauvergue, deux jours avant l’ouverture en L 2. « Pourtant, nous n’avions pas été les seuls à dresser ce constat », se souvient Pascal Janin, « Le soir de notre victoire en amical contre Colmar à Eckbolsheim (2-1 le 15 juillet), le président Philippe Ginestet avait déclaré avoir assisté à une rencontre entre deux équipes de CFA. Nos carences offensives sont apparues au grand jour durant toute la préparation. Toute la ligne d’attaque de l’année précédente avait été démantelée. Le seul recrutement de Nicolas (Ndlr : sur lequel Gress avait freiné durant trois semaines) ne pouvait suffire à compenser. »

Un préjudiciable bras de fer avec la DNCG

Cinq mois plus tard, à l’aube d’un crucial mercato hivernal, le Racing, qui a commencé à relever la tête sur le terrain, s’enfonce chaque jour un peu plus en coulisses. Les pourparlers pour sa revente battent leur plein. Les nouveaux propriétaires londoniens refusent de céder à l’injonction de la DNCG d’injecter trois millions d’euros sur le compte courant du club. Le recrutement est paralysé (voir ci-dessus). Et quand, enfin, le 26 janvier, les actionnaires majoritaires, contraints et forcés, procèdent au virement, Luc Dayan, arrivé le 28 décembre et pas encore président de la SASP, n’insiste pas pour demander la levée des contraintes imposées par le gendarme financier de la LFP. « Le président de la DNCG, avec qui nous avions pris contact, nous avait dit que ce n’était pas possible. Mais indépendamment de ça, compte tenu de la situation financière délicate du club, alors menacé de rétrogradation administrative, il ne m’était pas apparu très opportun de partir dans une logique d’investissements. »

Le 28 janvier, Dayan est prié de prendre du recul. Julien Fournier ressort du placard et, en quelques jours, remet de l’ordre dans des transferts mal ficelés (Albert Baning) ou au montage douteux (une commission d’agent de 75 000 euros pour l’arrivée en prêt - finalement annulée - du Ghanéen Gladson Awako, dont le coût salarial pour cinq mois n’excède pas… 40 000 euros).

Le 9 janvier, Magaye Gueye s’est blessé contre Lyon en Coupe de France. Le 19 février face à Clermont, Nicolas Fauvergue quitte le terrain, victime d’une entorse de la cheville gauche. Les deux buteurs ne réapparaîtront respectivement que fin mars et début avril. Ils marqueront contre Dijon, avant que « Nico », touché à la cuisse, ne rate les trois derniers matches. Avec le préjudice que l’on sait.

S.G.

Avatar de l’utilisateur
Toni Truand
Messages : 12318
Inscription : 31 août 2009, 02:09
Localisation : Metz
Contact :

Re: [Fil rouge]Racing Club de Strasbourg

Messagepar Toni Truand » 24 mai 2010, 18:39

get_up_kids a écrit :
Amsalem a écrit :Je me demande où les strasbourgeois s'arrêteront.
L'histoire de Courbis - que certains ici aimeraient voir débarquer (rien que d'y penser, j'en ai des spasmes) - est suréaliste.
Je viens de rentrer de vacances, et prendre connaissance de la nouvelle: c'est tout simplement hallucinant cette histoire Courbis!


Et quand je pense que certains ici se mettraient à genoux pour voir débarquer Courbis, je me dis que décidément bcp n'ont pas la même vision que moi de mon club chéri!
Courbis, Vahid... Certains regardent un peu trop la télé. Un bon entraineur, c'est un mec que tu vois tout le temps à la télé, qui passe sur toutes les radios, qui a sa marionette aux guignols...
C'est bien triste.

Avatar de l’utilisateur
Toni Truand
Messages : 12318
Inscription : 31 août 2009, 02:09
Localisation : Metz
Contact :

Re: [Fil rouge]Racing Club de Strasbourg

Messagepar Toni Truand » 24 mai 2010, 21:42

Chabala a écrit :Scifo coach de Strasbourg ?

La liste des potentiels entraîneurs de Strasbourg la saison prochaine s'allonge.
Interrogé par L'Alsace, Jean-Claude Plessis, le président du Racing Club de Strasbourg a confirmé que de nouveaux candidats s'étaient déclarés pour prendre en main le Racing la saison prochaine. «Je n'ai pas tranché sur le cas de l’entraîneur. Je prends mon temps. Des candidatures m’arrivent de partout : Albert Rust, Régis Brouard et Enzo Scifo. Mais pour l’instant, je m’en tiens à ma liste et continue à réfléchir», précise-t-il.

http://www.sport24.com/fil-info/scifo-c ... rg-381325/
Et on parlait de Scifo à Metz? Un mec qui se propose pour aller à Strasbourg? :beurk:

Avatar de l’utilisateur
IroOn
Messages : 3446
Inscription : 27 août 2009, 12:59

Re: [Fil rouge]Racing Club de Strasbourg

Messagepar IroOn » 25 mai 2010, 11:29

Ce que je trouve le plus dingue, c'est que des mecs comme Isenegger ne soient pas inquiétés légalement.
Depuis le début tout le monde sait que ce type est verreux, confirmé par ses transferts douteux au mercato, mais pourtant on a l'impression qu'il sort bien gagnant dans l'histoire. Il n'a certes pas réussi à faire passer ses commissions mais il a du toucher un max de fric pour ses activités de "conseil" auprès de Fontenla.
Tout ça pour du vent !! (enfin pire que du vent, puisque toutes ses actions ont eu un impact ultra négatif sur le club).

Séb

L'Alsace du 26/05/2010 : Du monde au portillon

Messagepar Séb » 26 mai 2010, 09:23

Alors que le montage du budget de la saison prochaine reste au centre des préoccupations, l’identité du nouvel entraîneur du RCS devrait être connue d’ici la fin de la semaine.

Image
Jean-Claude Plessis veut aller jusqu'au bout de l'aventure avec le Racing. Photo d'archives Thierry Gachon


De son propre aveu, Jean-Claude Plessis, de retour à Strasbourg depuis hier, a potassé tout le week-end depuis Toulouse. En compagnie de son directeur financier, Jean-Pierre Cochet, le président du Racing prépare d’arrache-pied l’audition du RCS par la DNCG (*) le 3 juin prochain. « Par sécurité, on a demandé un report d’une semaine, mais a priori, on sera prêt le 3 juin », confie le patron de la maison bleue. « J’entends parler partout de dizaines de licenciements au club, s’agace-t-il néanmoins. Mais il n’y a aucun licenciement en vue. L’objectif, c’est avant tout de baisser les charges partout, sauf pour le centre de formation parce que c’est par là qu’on réamorcera la pompe. » Un temps envisagé autour de 8-9 millions d’euros, le budget de la saison 2010-2011 pourrait même atteindre « 10 millions d’euros », avance encore Plessis. « Mais pour convaincre la DNCG, il faudra vendre pour 5 millions d’euros de joueurs. C’est largement dans nos cordes. »


Ziani et Tosi entrent en piste


Les joueurs justement, il n’en est pas vraiment question pour l’instant. « J’ai eu certains de leurs agents au téléphone, admet le président du RCS. La plupart d’entre eux veulent partir, je peux le comprendre. Mais on verra ça après la DNCG. » Quant aux éventuelles prolongations de contrat, il faudra logiquement attendre la nomination du nouvel entraîneur, qui ne saurait tarder. « D’ici la fin de la semaine », affirme Jean-Claude Plessis. Si l’ancien patron du FC Sochaux n’a toujours pas fait officiellement une croix sur Pascal Janin, il n’en est pas moins contacté de toutes parts. « Plein de gens veulent venir à Strasbourg, indique-t-il malicieusement. Mais je cherche un type qui connaît le National. Ce n’est pas facile, parce que comme la Ligue 2, c’est un monde nouveau pour moi. »

Parmi les noms qui circulaient jusqu’à présent du côté de la Meinau (Courbis, Ollé-Nicolle), l’ancien entraîneur de Créteil, Laurent Fournier, est celui qui tient le plus solidement la corde. Mais deux autres lignes se sont ajoutées à la liste des prétendants ce week-end. Stéphane Ziani d’abord, ancien joueur emblématique de Nantes et Lens notamment, qui a décroché ce mois-ci son DEPF (diplôme d’entraîneur professionnel de football) après une première expérience difficile fin 2008 sur le banc de touche de Libourne-Saint-Seurin, alors en National. Noël Tosi ensuite, actuel directeur technique du Dijon FCO, à la carrière d’entraîneur vieille de 25 ans. Son expérience au troisième échelon du football français, à Cherbourg notamment, parle pour lui. Finalement, le challenge strasbourgeois ne semble pas effrayer autant de monde que ça.

Fabien Rouschop
(*) Direction nationale de contrôle de gestion.


Revenir à « Planète Foot »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Badbood, Flores, vickk et 118 invités