17 lois, mille interprétations
Bien sûr, fustiger l'arbitre et ses décisions a toujours fait partie du "jeu" de football et de ce qu'il engendre: les éternelles discussions ou disputes, l'expression d'une épouvantable mauvaise foi et d'une outrance que la vie en société réprime ailleurs. La dérive réside dans l'industrialisation de ce penchant, dans une exploitation médiatique aujourd'hui devenue systématique. Ainsi, personne n'est en mesure de prouver qu'il y a plus d'erreurs d'arbitrage qu'avant, mais en revanche, il est établi avec certitude qu'on n'a jamais accordé tant de place aux erreurs d'arbitrage, réelles ou supposées.
Le "réarbitrage" est devenu un contenu éditorial à part entière, à mesure que les réalisateurs imposaient – aux téléspectateurs, aux commentateurs et aux autres journalistes – de revoir (et de rejuger) un nombre croissant d'actions considérées comme litigieuses. Parmi les conditions de cette exploitation figure la nécessité que l'arbitrage soit commenté par des personnes connaissant horriblement mal les règles elles-mêmes, l'essentiel étant de partager et de répandre la détestation réflexe de l'arbitre, fût-ce au prix d'une vision extraordinairement pauvre du jeu et des matches [1].
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