Le Racing est dans la panade. Pascal Janin a dirigé un entraînement physique hier matin. Les joueurs ont réaffirmé leur désir de réagir à la veille d'un conseil d'administration et à une semaine d'accueillir Caen.
Les joueurs strasbourgeois ont repris le collier, hier matin. Il s'agit de faire renaître l'espoir face à l'un des gros bras de la L 2. (Photo DNA - Laurent Réa)
Puisque les facultés de faire les bons choix se révèlent douteuses à tous les échelons du club, il y a au moins ça. Le Racing coule, son équipe atteint des abîmes inédits, mais ses joueurs, au moins, font bonne figure.
Ils s'abstiennent de se réfugier dans un vain silence, derrière une façade de tristesse forcément teinte d'hyprocrisie, quand on sait comment le foot fonctionne au XXIe siècle. Et ils cherchent, pour la plupart, à mettre des mots sur les maux dont ils souffrent. Le Racing, ces temps-ci, c'est seulement ça.
« La première victoire ne
va pas venir facilement »
L'entraînement de lundi n'a pas surpris dans son contenu. Au programme, capitaine Lacour et ses partenaires, presque tous là (*), se sont lancés dans une séance physique. Ils ont enchaîné les tours de terrain et les résultats sur la ligne d'arrivée ont peut-être donné un aperçu des formes constatées, notamment à Clermont : Jean-Alain Fanchone et Quentin Othon ont été à la rue.
S'ils ont déversé quelques litres de sueur, ils ont conservé un peu de salive pour exprimer le mal être en vigueur. Refusant de se défiler, Rodrigo a brossé des perspectives guère réjouissantes. « Actuellement, c'est catastrophique, tout le monde dans le groupe est conscient du début de saison, a expliqué le Brésilien du milieu. La première victoire ne va pas venir facilement. »
Pour tenter de s'en approcher, même si c'est Caen, une équipe à la trajectoire diamétralement opposée, qui posera ses crampons sur le terrain de la Meinau dans une semaine, Pascal Janin a conclu la matinée par un petit conciliabule. Guillaume Lacour, le capitaine, et Habib Bellaïd, le leader d'une défense aux abois, y ont été convoqués.
« Il nous a demandé d'être un peu plus présent, nous les cadres, d'en faire un peu plus pour tout remettre en ordre et réveiller un peu tout le monde, a indiqué le joueur prêté par Francfort. On vit une faillite collective. Le coach veut nous responsabiliser par rapport aux problèmes. » A priori, ils sont innombrables.
« Il y aurait eu Mourinho
sur le banc, on aurait
aussi perdu»
Mais, vu du terrain, le déficit dans l'engagement physique ne serait pas loin d'être la cause première de tous les tourments. « Il faut revenir à des fondamentaux de L 2, souligne Bellaïd. Aujourd'hui, on est 20e. Il faut montrer des crocs que l'on n'avait pas à Clermont. On prend un premier but qui nous tue. Quand les ingrédients ne sont pas bons, ça fait un mauvais plat. »
Quant à la question de l'entraîneur, forcément posée en pareil cas ? « Franchement, il y aurait eu Mourinho (ndlr : l'entraîneur de l'Inter considéré comme le mieux payé au monde) sur le banc à ce moment-là, on aurait aussi perdu. »
En fait, l'effectif s'efforce essentiellement de trouver des solutions sur la scène qu'ils connaissent le mieux : le terrain. Aussi ne fuient-ils pas leurs responsabilités de la médiocrité du spectacle présenté.
« Ce n'est pas seulement l'entraîneur ou le président qui est responsable, admet Rodrigo. Il faut qu'on fasse notre boulot. Il n'y a pas de problème d'ambiance. Simplement le constat que l'on n'est pas assez compétiteur. »
Avec la venue de Caen à l'horizon, les joueurs ne sont pas loin de s'avancer vers une échéance redoutable. Pour sa première à la Meinau depuis un peu plus d'un an, Bellaïd, enfant du Racing, prévient : « Pour ceux qui ne connaissent pas le public de la Meinau, ils vont avoir un bon aperçu. Mais on est payé pour ça. On est footballeur dans les bons et les mauvais moments. Il va falloir mettre les c... sur la table. Car lundi, ça risque d'être chaud. »
Hier, sous un ciel gris et devant une assemblée réduite à sa portion congrue, il a fait grand-froid.
François Namur
(*) : seuls ont manqué sur le pré, dans le groupe professionnel, Milovan Sikimic, au repos après un coup reçu sur le genou à Clermont, Loïc Damour et Victor Correia.