[L’Équipe.fr] Le prix de l'abonnement est déjà prévu : le plan de la LFP pour la chaîne de la Ligue 1
La rupture avec Canal+ étant consommée après la sortie de Maxime Saada dans « L'Équipe », la Ligue doit acter mardi le lancement de sa plateforme dédiée à la Ligue 1. À un tarif de 14,99 euros mensuels et même 9,99 euros pour les moins de 26 ans.
La sortie de Maxime Saada dans nos colonnes a été remarquée et très peu appréciée du côté de la Ligue. Dans un exercice habile de communication, le président de Canal+ a expliqué en substance que le football français était responsable de son refus de s'engager comme distributeur de la future plate-forme de la L1. Sans même rencontrer Nicolas de Tavernost, le directeur général de LFP Media, la filiale commerciale de la Ligue en charge du dossier, comme c'était initialement prévu. « C'est un rendez-vous manqué, Canal+ jette l'éponge, a tranché le boss de la chaîne cryptée. Nous avons choisi de renoncer. À date, nous considérons que les conditions ne sont pas réunies pour que Canal+ distribue la nouvelle plateforme de la Ligue 1. »
Du côté de la LFP, on estime surtout que Canal+ a un peu baladé les clubs professionnels, sans réelle intention de s'engager. Car le groupe présidé par Maxime Saada a beaucoup dépensé sur les Coupes d'Europe (480 millions d'euros par an jusqu'en 2027) et n'a pas les moyens de miser fortement sur la L1 pendant les deux prochaines années. D'ailleurs, on fait observer qu'aucune offre chiffrée n'a jamais été formulée, en dépit de la promesse écrite de Saada.
Les leçons de l'échec DAZN retenues
Dans ce même entretien, le boss de Canal+ évoquait aussi des compensations à trouver pour avoir été maltraité dans le passé, évoquant un préjudice de l'ordre de 600 millions d'euros... La Ligue était prête à faire un effort, avec la codiffusion de l'affiche du dimanche soir pendant deux saisons, mais souhaitait que Canal+ fasse ensuite un effort financier sur les deux suivantes. Sans avoir obtenu de réponse, selon elle.
Parmi les griefs de Saada, il y a aussi « le prix de l'abonnement ». « C'est le premier sujet de désaccord profond entre nous, expliquait-il. Le pass 100 % Coupes d'Europe est à 10 euros chez nous. On voit mal comment vendre une chaîne qui ne comporte pas la totalité de la L1 la première année (8 matches sur 9 par journée) autour de 20 euros, comme évoqué par la Ligue. C'est trop élevé. »
Des tarifs qui ne sont, semble-t-il, pas ceux de la plateforme de la L1 aujourd'hui, puisqu'il est prévu une offre de lancement à 14,99 euros par mois pour la saison, et même un tarif préférentiel pour les moins de 26 ans, à 9,99 euros mensuels. Les erreurs de DAZN, qui avait lancé son offre L1 à un tarif prohibitif, ne seront donc pas répétées.
Une plateforme destinée à se positionner sur d'autres droits que la Ligue 1
Sans Canal+ et sans nouvelles de beIN Sports (diffuseur de l'affiche du samedi après-midi), la LFP sait au moins où elle en est. La plateforme sera donc lancée avec 8 matches sur 9 cette saison et aura la totalité des rencontres dans un an. Deux entreprises ont été retenues après un appel d'offres pour la production et doivent maintenant être départagées. Même si la consultation était découpée en quatre lots, l'une des deux aura la totalité de la production de la future antenne. Qui ne restera pas uniquement dédiée à la Ligue 1, puisque ses dirigeants entendent se positionner sur des droits disponibles sur le marché.
En attendant, tout ce dispositif doit définitivement être présenté par Nicolas de Tavernost aux clubs de Ligue 1, qui seront réunis mardi en collège. Le boss de LFP Media les a déjà rencontrés jeudi dernier lors d'une réunion en visio-conférence. Ce jour-là, il était encore question d'une option où Canal+ redevenait le partenaire privilégié du football professionnel français. Cette solution avait évidemment les faveurs des clubs, lassés des échecs successifs avec les différents diffuseurs du Championnat depuis 2020 (Mediapro, Amazon, DAZN).
Un retour dans le giron, même partiel, de la chaîne cryptée avait de quoi les rassurer. Il n'en sera rien, comme ils l'ont appris en découvrant l'entretien de Maxime Saada dans nos colonnes. Ils vont devoir opérer un grand saut dans le vide sans parachute et sans tuteur. Et espérer que cette plateforme mise sur le marché à la hâte par la Ligue (une première pour un grand Championnat) ne prenne pas l'eau rapidement.
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