Messagepar ambroisepare » 07 juin 2019, 18:10
"Une olympiade femelle serait impratique, inintéressante, inesthétique et incorrecte. Le véritable héros olympique est, à mes yeux, l'adulte mâle individuel. Les JO doivent être réservés aux hommes, le rôle des femmes devrait être avant tout de couronner les vainqueurs"
P. de Coubertin
On pourrait espérer que la tenue de la coupe du monde de football féminin qui va se tenir en France puisse être l'affirmation visible et tangible de l'évolution non pas d'un sport mais de la place de ce sport dans l'imaginaire collectif. Au delà des enjeux sociologiques de l'émancipation des femmes dans le sport et singulièrement dans le football, et de la nécessité de la féminisation de l'encadrement des instances dirigeantes, il appartient à cet événement sportif par la nature de l'engouement qu'il va créer de fédérer un élan que l'on désire salutaire à rendre grâce de la valeur du sport féminin en tant que spectacle. Et d'en pointer le traitement inégal dans les médias et dans les budgétisations à la seule justification qu'il s'agit de femmes.
Si la situation semble avoir progressé dans le handball féminin, tant en terme de rémunérations des joueuses, de médiatisation et par là même du nombre de licenciées (on approche les 30%, alors que le football féminin représente 8% du nombre total des licenciés) le cas du football reste représentatif des blocages de mentalité qui subsistent.
Cependant, je me permettrai d'être optimiste. Un bon parcours de l'équipe de France associé au plaisir de voir évoluer les joueuses du football féminin dont beaucoup de nouveaux spectateurs vont être séduits par un jeu fluide, technique, avec un état d'esprit irréprochable et à des qualités athlétiques accomplira un travail considérable en faveur de la reconnaissance financière qu'elles méritent.
Les sponsors ne s'y trompent pas. Mais le chemin est long. Comme le tennis féminin, le football féminin n'en est pas encore arrivé à espérer l'égalité de traitement financier.
Finalement le sport n'est qu' à l'image d'une société et d'un système qui continue irrémédiablement à vouloir défendre le patriarcat. Les choses évoluent lentement.
Je gage qu'une victoire en finale de la coupe du monde ferait gagner aux filles des décennies de combat.
Elles le savent. Elles doivent aussi porter cette pression, l'année qui suit le sacre des garçons.
Alors encourageons-les, avec ferveur, parce que le sport c'est cela aussi. Une formidable école du vivre ensemble.
Allez les bleues !