Toujours lanterne rouge de Ligue 1 et à la recherche de sa première victoire, l'ASNL s'apprête à vivre une saison compliquée et pénible nerveusement. Dans la lignée de ce qu'a vécu l'an dernier son voisin et meilleur ennemi, le FC Metz.
A l'école, les copieurs sont généralement les mauvais élèves et se trouvent au fond de la classe. C'est un peu ce qui arrive cette année à l'AS Nancy-Lorraine. Contre sa volonté évidemment. Après la valse des départs de l'intersaison, le club cher au président Jacques Rousselot ne s'attendait pas à être au premier rang malgré l'arrivée sur son banc du faiseur de miracles Jean Fernandez en lieu et place de l'obstiné Pablo Correa. Mais sans doute pas à endosser non plus le bonnet d'âne. Avec 5 malheureux points en 9 journées, les partenaires de Samba Diakité, l'un des rares à surnager y compris à un poste de latéral droit peu valorisant pour lui, semblent sans solution pour sortir de l'ornière. Comme le FC Metz l'an dernier avant que celui-ci ne trouve la formule in extremis et sauve sa peau en Ligue 2.
Ce qui est similaire
Une attaque en berne, un déficit technique
Avec4 buts inscrits en 9 journées, Metz avait immédiatement montré ses limites offensives. Nancy est dans le même cas de figure malgré ses 7 réalisations. Fébrile devant le but adverse, l'ASNL est surtout inexistante dans le jeu avec un déficit technique rédhibitoire à ce niveau. Incapable d'aligner trois passes consécutives ou de débloquer la situation sur un coup-franc ou un corner, les possibilités de la formation de Jean Fernandez sont aujourd'hui très limitées et il est difficile d'envisager enfin une victoire.
Un groupe en reconstruction
Si Metz s'était délesté à l'époque de Julien Cardy, Matheus Vivian, Romain Rocchi ou Vincent Bessat, Nancy a également perdu très gros durant cette intersaison en laissant partir son capitaine et meilleur buteur (Hadji), ses joueurs les plus techniques (Nguemo et Féret) et ses cadres depuis presque une décennie (Chrétien et Bracigliano).
Un groupe (trop) jeune
Caisses vides obligent, Dominique Bijotat a dû faire l'an dernier avec les moyens du bord et notamment les jeunes pousses lauréates de la Coupe Gambardella 2010. Il a lancé dans le bain du monde professionnel Romain Métanire, Gaëtan Bussman, Yeni N'Gbakoto ou encore Kalidou Koulibaly. Jean Fernandez a lui délibérément choisi des recrues inexpérimentées parmi l'élite. Salif Sané et Benjamin Moukandjo n'ont qu'une demi-saison en Ligue 1 dans les jambes alors que Lossèmy Karaboué, l'une des bonnes surprises, Distel Zola et Fouad Rachid, formé pour sa part au club, la découvrent carrément. S'ils sont culottés et pleins de bonne volonté, ils ne peuvent pas appréhender les rudiments du haut-niveau d'un seul battement de sourcils. Sur ce point, on peut se demander la tactique de l'ex-coach d'Auxerre, qui regrette aujourd'hui l'absence de guerriers dans l'entrejeu. Pourquoi a-t-il ainsi poussé vers la sortie Pascal Bérenguer ? Car malgré ce qu'il affirme, c'est ce qu'il a fait.
Une infirmerie pleine
Un malheur ne venant jamais seul, Metz et Nancy ont dû faire faire face à une hécatombe dans leurs rangs. Chez les Grenats, Kévin Diaz, Mahamane Traoré et Christophe Douchez avaient rapidement rejoint l'infirmerie. À Nancy, Guy Roland Ndy Assembé, Reynald Lemaitre et Bakaye Traoré (crise de paludisme) sont sur le flanc depuis un petit moment.
Ce qui est différent
Pas de victoire
Si Metz était dans de sales draps début octobre, le club mosellan n'était pas lanterne rouge au classement (18e). Ce qui est le cas de l'ASNL. Moralement, c'est très difficile à vivre. D'autant plus qu'André Luiz et ses coéquipiers n'ont jamais eu la réussite et la chance de lever les bras à la fin d'un match en vainqueurs toutes compétitions confondues depuis le début de la saison. Et c'est peut-être cela le plus inquiétant.
Jean Fernandez
Comme Dominique Bijotat, Jean Fernandez est un éducateur dans l'âme. Mais la comparaison s'arrête là. L'entraîneur messin n'a pas le même pedrigree que son homologue nancéien et n'a pour le moment pas connu des résultats clinquants. Le successeur de Pablo Correa n'a jamais connu la Ligue 2 et avait réussi à sauver Auxerre d'une descente l'an dernier malgré un groupe en déconfiture et en fin de cycle. Avec le temps, mais celui-ci urge, il devrait parvenir à tirer la quintessence de son équipe.
Par Arnaud DEMMERLé • Journaliste La Semaine • 19/10/2011 à 14h26
http://www.lasemaine.fr/2011/10/07/quan ... sin-messin
Ah bon, il est temps que la semaine se termine! 
