Le monde du Western

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Palinodie
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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 19 janv. 2012, 22:09

2 westerns aujourd'hui "Cahill U.S. Marshal" (les cordes de la potence...) et "The man without a star" (L'Homme qui n'a pas d'étoile), 2 westerns qui sont en quelque sorte des moitiés de western, en tout cas des films "incomplets"pour les raisons que je vais détailler à loisir, comme d'hab...

Le premier, c'est un film de 1973 de Andrew McLaglen , je devrais écrire plutôt un film de John Wayne, puisque c'est clair que le film est construit autour de lui et pour lui, en plus, c'est un de ces fils qui en est le producteur.
Le director, Andrew McLaglen, est le fils d'un copain de JW, Victor McLaglen, Victor, une force de la nature qui a tourné x fois avec JW et notamment dans des rôles de sergent de l’US Cavalery (l'équivalent de notre juteux, vous voyez le genre) et qui a été, à plus de 60 ans, le bagarreur rival de JW dans "the quiet man » (l'homme tranquille).
Donc c'est le fils d'un pote qui dirige, le rejeton qui produit, vous pensez bien que JW en profite, il cabotine à qui mieux-mieux, ainsi dans la 1ère scène du film, JW confronté à 5 outlaws en fuite, fait son Jack Bauer, il en descend 2 , en blesse 1 autre et ramène tout ce beau monde en taule, même pas mal avec une balle dans l'épaule. Rappelons qu'en 73, JW a 66 ans, qu'il les fait et qu'il vaut mieux qu'il garde son Stetson, parce que sa moumoute, ça commence à se voir.

Ceci dit, ce western reste visible, déjà par ce mélange insolite de scènes humoristiques et/ou au second degré (celle du cimetière par exemple) avec des séquences non pas qui nous foutent vraiment la pétoche, mais qui nous scotchent sur le fauteuil par leur intensité dramatique, car il est question des 2 fils de Cahill (le shériff joué par JW, suivez un peu !) qui s'acoquinent avec 3 malfrats pour commettre le hold-up parfait, entendez qu'on ne pourra pas les soupçonner de l’avoir commis.
Dans un 1er temps, ça marche, mais évidemment comme c'est JW en face...

Bref, l'un des bandits est particulièrement inquiétant et alterne, pour arriver à ses fins (piquer tout le pognon), manipulation/menace envers les fils, surtout envers celui qui a une douzaine d'années pour arriver à ses fins, ce bandit c'est George Kennedy, encore un vétéran d’Hollywood, vous l’avez entre autres aperçu dans les 7 Mercenaires.
En fait ce sont les scènes qui vont opposer les outlaws et la progéniture de JW qui vont être les plus marquantes, ce qui est paradoxal quand on sait que c’est JW la star.

Un 3ème acteur est à signaler, c’est Neville Brand, un de ces mecs qui joué des centaines de petits rôles, essentiellement des malfrats de tout poil et de toute envergure, par exemple Al Capone, dans la série « Les incorruptibles », celle avec Robert Stack en Elliott Ness. Il avait aussi également très mauvaise réputation dans le métier, alcool, drogues et même soupçon de viol sur une autre actrice, ce qui explique sans doute qu’un de collègues a déclaré à son propos : « Neville Brand was the baddest guy I’ve ever met in the business ».
Ici, il joue (pour une fois) le rôle d’un good guy, le métis cheyenne qui accompagne JW chaque fois qu’il ya quelque chose ou quelqu’un à pister et qui a développé avec lui une amitié très pudique puisque l’un et l’autre font semblant de ne pas s’apprécier. Le scénar’ le fait mourir à la fin, c’est un peu excessif, surtout dans ce genre de film.

En tout cas, ça ronronne gentiment, mais pas certain que ce film laissera beaucoup de souvenirs, alors que dans le suivant "The man without a star", il ya du lourd.
A propos, vous vous doutez bien que pour commettre ce genre de chronique, je me documente un peu et pour ce film, j’ai trouvé le lien suivant :
http://www.lumiere.org/films/man-without-a-star.html, vous le lisez, c’est super intéressant et instructif.

L’auteur de cet article nous explique que le film a été tourné en 3 semaines par King Vidor « avec un acteur / producteur (Kirk Douglas) connu pour être difficile à diriger. Et pourtant, le résultat est... flamboyant. »
On peut dire ça comme ça, mais en fait le scénario est un peu/beaucoup bancal, le character joué par Jeanne Crain n’a pas l’ampleur qu’il aurait du prendre, idem pour la petite jeune amoureuse du copain de KD, la fin est expédiée en 2 temps 3 mouvements, sans doute que faute de temps Vidor n’a pas eu le temps de fignoler tout çà.

Mais il n’en est pas moins vrai que ce western contient des scènes très fortes, à la fois joyeuses, quand KD chante et joue du banjo dans le saloon, mais aussi comiques, quand son pote arrive déguisé en « vrai » cow-boy, ou pleines d’humour (une baignoire dans une maison ? mais c’est indécent…), voire d’érotisme (le « manège » entre KD et sa patronne), sans oublier les scènes pleines de tension dans lesquelles le jeu de KD donne toute son envergure. Et puis le combat final dans les barbelés vaut son pesant de cacahouètes.

Mais KD qui est lui, pour le coup, vraiment flamboyant dans ce film, est un peu tout seul la dedans, ses partenaires ne sont que moyennement à sa hauteur, à part Jeanne Crain (ces deux là ont déjà joué ensemble dans Chaines Conjugales de Mankiewicz – à ne pas rater-) une actrice qui, comme beaucoup de stars féminines des fifthies va disparaitre des écrans dans les années 60. Accessoirement, les States tout entier ont appris les détails de sa vie sexuelle quand elle a voulu divorcer de son mari en 1956 en révélant les exigences du monsieur au tribunal. Finalement les 2 tourtereaux se sont réconciliés peu après.

A propos de l’histoire, je ne serais pas surpris d’apprendre que KD (le producteur) n’a pas choisi le scénario au pif: nous sommes en 1955, soit juste après la période Mc Carthy (chasse aux sorcières, cad anticommuniste )et comme par hasard, ce western dénonce les excès des grands propriétaires terriens qui ne pensent qu’à exploiter la nature (ici les pâturages) et les hommes afin de s’enrichir très vite au détriment de la collectivité, ici les autres éleveurs, qui eux s’unissent pour préserver leur outil de travail, en l’occurrence en clôturant avec du barbelé.

Reste à expliquer le titre du film, la star en quesion, ce n’est pas l’étoile du shériff, même si KD va rétablir l’ordre sans porter le célèbre insigne, c’est l’étoile dans le ciel que doit suivre chaque homme pour trouver sa destinée et « je ne l’ai pas encore trouvée » nous révèle KD dans un dialogue avec son disciple, le petit jeune à qui il va tout apprendre et qui va momentanément devenir un rival.

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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 25 janv. 2012, 12:26

Andrew Mc Lagen and John Wayne again, dans "the big McLintock" de 1963 (vf, le grand McLintock), là, il y a un membre de la famille Wayne en plus par rapport à "Cahill US Marshall", Patrick Wayne qui joue un garçon amoureux de la fille de Mc Lintock.
Le scénario se serait (l'emploi du conditionnel est de mise...) inspirée de la "Mégère apprivoisée " de Shakespeare, rien que çà ! En fait, tout au plus 1 ou 2 scènes sont tirées de cette pièce, dont évidemment celle de la fessée.

Perso, j'aurais tendance à penser que JW a voulu refaire, sous une autre forme, un de ses plus grands succès "L'homme tranquille" dans lequel jouaient Victor Mc Lagen et Maureen O'Hara.
On retrouve donc Maureen O'Hara dans le rôle de l'épouse de JW, mais cette fois ci elle interprète une femme qui a quitté son mari et qui revient chez elle pour, pour..., on se sait pas trop, demander le divorce ou se réconcilier, dans les 2 cas l'e**erder le plus possible, d'où la fessée finale.
JW est évidemment the big Mc Lintock, un type parti de rien et qui possède les 3/4 d'un Etat, à la fois grande gueule et hyper responsable, bon père et solide buveur, ne répugnant pas à participer à une bonne bagarre, bref un portrait qui confine à la caricature.
D'ailleurs tout le film oscille entre des scènes de pure comédie dans lesquelles les thèmes westerniens interfèrerent (la bagarre homérique, l'indien alcoolique, les pionniers etc) et bizarremment quelques scènes à la limite du tragique (le procès des indiens et leur fin programmée dans un combat inégal contre les Longs Couteaux) ou émouvantes comme le passage où le big Mac dévoile ses dispositions testamentaires à sa fille.

Tout ça se regarde évidemment, mais je suis persuadé que la production a du réaliser une bande annonce époustouflante et donc quelque part mensongère de ce film : en effet si vous piquez par ci par là quelques bouts de séquences bien choisies, on peut penser avoir affaire au western/comédie du siècle, ce qui est loin d'être le cas, surtout quand vous avez en mémoire "the quiet man" cité plus haut, dans lequel la scène de la poursuite finale entre JW et Maureen O'Hara est inégalable et donc inégalée ici, c'est plutût une caricature qui se veut drôle, mais ne qui ne l'est qu'à de brefs instants (la séquence de l'abreuvoir "Wrong girl, Mc"). Mais dans ce dernier cas, c'était John Ford aux manettes et pas John Wayne qui, à mon sens a fait plus que de donner son avis d'acteur.

Quelques curiosités à signaler :
On retrouve Yvonne de Carlo, qui, même si elle a un peu forci depuis Band of Angels, est resplendissante dans ce rôle de veuve embauchée par JW comme cuisinière, à tel point qu'on serait à la place de JW, on n'hésiterait pas...
La jeune ingénue, c'est Stéphanie Powers, qui a écumé les écrans de télé dans les années 80 dans la série "Pour l'amour du risque" avec Robert Wagner.
Of course, on reconnait sans peine quelques membres du John Wayne pack, Strother Martin, Hank Worden (lui, il doit figurer dans tous les westerns de JW) et Bruce Cabot.

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Re: Le monde du Western

Messagepar DCD » 25 janv. 2012, 16:48

J'ai regardé "Josey Wales Hors-la-Loi" lundi dernier sur France 3. Un western avec Clint Eastwood datant de 1976.

J'ai bien aimé :)

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Re: Le monde du Western

Messagepar Toni Truand » 25 janv. 2012, 17:20

Notre champion Palinodie s'arrête à 16 à la suite! Belle performance :slip:

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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 25 janv. 2012, 21:34

DCD a écrit :J'ai regardé "Josey Wales Hors-la-Loi" lundi dernier sur France 3. Un western avec Clint Eastwood datant de 1976.

J'ai bien aimé :)
J'attendais justement que quelqu'un en parle !
Perso j'aime bien, même si je trouve ça manque terriblement de couleur (ça a pourtant été tourné dans l'Utah), c'est sans doute fait exprès, vu que ce film est classé comme un revisionnist western, cad que le héros n'est pas forcément propre sur lui, à commencer par ses fringues (exit le petit gilet de peau...), que les méchants peuvent être vraiment horribles dans tous les sens du terme, que les indiens ne sont pas uniquement de la chair à canon, que les filles ne sont pas toutes des ingénues etc.

Historiquement, mettre un character comme Josey Wales du côté des bons (les gentils sudistes contre les méchants yankees) est plus que suspect, dans la mesure où dans le film même, il fait partie de la bande de Bill Anderson, appelé en vf Bill le Boucher, ce personnage a vraiment existé (voir http://en.wikipedia.org/wiki/William_T._Anderson), il a fait partie des Jayhawkers, donc des irréguliers du Kansas, comme Quantrill ou Jesse James, qui luttaient du côté des Sudistes et qui ne valaient guère mieux que ceux qui luttaient du côté nordiste.
L'exemple le plus tristement célèbre des méfaits des Jayhawkers est le massacre de Lawrence en 1863, dans lequel 200 civils (hommes adultes et jeunes garçons) ont été massacrés.
Mais bon, Josey a du les rejoindre après...

Sinon, j'aime bien les dialogues entre le vieil indien (qui a joué dans Litle Big Man) et Josey, la scène où les 2 bons citoyens limite clodo essayent d'arrêter Wales (là, on sent bien que Clint a joué dans des westerns spaghetti), la séquence avec les comancheros est bien crade (le début de viol...), en fait ce film est composé de petites séquences qui s'enchainent bien, simplement le chef comanche n'est pas représentatif de ce qu'est un fier guerrier, il serait plutôt un peu gras du bide, mais là encore c'est sans doute la volonté de CE.

A ce propos, le fait que ce soit CE qui dirige a provoqué un petit seisme aux States, dans la mesure où Eastwood a provoqué le renvoi du director prévu. Du coup le syndicat des metteurs en scène a décidé de ce qui a été appelé 'the Clint Eastwood Rule' , à savoir qu'il y aurait une très lourde amende si le metteur en scène initialement prévu (et donc qui avait bossé en amont du film) était viré.

Et puis ce film est le premier de l'association Eastwood/Sondra Locke (la blonde un peu simplette), puisque ces 2 là vont vivre ensemble quelques années (ça se finira mal, puisque ce bon vieux Clint est un serial dragueur...).

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Re: Le monde du Western

Messagepar DCD » 26 janv. 2012, 09:47

Ah ben merci de toutes ces précisions !

En effet, le côté "gentils sudistes" contre "méchants nordistes" est visible dès le début du film et n'est guère nuancé. Peut-être une volonté de pondérer l'histoire de leur pays, le clivage nord-sud étant encore d'actualité chez eux il me semble.

Ce film va un peu de pair avec "Les proies" ("The Beguiled") où il campe un soldat nordiste amoral receuilli par des femmes sudistes qu'il séduira...

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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 02 févr. 2012, 16:38

Encore un western d'André de Toth, "Le cavalier de la mort " (1951).

Ca fait le 3ème dans cette chronique et je crois que je vais désormais éviter ce metteur en scène !
Déjà le titre français (là, OK, De Toth n'y est pour rien) est totalement à côté de la plaque, mais tout autant que le titre original "The man in saddle", soit l'homme en selle, parce que si on y va par là, on peut intituler tous les westerns dans lequel figurent des hommes à cheval comme çà !

Ensuite le scénar : c'est un quasi décalque de "La femme de feu" qui date de 47 (détaillé ici viewtopic.php?f=8&t=6502&p=202498&hilit=toth#p202498), à quelques détails près, par exemple que l'ex petite amie du héros se marie avec le méchant/big propriétaire et puis le fait est que ça cavale un peu plus dans ce film que l'autre, puisqu'il s'agit de rivalités entre cow-boys, mais on retrouve la dualité femme de pouvoir/fille sympa et of course, c'est cette dernière qui l'emporte...

Le héros, c'est Randolph Scott, qui a plus de 50 berges et là on se demande bien pourquoi 2 filles dont l'une a (très visiblement) la moitié de son âge sont foldingues de lui.
En fait, j'ai la réponse, Randolph était le producteur exécutif du film, autant dire qu'il a du peser pour avoir le plus beau rôle possible et apparemment de Toth doit être facilement influençable.

Et puis les actrices sont "communes", c'est sûr que si soi-même on les avait rencontrées un soir, ça nous aurait marqués, mais là, sur un écran, elles font sinon pâles figures, du moins elles sont très facilement oubliables.

Et puis d'hab' avec le hongrois, ça manque terriblement de rigueur, d'un plan à l'autre, un personnage change subitement de veste, du coup devant l'écran, on s'interroge "mais c'est qui celui-là ?" et puis un personnage met 3 jours pour aller d'un point à un autre, mais par contre au retour fait le parcours en quelques heures, il a du trouver un sacré raccourci, sans oublier, alors le héros a pu s'enfuir sans que les méchants s'en doutent, le shériff (absent pendant toute l'histoire mais qui apparemment était là...) qui balance par mégarde une phrase qui fait tout foirer, plus le second du big boss qui le descend, comme çà, là, on n'a pas tout suivi, on suppose qu'il fallait faire une fin ou qu'il n'y avait plus de budget pour continuer !

Ah oui, De Toth a tenté le runnin' gag, là c'est un Mexicain qui pendant tout le film essaye de trouver un chapeau qui va remplacer le sien, qui est troué, ce sera donc l'image de la fin finale, ouf !
Avec un peu d'attention, avec ce seul film, tu peux commencer un bêtisier destiné aux futurs metteurs en scène...

Même pas un western de la série B, ça ne mérite pas non plus la série Z, mais au moins la série M, comme médiocre.

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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 08 févr. 2012, 00:55

Allez, encore un film avec John Wayne, un de ses derniers , 1973, soit 6 ans avant que le cancer ne gagne son duel avec le Duke, cancer sans doute provoqué par les 100 et quelques clopes inhalés quotidiennement, mais aggravé lors du tournage de « the Conqueror « (son plus mauvais rôle selon lui, faut dire qu’il jouait Gengis Khan…) , tournage qui a lieu près d’un centre d’essais atomiques.
JW a toujours préféré pensé que c’était sa tabagie la responsable du crabe, patriote jusqu’au bout, le bougre !

Donc aujourd’hui, c’est du film « les voleurs de trains » (The Train Robbers) dirigé par Burt Kennedy que nous évoquons, enfin quand je dis nous…
Dès la scène d’ouverture (qui fait générique), on sait que « Il était une fois dans l’Ouest » a été tourné quelques années plus tôt, c’est un décalque, les longueurs en moins, un mec (plus un autre qui se lave dans le château d’eau) attend l’arrivée d’un train, la poussière vole dans tous les sens, les portes du saloon miteux claquent au vent, mais les concessions au western spaghetti vont s’arrêter là, puisque c’est JW qui descend du train avec son petit gilet en peau, accompagné d’une superbe blonde.

C’est Ann-Margret, aperçue notamment dans « le Kid de Cincinatti », sans doute le premier film dans lequel le poker tel qu’on le joue aujourd’hui est présenté et qui a tourné dans pas mal de films avec Elvis Presley (5, il me semble), dont elle aurait été un peu plus qu’une simple partenaire.
Me revient une scène qui avait tourneboulé mes hormones, lorsque le King (dans un film, me rappelle plus lequel, c’est loin les sixties et on allait au cinéma pas uniquement pour regarder l’écran…) s’était adressé à Ann-Margret comme à une gamine en lui parlant de fruit vert et elle, ôtant sa cape d’un geste brusque « et çà, ce sont des fruits verts ? », cette réplique nous avait bien fait une bonne semaine dans la cour de récré.

Vraiment une belle plante, d’autant que JW lui demande de s’habiller très près du corps pour qu’on voie (de loin et même de très loin) qu’elle est bien de sexe féminin.
Un mot du scénar : une veuve, Ann-Margret engage JW et ses potes pour retrouver le magot dérobé par son défunt mari pour le restituer à la banque afin que « son fils sache qu’il n’est pas un fils de voleur », un truc crédible quoi.

Une bande de malfrats, genre wild bunch anonyme (pas une ligne de dialogue et on ne verra que de temps à autre des visages, ça n’a pas couté cher en terme d’acteurs…) les poursuit, ainsi qu’un mystérieux personnage joué par Ricardo Montalban, souvent réduit à jouer des Mex (caramba, gringo etc.) ou des indiens (il jouait un chef indien dans « Across the wide Missouri », voir plus avant).
Peu de scène d’action, 2 en fait, une dans le désert autour d’une loco culbutée dans le sable et la bagarre finale dans laquelle JW et son pack démolissent la gare et l’hotel de la scène d’ouverture.

Le reste du temps, JW et la blonde flirtent (ne revenons pas la dessus, la différence d’âge, la moumoute etc.), les 2 vieux potes du Duke, Rod Taylor (x seconds rôles dans des westerns) et l’inévitable Ben Johnson évoquent leur souvenir de guerre, de cuite et discutent de la vie, de la vieillesse, c’est passionnant et surtout mieux fait dans pas mal d’autres westerns.

Mais bon, c’est Burt Kennedy aux manettes, pas le meilleur director du monde et on sait que JW avait plus que son mot à dire la-dedans.
A propos de Ben Johnson, pas le canadien dopé mais l’acteur, les lieux de tournage ont du furieusement lui rappeler ceux de « La horde sauvage », vu que c’est tourné dans le même coin, dans l’état de Durango au Mexique, je me demande si le village traversé et d’autre lieux ne sont pas exactement les mêmes, en tout cas, c’est beautiful.

Je vous raconte la fin ?
OK, pas de problème. JW et ses poteaux ramènent le pognon, mais Ricardo Montalban leur révèle qu’il est un Pinkerton (un flic privé), qu’il est chargé de récupérer le butin pour la compagnie de chemin de fer et que la blondinette est une ex-p*te qu s’est bien foutu d’eux, vu qu’elle va tout garder pour elle, y compris la prime, qu’émus par son rôle de jeune veuve mère de famille, ils venaient de lui laisser.
Ni une, ni deux, JW remonte à cheval et poursuit le train qui emmène l’ex-veuve, une des caractéristiques du western spaghetti, la dérision, fait donc irruption comme un cheveu sur la soupe, ce n’est franchement pas convaincant, voilà, that all, folks.

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Re: Le monde du Western

Messagepar DCD » 08 févr. 2012, 09:29

Tournage dans un centre d'essai nucléaire ? La vache !

Ils ont passé "Butch Kassidy et le kid" il y a peu, avec deux de mes sosis dans les premeirs rôles. Un bon western selon toi ?

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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 08 févr. 2012, 14:41

DCD a écrit :Tournage dans un centre d'essai nucléaire ? La vache !

Ils ont passé "Butch Kassidy et le kid" il y a peu, avec deux de mes sosis dans les premeirs rôles. Un bon western selon toi ?
En fait, lors des essais atomiques, on se doutait bien qu'il y avait des effets "négatifs", puisqu'il y avait eu Hiroshima et Nagasaki, mais bon, on ne prenait que moyennement des précautions, même quand il y avait des essais.
Certes un périmètre était défini et évacué, mais si le vent soufflait du côté de la ville voisine ou du côté d'un site de tournage de film, c'était tant pis...

Pour Butch Cassidy, je ne l'ai pas revu récemment, mais les acteurs sont excellents, l'histoire tient debout, il y a du rythme, une (très) belle fille, donc oui, un excellent film.

Sinon, t'es le sosie de qui ? D'un bandit colombien du film ?


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