Le monde du Western

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Palinodie
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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 28 févr. 2012, 22:31

Pas de film cette semaine, du moins pas de film vu en entier, étant donné que je n'ai pas eu le courage de regarder jusqu'au bout "John Mc Cabe" de Robert Altman (1971) que, la semaine dernière j'avais annoncé sur Ciné Classic et dont un critique disait que "ce film est plus réaliste que tous ceux de John Ford réunis".

Et bien le problème, c'est que ce film est effectivement plus un docu-fiction qu'un western : en clair pendant l'heure que j'ai visionné, il ne se passe rien, à part qu'un type, Mc Cabe arrive dans une petite ville minière (un saloon et quelques baraques au milieu de montagnes enneigées), c'est un gambler, il voit que la ville manque cruellement de femmes, du coup, il achète 3 p**** et construit un bordel, enfin il commence, ça marche moyen, heureusement Mrs Miller arrive, c'est une mère maquerelle tout ce qu'il y a de plus performante, elle s'associe avec Mc Cabe, et là ça tourne.

Altman a chiadé la reconstitution, il ne manque pas un chicot aux mineurs, ils sont tous plus crades et débiles les uns que les autres, le patron du saloon est un pleutre et un fourbe, les agents de la compagnie minière des mafiosi, en plus il pleut ou il neige tout le temps, tout ce beau monde se débat continuellement avec la boue, mais franchement une fois qu'on a admiré les filles se baigner dans un tonneau coupé en 2 (2 seins et quelques poils, c'est un évènement en 71...), qu'on est bien fatigué les yeux à essayer de voir ce qui se passe dans la pénombre (Altman, jusqu'au boutiste, a tourné en lumière naturelle, comprenez avec 3 bougies et un feu dans l'âtre et puis rappelez vous qu’on venait de découvrir qu’on pouvait mettre des filtres sur l’objectif de la caméra…) et qu'on se rend compte qu'il reste 1 heure à tenir alors qu'il est évident que Mc Cabe va voir son compte réglé par les tueurs de la Compagnie, du coup, au revoir messieurs dames et bonne nuit.

On voit bien le propos de Altman, de même qu’il avait dépoussiéré le film de guerre avec « Mash », il a voulu faire un western hyper réaliste,( il a été jusqu’à mettre des tuyaux dans le sol de son décor puisqu’on puisse faire pleuvoir quand on voulait), un truc anti John Wayne, puisque Mc Cabe est un antihéros, il a un flingue, mais sait à peine s'en servir, c'est un minable, capable certes de dominer des mineurs abrutis par leur boulot et l'alcool, mais infoutu d'évaluer correctement une menace.
De plus, c'est Mrs Miller, une femme donc, le personnage fort du film, même si elle a sa fêlure, en l'occurrence l'opium, que lui refilent des chinois, oui, parce qu'en fait, c'est surtout les chinois qui bossent dans la mine.

Je crois me rappeler que ce film "McCabe & Mrs. Miller" (titre amerloque bien plus "parlant") a fait son petit effet en 1971, Altman a réussi son coup, faut dire que ça venait avec x décennies de films avec mecs en petits gilets, bagarres à coup de poing homériques, duels dans la main street, filles en grande robe et au grand cœur etc., même votre serviteur, encore teenager, avait apprécié (les filles à poil certes, mais pas que...), là en plus on resituait ostensiblement le western dans un cadre politique, l'individu face au capitalisme naissant mais déjà triomphant, soit un message un peu plus convaincant que celui véhiculé par le western spaghetti, tout neuf lui aussi, mais plutôt branché dérision et caricature, 3 ans après mai 68, il n'en fallait pas plus pour crier au génie, à l'innovation etc.
Aujourd'hui, j'ai plutôt tendance à trouver ça longuet, mais pas gérard quand même, faut pas exagérer non plus ! Il parait que ce film est classé 8ème dans la catégorie Classic (pour un américain, ça doit être ceux qui font référence à leur histoire ?), j’en tombe assis, je suis sur le c*l, quoi, non pour moi, c’est un très bon docu-fiction, cad une reconstitution jouée par des acteurs, et qui gagnerait à être vu par épisodes de 40 mn.

Et justement, les acteurs ? Et bien, l’acteur principal n’est pas forcément à la hauteur, c’est Warren Beatty, pas le plus charismatique de tous, son jeu manque d’un peu de folie et puis en face, la Madame (c’est comme çà qu’on nomme les patronnes de bordel aux States, enfin il parait…), c’est Julie Christie, alors là, oui, on mettrait bien 5 dollars, voire plus (regardez le film, vous comprendrez !), Julie Christie, l’inoubliable Lara du Docteur Jivago (pour les plus jeunes, elle a joué dans le 3ème Harry Potter), à l’époque, elle a 30 ans et elle sort avec Warren Beatty, je ne sais pas si son rôle est un rôle de composition, mais comment qu’elle le domine dans le film, à la fois du fait de son personnage mais aussi de son jeu, d’ailleurs elle a eu plusieurs récompenses pour l’interprétation de ce character.

Et pour les seconds rôles, toujours certainement dans son désir de se démarquer de la production habituelle, on ne retrouve aucun des seconds couteaux habituels, juste on aperçoit Shelley Duval (la femme de Nicholson dans Shining) qui venait de débuter l’année précédente dans un autre film d’Altman, « Brewster Mc Cloud »).

Et tiens pour une fois, on ne peut pas dire qu’on meurt d’envie de visiter l’endroit où se déroule le film, qui, parait-il, a été tourné dans l’ordre exact des scènes (je suppose justement à cause du climat), c’est au Canada, dans les montagnes près de Vancouver, en tout cas, vaut mieux éviter d’y aller ailleurs qu’en été.

Mais par contre, une bande son de qualité avec les chansons de Léonard Cohen qui tombent raccord avec leurs mélodies et leurs paroles pleines de mélancolie et de désenchantement.

J e n’ai plus qu’à attendre une redif’ pour voir la fin, en écrivant ce qui précède, j’ai (presque) envie de revoir le film…

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Palinodie
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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 12 mars 2012, 23:31

Cette semaine, encore un western qui bénéficie d'une très bonne côte chez les cinéphiles "le fils du désert" de John Ford (1948).

Mmouais, sûr que ce n'est pas désagréable à regarder, il y a pas mal d'ingrédients qui ont fait (et feront) le succès des films de ce réalisateur, à commencer par la distribution, l'inévitable John Wayne en personnage principal ainsi qu'une partie du "Ford pack", Ward Bond le sheriff, Hank Worden, son adjoint, Ben Johnson (dans un tout petit rôle, il doit avoir 2 répliques maxi), et puis 2 actrices que Ford emploie occasionnellement, à savoir Jane Darwell et Mildred Natwick.

Tu sais, tu peux nous balancer tout le générique, ça nous laisse froid (et on est poli...) !

Non, mais attendez, ces 2 actrices, vous les connaissez, enfin je veux dire, vous les avez déjà entrevues, pour peu que vous ne faites pas l'effort de zapper dès qu'on passe un film en noir et blanc et sous-titré.
Par exemple, Jane Darwell ; c'est l'inoubliable Ma, la mère de Henry Fonda dans "Les raisins de la colère" (The Grape of wrath) et puis aussi la grand-mère bougonne, mais enjouée dans x films, à commencer par ceux de Shirley Temple (voir une chronique précédente), non, tout ça ne vous dit rien, ben , ouvrez l'œil la prochaine fois que vous (re)verrez "Autant en emporte le vent" ou "My darling Clementine", elle joue dedans et puis tiens, un truc imparable, la femme qui nourrit les oiseaux dans..., non, pas dans "Maman, j'ai encore raté l'avion", sortez un peu des sentiers battus, mais dans "Mary Poppins", si, si, vous pouvez vérifier.
Là, dans ce western, elle tient un petit dépôt au bord de la voie ferrée et est (sans grand espoir) à la recherche d'un homme pas trop regardant, voire carrément aveugle...

La seconde, elle joue un rôle, sinon important, du moins central, puisque c'est elle qui va mettre au monde, en plein milieu du désert, un garçon et justifier ainsi le titre frenchie, comme la plupart bien moins parlant que le titre original "3 Godfathers", puisque JW et ses acolytes, qui fuient devant le sheriff, vont devoir, après l'avoir promis à la mère mourante, s'occuper du bébé et donc de devenir son parrain.
Soyons clairs, Mildred Natwick n'est que moyennement convaincante (elle est à mon sens trop âgée ici) dans ce rôle, elle sera plus crédible et plus à l'aise dans un des grands films de John Ford, "the quiet man" (l'homme tranquille) dans lequel elle joue le rôle d'une veuve à la recherche d'un mari.

Les potes de John Wayne, c'est Pedro Armendariz, le mexicain de service en ces temps lointains et Harry Carey Jr, un jeune type, limite albinos, qui tournera 10 films avec JW, dont "Red River".
Pourquoi Jr ? Parce que c'est le fils de Harry Carey, un acteur qui avait tourné dans "the three Godfathers" en 1916 (muet donc) et qui venait de mourir en 1947 et c'est pour lui rendre hommage que Ford a tourné ce remake, en donnant à Junior l'un des 3 rôles principaux, en l'occurrence celui d'Abilene Kid, qui rongé par la fièvre (il a reçu une balle dans l'épaule) est comme habité par l'Esprit Saint, car ce western est clairement une espèce de parabole sur les rois mages retransplantée dans une région désertique censée être entre l'Arizona et le Texas (en réalité, le tournage sera effectué en Californie, dans la Death Valley -le fameux Zabriskie point- et d'autres endroits comme le désert Mojave) : 3 outlaws vont se racheter de leurs péchés en sauvant un bébé (1seul survivra, devinez lequel ?), en suivant les indications de la Bible et une étoile, le jour de Noël, on ne peut pas faire plus clair, manque juste le bœuf, mais on verra un âne gris…

Comme souvent chez Ford, le film oscille entre des scènes pleines d’humour (comment faire pour s’occuper un bébé quand on est limite une grosse brute) et d’autres où l’émotion est présente (la mort de la mère et des 2 potes de JW), mais comme très souvent aussi à la fin c’est John Wayne qui gagne.

Ben, ça a pas l’air mal, je comprends pas bien tes réserves du début !
Oui, mais c’est un film de Ford, et on peut être exigeant tout de même et là je trouve qu’il a a fait dans la facilité, par exemple en introduisant comme un cheveu sur la soupe une fille censée tombée in love at the first sight du héros, mais bon, c’est vrai que globalement on passe un bon moment, avec les dialogues savoureux entre Ward Bond , le shériff qui répond au doux nom de Perley Sweet et JW et puis aussi cette inoubliable échange qui se répète à chaque fois que le nom du bébé est évoqué, en général, c’est John Wayne qui commence :
JW qui s’appelle Robert Marmaduke Hightower : Little Robert
Harry Carey Jr (Wiliam Kearney) : Robert William
Pedro Armendariz ( Pedro Roca Fuerte) : Robert William Pedro

A signaler un truc marrant, le bébé est censé être un garçon, or dans une scène dans laquelle le bébé est enduit de graisse pour être protégé de l'ardeur du soleil, c'est clairement une fille (ou alors ...) et puis tiens une petite anecdote comme vous les aimez mais que vous allez oublier dans la minute suivante, JW a du être hospitalisé à un moment donné du film, because une insolation, comme quoi c'est peut-être lui aussi qu'on aurait du enduire de graisse (de moyeu de chariot, bheuu !!!)
Dernière modification par Palinodie le 13 mars 2012, 16:49, modifié 1 fois.

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Re: Le monde du Western

Messagepar DCD » 13 mars 2012, 08:17

J'aime beaucoup lire tes chroniques bien que je ne regarderai probablement aucun des films qu'elles décrivent.

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Re: Le monde du Western

Messagepar Dark 5.7 » 13 mars 2012, 14:29

il me semble que Mirabelle TV diffuse un Western ce soir à 20h30.

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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 13 mars 2012, 16:48

"La Vengeance aux 2 visages" de et avec Marlon Brando, cf http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Vengean ... ilm,_1961)

J'ai déjà vu ce film, perso, je ne suis pas un grand fan de Brando et de son jeu maniéré, mais ce western m'a laissé quelques souvenirs que je manquerai pas d'évoquer si quelqu'un nous fait une chronique dessus (je n'ai pas Mirabelle).

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Re: Le monde du Western

Messagepar Nestor la Foudre » 13 mars 2012, 20:29

DCD a écrit :J'aime beaucoup lire tes chroniques bien que je ne regarderai probablement aucun des films qu'elles décrivent.

Lui non plus mais il faut bien qu'il s'occupe comme il peut en recopiant les scénarios.

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Re: Le monde du Western

Messagepar Amos » 15 mars 2012, 20:06

Nestor la Foudre a écrit :
DCD a écrit :J'aime beaucoup lire tes chroniques bien que je ne regarderai probablement aucun des films qu'elles décrivent.

Lui non plus mais il faut bien qu'il s'occupe comme il peut en recopiant les scénarios.
Coyote au foie jaune a parlé !?
Fais gaffe à ton scalp! :mrgreen:

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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 18 mars 2012, 17:29

Aujourd’hui, on évoque « Tall man riding » ( la furieuse chevauchée en vf soit une traduction quasi mot à mot…), un film de 1955 de Lesley Selander.

Tout comme à moi, ce nom ne vous dit rien, mais c’est rien moins que le recordman du monde des mises en scène de western, plus de 100 à son actif et attention, pas un chef d’œuvre dans tout çà, même pas un film remarquable, que de la série B, donc juste un artisan qui bosserait à la chaine et qui a produit des trucs largement stéréotypés, à la demande des companies qui ont besoin de ce genre de marchandises dans les fifties, puisque le western est très à la mode aux States , enfin ce genre de western, dont voici la recette :
Comme il n’est pas question, budgétairement parlant, d’avoir une star de premier plan au casting, on mise sur une valeur sûre, Randolph Scott, qui a plus de 55 ans à l’époque de ce film, mais dont le jeu s’est amélioré au fil des ans, sans que ce soit non plus le top du top, mais enfin, il a perdu son coté un peu (beaucoup) raide et il a développé et reproduit quasi à l’infini de personnage de mec sans peur, mais torturé par son passé.
Là, donc il joue un cow-boy (exclusivement habillé en chemise, avec un petit foulard autour du cou) qui revient chez lui, pour se venger du maitre de sa petite ville situé dans un Ouest pas bien défini , mais on y reviendra , en tout cas il y fait beau en permanence, d’où la chemise…

Pour entourer Randolph, 2 actrices et tant pis pour la vraisemblance, c’est Dorothy Malone, 30 ans, (remarquée par un agent en tant que miss quelque chose et devenue actrice elle aussi spécialisée dans les B-westerns) qui s’y colle en tant qu’ex amour de Randolph, et elle est copine avec Peggy Castle, 28 ans, elle remarquée alors qu’elle mangeait dans un restau, qui joue une danseuse de saloon, donc, comme on le devine, pas vraiment des boudins …
Remarquons que Dorothy fera une vraie carrière à Hollywood et 10 ans plus tard sera une des stars de la série « Peyton Place », alors que la pauvre Peggy (« Tall, sultry, green-eyed blonde » admet sa bio) finira sa vie alcoolo à 45 ans, après n’avoir joué que des rôles très mineurs dans 2/3 films « honorables » et surtout des petits rôles dans beaucoup de films mineurs dont le titre du premier est comme un symbole : Harem girl…

Le casting, c’est fait, maintenant le scénar’ : Une nième histoire de vengeance, apparemment mais pas que, il faut quand même bien évoquer l’histoire, la vraie, alors on ajoute la rivalité entre « pionniers » et « propriétaires terriens », les premiers reprochant au second d’accaparer la terre, mais ça ne suffit pas, il faut une référence historique, alors on évoque la ruée sur l’Oklahoma (d’où « la furieuse chevauchée » du titre français), popularisée en France par un épisode de Lucky Luke.
Pour les incultes, rappelons que les ricains, ayant viré, en 1890, les Indiens de l’Indian territory (lui-même créé vers 1830,pour donner un espace aux tribus expulsées de leurs terres ancestrales) ont organisé des land rushes, en gros tous les colons se mettent sur une ligne de départ, un signal est donné, tout le monde détale le plus vite possible pour « marquer » un espace dont on devient automatiquement propriétaire, scène déjà vue dans pas mal de westerns.

Là, RS ayant réussi à exproprier (légalement ) son ennemi, il y a ce genre de course et j’ai compris pourquoi l’équipe de foot américain de l'université d'Oklahoma est appelée les Sooners : les sooners étaient ceux qui, au péril de leur vie (l’armée surveillait les land rushes et tirait à vue) partaient plus tôt, la veille par exemple et il y a un sooner dans ce film, bien sûr RS lui règle son compte et finit par épouser sa belle (qui pourrait être sa fille…).

Après, il faut aussi respecter quelques règles, un duel au révolver, il y en a 1, des fusillades (mais avec des révolvers, même si les adversaires sont à 100 m les uns des autres !), des scènes de saloon, check, vu qu’un des protagonistes de l’histoire est patron de saloon et rappelez vous que Peggy y danse et chante, et of course, une bagarre : là, il est très clair que c’est un cascadeur qui double RS, c’est Lesley aux manettes, donc pas vraiment le genre à se casser la nénette pour son 72ème western.

Ne reste plus le décor, parce que, pour nous Européens, il faut le dire, western est synonyme de grands espaces, Monument Valley, torrents impétueux, déserts torrides, montagnes enneigées, canyons insondables etc.

Hey man, t’es pas fou, et le budget, t’y as pensé au budget ? Déjà qu’on n’a pas les moyens de se payer des fusils…
Non, crois moi, on dispose d’un décor de ville passe-partout (une quincaillerie, une prison, un saloon, une main street, une écurie etc.) tout à côté d’Hollywood, le soir tu peux rentrer chez toi, bon, bien sûr, on ne tourne que quand il fait beau, tu nous vois pas quand même patauger dans la boue, en plus question fringues, on n’a besoin que de petits gilets et de chemises (et RS en consomme un max !) et puis les arbres, c’est plutôt des pommiers que des séquoias, heureusement il y a 2/3 collinettes aux alentours, plus un ravin, pour faire moins monotone.

Je ne connais pas le score réussi au box-office par ce film, mais en fait peut-être que le film en lui-même n’avait pas d’importance, à cette époque aller au cinoche était sans doute l’unique occasion de sortir pour les adultes et pour les teen-agers l’occasion de faire plus ample connaissance sur la banquette arrière dans les drive-in, alors tu penses, le film, on s’en fout, suffit que de temps en temps, claque un coup de révolver pour que Pop se réveille, que Mom ôte sa main de son paquet de pop corn et que Junior, lui, la retire de la culotte de sa partenaire.

OK, OK, mais contrairement à ce qu’affirme NLF, tu ne nous as même pas raconté l’histoire !

Franchement, comment le dire… et puis tans pis, tous ces gens là sont morts aujourd’hui et il y a prescription, ça ne tient pas debout !
Tiens tu veux un exemple, le maitre de la ville, un ancien expert en duel est de venu quasiment aveugle, mais provoqué en duel par RS, il ne se dégonfle pas et accepte, seulement il choisit le lieu du duel et tiens toi bien…
Quoi, c’est dans le saloon, dans la rue principale, dans l’écurie, sur un toit, dans un chateau d’eau, dans un corral plein de chevaux, hein, hein ?
Non, t’en es loin, non, là c’est de l’inédit…
Dans une baignoire, un bordel, une église, une salle de classe pleine de mômes ?
Non, non, dans une maison toute simple, mais qui a 2 entrées opposées et qui est plongée dans le noir. Comme RS (et nous), au moment de cette scène, ne sommes pas au courant que l’autre est aveugle, là, on se gratte la tête, mais comme l’avouera plus tard notre héros, » le combat était inégal, je voyais la flamme s’échapper de son révolver quand il tirait », de tout façon, il n’allait pas descendre son futur beau-père, puisque le méchant du début du film est le père de Dorothy Malone, l’ex-fiancée et future épouse de RS, vous suivez toujours ?

Moi, à un moment donné, j’ai eu du mal, mais bon, j’ai résisté jusqu’au mot « end » puisque j’avais cette chronique à écrire…

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Re: Le monde du Western

Messagepar DominoCrew57 » 19 mars 2012, 07:53

Palinodie a écrit :Aujourd’hui, on évoque « Tall man riding » ( la furieuse chevauchée en vf soit une traduction quasi mot à mot…), un film de 1955 de Lesley Selander.
??? :-X ayant parler un peu anglais ces dernières années, je pense plutôt que "The Furious Riding" serait la traduction mot à mot ...

"Tall man riding" voudrait plutot se traduire comme la chevauchée du grand homme ...
DCD a écrit :J'aime beaucoup lire tes chroniques bien que je ne regarderai probablement aucun des films qu'elles décrivent.
Idem !!

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Re: Le monde du Western

Messagepar DCD » 19 mars 2012, 09:27

Palinodie a écrit :Pour les incultes, rappelons que les ricains, ayant viré, en 1890, les Indiens de l’Indian territory (lui-même créé vers 1830,pour donner un espace aux tribus expulsées de leurs terres ancestrales) ont organisé des land rushes, en gros tous les colons se mettent sur une ligne de départ, un signal est donné, tout le monde détale le plus vite possible pour « marquer » un espace dont on devient automatiquement propriétaire, scène déjà vue dans pas mal de westerns.
J'ai découvert ça dans "Horizons Lointains" avec Tom Cruise et Nicole Kidmann (un couple qui redonne espoir à tous les hommes de petites tailles de la terre).

Ou alors je confonds avec un autre film, où un pauvre bougre tombe dès le début de la course, se blesse grièvement et sa femme en pleure plante son drapeau sur la première parcelle, la plus inculte de toutes. Quelques années plus tard, ils y trouvent du pétrole et deviennent riches et arrogants !


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