Metz, 1552, premier roman d'un jeune écrivain ayant fait des études d'archéologie. Un roman historique, très bien, sur Metz, que demander de mieux ?
Après l'avoir lu, ma déception est aussi grande que l'a priori positif que j'en avais au départ.
1)L'intrigue est assez plate, servie par un duo de jeunes personnages principaux aux profils évidemment antagonistes mais complémentaires, qui enquetent sur de mystérieux assassinats dans la ville. Les méchants sont très méchants et horribles, les gentils viennent les arreter dans leurs sombres desseins. Dans les 30 dernières pages cependant, révolution, l'auteur part dans un trip fantastique qui tranche complètement avec la première partie, voire meme, avec le thème de son livre. J'ai clairement cru que j'avais dans les mains un autre roman.
2) L'immersion dans la Metz du XVIeme siècle, assiégée par Charles Quint (dont on entend parler pour la première et dernière fois... à l'avant-dernière page !), est quasiment nulle. Alors oui, il y a une sympathique carte de la ville à cette époque, ainsi qu'un lexique des rues et endroits emblématiques messins, auquel nous renvoient des astérisques dans le texte. Concrètement, cela se traduit par le fait que pendant le premier tiers du bouquin, on a des vagues successives de renvois aux dernières pages, et puis... plus rien, ou presque, par la suite. Comme si l'auteur avait jeté tout son savoir (autenthique, je n'en doute pas) dès le départ, pour justifier le coté "historique" du roman, et l'avait totalement oublié par la suite.
Et là où le bat blesse encore plus, c'est que s'il n' y avait pas eu ces références historiques, bien malin qui aurait pu dire où l'histoire se déroule. Aucune description, les lieux sont évoqués simplement pour indiquer où se déroulent les actions des personnages(généralement, les trois ou quatre memes endroits). Idem pour le background : pas de vie, peu de fond... c'est bien simple : on jurerait qu'il y a dans toute la ville de
Metz, 1552 moins de 5 personnes actives évoluant dans un décor de carton pate, et on pourrait presque apercevoir les échafaudages les soutenant derrière.
Un exemple : lorsque G. (présenté comme un fervent croyant) va prier à Saint-Etienne, pensez-vous qu'on va avoir droit à un chapitre entier qui nous expliquerait à quel point sa foi lui permet de soutenir les horreurs de la guerre et les malheurs de son siècle, et qu'à la vue des statues, des vitraux et de la magnificence de la cathédrale il se sent tout raffermi ? Niet : il rentre, il prie, ouh mais c'est qu'il fait très froid ici, tiens y'a une personne endormie, bon allez j'y vais. Ensuite, la cathédrale disparait de la circulation, plus une seule fois elle ne sera mentionnée comme si elle n'avait jamais existé ! Niveau immersion donc :
quasi inexistant.
A ce titre, mention spéciale également aux dialogues, qui sonnent comme des anachronismes : à aucun moment on n'a l'impression de lire des personnes vivant au XVIeme siècle. L'auteur se fait plaisir, ses personnages s'envoient des répliques ironiques ou cassantes dignes du stand-up, ce qui achève d'enterrer les morceaux de réalisme qui subsistaient de ci de là. (Signalons meme une improbable référence à Pulp Fiction, dans la bouche meme d'un des protagonistes).
3) Enfin, si on peut objecter que tout ce qui a été énoncé ci-dessus est subjectif, on ne peut pas passer à coté des fautes d'ortographe qui saupoudrent le tout. C'est un livre publié, édité, vendu, j'imagine donc qu'il a été relu, et plusieurs fois encore ! Pourtant : "
[...]il ce leva,

"
hors des ses murailles" ( alors qu'il fallait
ces) et quelques autres coquilles... Qu'il y ait des fautes dans un manuscrit d'accord, mais là elles décridibilisent fortement tout le roman.
Bref, une déception.
Dialogues inintéressants
Personnages caricaturaux
Scénario sans relief
Réalisme de facade
Une Metz coquille vide servant de prétexte pour placer quelques indications historiques qui se révèlent peu immersives, alors que ca aurait du etre le point fort du roman
Et les fautes, ca fait beaucoup, et c'est bien dommage parce que j'étais pourtant bien emballé.