Messagepar premieregorgee » 07 sept. 2013, 17:48
Salut,
nouvel inscrit sur le forum, en guise de présentation je vais vous raconter mon premier match à St Symphorien
Metz Caen 28 janvier 1995
4 0 devant 4500 spectateurs,
Buts Pires, 2X Pouget et Gaillot
Cette année là, le coeur du jeune homme en devenir que je suis ne bat que pour une seule équipe, l'Olympique de Marseille et pour un seul homme Bernard Tapie, le héros qui nous a donné la coupe d'europe. Je dis nous car comme beaucoup de supporter j'ai tendance à m'approprier les victoires de mon équipe fétiche, appropriation d'autant plus illégitime dans ce cas que je n'ai jamais vu jouer l'olympique de marseille sur un terrain de football. Mais enfin je vais pouvoir réaliser mon rêve car mon équipe fétiche ayant été reléguée en D2, elle va se produire à Charleville Mézières c'est à dire à une distance assez raisonnable pour que le charitable père d'un ami nous y emmène un samedi soir...
2 semaines avant la date fatidique j'entame un véritable siège téléphonique du club de charleville et finalement je fini par réussir à me procurer des places pour le jour J en secteur visiteur s'il vous plait !
Je dors peu les nuits précédents la rencontre, l'excitation étant à son comble, la pensée d'être au milieu des ultras marseillais me terrifie et me réjouie en même temps.
Soudain le drame...
En effet cette semaine de janvier, la ville de Charleville connaît des inondations records qui entraîneront le report du match tant attendu... Devant l'ampleur de notre déception, le père de mon ami se sacrifie et nous propose de nous emmener à Metz voir les grenats affronter Caen... Bien sur ce ne sera pas pareil, mais soirée gâchée pour gâchée, autant boire le calice jusqu'à la lie et s'infliger un dernier supplice.
Nous arriverons donc au stade peu avant le début du match (il me semble qu'il pleuvait), nous munirons de billets en première et mangerons un steack haché avec oignons au sandwich du supporter...
Et là je suis bien incapable d'expliquer rationnellement ce qui se produisit, peut être est ce le score, les fumigènes, l'ambiance du kop, la chanson diffusée avant le match, l'odeur de la bière et des saucisses, l'atmosphère inimitable de St Symphorien, toujours est il qu'après ce match qui n'était destiné à rester dans la mémoire de personne, je devins mordu du Fc Metz...
De morale il n'y en a pas vraiment, si ce n'est que le cœur d'un supporter ne se commande ni ne se contrôle pas, et que le destin et la météo nous réserve parfois de drôle de surprise.
Depuis ce jour je remercie les orages qui frappèrent Charleville Mézière et je peux citer Brassens :
Parlez moi de la pluie et non pas du beau temps
le beau temps me dégoute et m'fait grincer des dents
Le bel azur me met en rage.
Car le plus grand amour qui m'fut donné sur terr'
Je l'dois au mauvais temps, je l'dois à jupiter,
Il me tomba d'un ciel d'orage...