Couleurdhiver a écrit :
Quelqu'un est allé voir le dernier Dupieux ? Je me tâte.
Oui.
Pas le meilleur des Dupieux. En gros, on est dans une confrontation entre le banal et l'extra. Entre ceux qui n'ont rien de spécial et celui qui en déborde. On ne s'intéresse pas vraiment au Dali artiste, mais à la communication de Dali. Son ego, sa passion pour lui-même, son obsession d'être vu. Et pour le coup, on est servi en le voyant à travers cinq acteurs (ça devait être plus à l'origine) qui le jouent plus ou moins bien (c'est raté pour Lellouche et Marmaï, à mes yeux). On retrouve dès la première scène l'univers de l'artiste, ce qui aide à accepter le loufoque qui suivra. Mais, en vrai, ce n'est pas transcendant Quelques passages drôles et beaucoup d'autres où l'on s'ennuie. On a vu Dupieux bien plus surréaliste, bien plus divertissant.
À la limite, c'est un film qui peut tirer un peu sur la nostalgie d'un époque où on laissait encore un peu de place à des personnages, qui savaient se jouer du monde en lui fixant ses règles. Les règles de Dali, un univers créé de toutes pièces. Qui, aujourd'hui, pourrait être Dali ? Personne. Parce qu'avec les réseaux sociaux, la publication à outrance de nos vies via des statuts, des photos, des vidéos sans intérêt mais qui flattent l'ego , l'humain a tendance à croire qu'il est spécial alors qu'il ne créé rien. Pas même les mots ou les images qu'il croit choisir, puisqu'il imite bêtement les autres, qui réfléchissent majoritairement par à peu près tout sauf par eux-mêmes.
Bon, voilà, Dali, on aime ou on n'aime pas, mais c'était singulier. Autant dans l'art que dans la communication. La seconde donnée étant possible grâce au génie de la première.