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le cinéma des années 60, enfin un certain cinéma

Publié : 02 févr. 2010, 00:27
par Palinodie
Sur une des chaines Cinéma de Canal, je suis tombé sur "Robin des Bois et les pirates", un film italien de 1960, pas un classique au sens noble du terme, mais un standard de la production italienne de cette époque, époque où Cinecitta produisait quasiment autant qu'Hollywod avec notamment pas mal de peplums.
Là, on est plutôt dans le genre moyen-ageux, mais il ya eu pas mal de film à la sauce Robin des Bois (ou Ivanhoë) à cette époque, j'en ai d'ailleurs vu pas mal le dimanche après -midi dans le cinoche de ma petite ville.

Mais pas celui-là, un navet de ce niveau, mais quasiment 5 décennies plus tard, je m'en serai souvenu.
Je vous résume, même si je n'ai vu que la deuxième moitié du film (c'est suffisant) : Robin revient de croisade, tombe à l'eau ou fait naufrage ou est attaqué, en tout cas, il a affaire à des pirates qui deviennent rapidement ses potes. On a droit à tout l'attirail de clichés attenant aux film de pirates, le perroquet plus ou moins blagueur (apparemment les blagues des sixties font moins rire maintenant), le capitaine borgne qui ne l'est pas et puis les filles black qui accompagnent les pirates, la plupart superbes d'ailleurs, mais pas du tout mises en valeur, seule la compagne du capitaine, qui dépasse largement le quintal et est affublée en VO italienne du doux nom de Carbonera (traduction en vf Bamboula, si, si, je n'invente rien) fait son numéro de fille simple (très très simple, même), mais sans malice aucune.



Tout ce beau monde atterrit à Sherwood, mais comme le film est tourné certainement en Italie, le chateau de Robin, par ailleurs une très belle maquette, (évidemment occupé par un ignoble traitre - Brooks !- qui a tué son père) est en bord de mer, la légendaire forêt est réduite à quelques arbustes rachitiques parcourues par des ruisseaux que je ne suis pas sûr que ce ne sont pas des rejets du tout-à-l'égout, je ne vous dis pas la splendeur des combats qui vont se dérouler en ces lieux improbables

Robin ? C'est Lex Barker... Comment, vous ne le remettez pas ? Evidemment, vous êtes trop jeune, mais vous voyez le visage de Marc Keller, l'ex strasbourgeois, c'est quasiment ça, mais affublé d'un chapeau de type tyrolien, je suppose que quand on a demandé à l'accessoiriste le chapeau typique des compagnons de Sherwood, il a été piller le stock restant d'une nième resucée de Sissi Impératrice, donc beaucoup de Marc Keller mais avec la mobilité faciale de Sylvester Stallone

Le méchant, c'est Brooks donc, il a une fille blonde, comme on les faisait à cette époque, coiffure limite choucroutée, très maquillée et maniérée, elle aime Robin à mort mais au fond c'est une garce (en 1960, maquillage + manière = garce).
L'héroine, dans l'esprit starlette de l'époque, beaucoup plus fraiche, pas de maquillage outrancier, des cheveux lachés, et prompte à dévoiler la naissance d'un sein, voire toute la longueur d'une cuisse au détour d'un cachot (ton geolier est sur le point de te violer, mais toi, au lieu de la jouer profil bas, tu dévoile tes charmes, p*tain, après tout ce temps, ça me donne encore des frissons) ou d'une bagarre avec la blonde, si, si, j'ai vu une baston entre les deux, au milieu d'un ruisseau, donc quasiment dans un bain de boue. Dans les années 60, tu chopais la trique pour moins que ça, sûr...

Les péripéties ? Ben, Robin gagne à la fin pourtant ça a été moins une, il a du prendre le chateeau d'assaut à lui tout seul, tous ses compagnons l'ont abandonné, heureusement ce crétin de Brooks organise la pendaison de l'héroine à l'extérieur du chateau, Bamboula avec ses copines prend la potence d'assaut au moment où Robin va mourir, ses potes rappliquent (on ne sait pas comment, mais ils rappliquent), baston générale avec une escrime qui rappelle étrangement celle que je pratiquais avec des batons quand j'avis 6/7 ans (3 parades/attaques maxi), je vous passe les détails, les pirates escaladent le mur d'enceinte (oui, parce que maintenant tout le monde est entré à l'intérieur, faut suivre), Brooks s'enfuit sur le plus haut rempart du chateau, ce qui lui permet de faire une chute de 50 m et de s'écraser sur les rochers (non, non, ca ne se voit pas du tout que c'est un mannequin), happy end général, les pirates promettent de ne plus pirater et Robin promet à ses bouseux redevenus sur le champ des contribuables qu'il va leur rendre justice, cad certainement payer un max d'impots.

Un pur navet, un vrai nanar (lire François Forestier dans le Nouvel Obs) pur sucre, aujourd'hui, on ne sait plus faire ça, tu enfiles les clichés les uns derrière les autres, un scénar pour enfant de 4 ans (aucune suite logique entre la plupart des actions), filmé comme si on avait confié la caméra à un vrai débutant, la musique (un autre mot conviendrait mieux) te scie les nerfs, tu regardes comme hypnotisé, tu te dis, c'est pas possible, ils ne peuvent pas aller plus loin, hé ben si, ils grattent avec les ongles pour descendre plus bas.

Maintenant, la série Z actuelle, je ne regarde pas trop, mais la, franchement on est au top du genre...
"Robin des bois et les pirates" actuellement sur Canal, ne le ratez pas ! Dites vous bien que je n'ai pas vu la 1ère moitié du film...

Re: le cinéma des années 60, enfin un certain cinéma

Publié : 03 févr. 2010, 13:46
par DCD
Tu aurais du poster ton post dans le topic des nanars...