cioran a écrit :
gauloiskiki a écrit :
Je veux bien que tu m'expliques alors en quoi elle a un intérêt ?
Elle peut en avoir un pour moi, et pas pour toi.
Chacun a son point de vue
Par chance, c’est moi qui bosse à l’hosto
Encore une fois, on en arrive à un argument d'autorité, faute d'autre chose.
Après, tu sais, je suis pas la seule personne dans le monde a remettre en cause l'étude qui vient d'être publiée et les précédentes et parmi ces gens il y a en premier lieu des médecins et je pense que certains sont plus spécialisés et renommés dans le domaine que toi, donc je pourrais également te renvoyer cet argument.
Ah non, j'oubliais, tous les médecins qui ose contredire Raoult sont soit vendus au labos, soit des incompétents, soit des fous !
Cependant, même si je ne suis pas médecin, en tant qu'être doué de raison, je suis également capable de réfléchir lorsqu'on me présente une étude et ne pas me contenter de la conclusion à laquelle on veut m'amener.
Je vais donc détailler pourquoi je trouve que cette étude ne présente qu'un intérêt très limité et n'apporte pas d'éléments permettant d'avérer l'efficacité de la chloroquine dans le traitement du Covid19.
1. Analyse brute des résultats
On va commencer par faire très simple.
Dans le résultats qu'on présente, il suffit de comparer les résultats du traitement HCQ + AZI et AZI.
Ces deux traitements donne les mêmes résultats (c'est même très légèrement meilleur pour AZI seule), il est donc très simple d'arriver à la conclusion que c'est l'AZI qui donne et que l'administration de HCQ en plus, n'apporte absolument rien !
2. Analyse de la composition des groupes
On nous présente les résultats de 3 groupes.
Groupe 1 : HCQ + AZI (45 patients)
Groupe 2 : AZI (26 patients)
Groupe 3 : Autres (61 patients)
On remarque qu'à l'intérieur du groupe 3, on a plusieurs cas, ceux qui ne suivent pas de traitement particuliers (36), ceux qui prennent du lopinavir/ritonavir (14), ceux qui ont été retiré du groupe 1 car leur état s'est rapidement dégradé (9) et deux autres patients dont on ne sait rien mais qu'on a retiré du groupe 2 qui est passé de 28 à 26.
3. Patients retirés du groupe 1
Concernant les 9 patients retirés du groupe 1, on les a écarté du groupe car l'aggravation rapide de leur état n'a pas permis de faire les premières analyses.
Dans ce cas, il y a deux possibilités :
Soit on considère que que l'état de ces patients n'est pas lié au traitement et qu'il aurait évolué pareil avec un autre traitement ou sans traitement et dans ce cas, on les retire des résultats de l'étude.
Soit on considère qu'il y une possibilité que ce soit le traitement administré qui a pu aggraver plus rapidement leur état mais visiblement cette possibilité a été balayé d'un revers de main.
En tout cas, à aucun moment, tu peux basculer ces patients dans le groupe témoin et les considérer comme n'ayant pas reçu de le traitement HCQ + AZI.
4. Patients retirés du groupe 2
Initialement, on a 28 patients dans le groupe 2 et on en a plus que 26 dans les résultats.
Ces deux patients ont été basculé vers le groupe 3 mais on ne donne aucun détail, ni de raison.
Pour quelles raisons ?
5. Résultats du groupe 3
Sur les 23 personnes qui n'ont pas guéri dans le groupe 3, on sait déjà qu'il y en a 9 qui viennent du groupe 1 et probablement deux autres venant du groupe 2.
On a donc presque la moitié des personnes dans un cas critique du groupe 3 qu'on rajouté dans ce groupe alors qu'elles étaient déjà décédées ou en réanimation. Cela fausse quand même pas mal les résultats.
De plus, pourquoi n'a-t-on pas le détail entre ceux qui suivent le traitement lopinavir/ritonavir et ceux qui ne suivent pas de traitement spécifique ?
6. Sélection des groupes
On nous donne des détails sur les différents facteurs de risque du groupe 1 d'un côté et pour tous les autres de l'autre côté.
Là encore, on aurait pu avoir plus de détail puisque cela a une énorme influence sur l'interprétation des résultat, surtout sur une étude qui porte sur un petit nombre de patients.
Par exemple, si tu prends un groupe de 6 personnes de 55 ans et un groupe de 3 personnes de 35 ans et 3 personnes de 75 ans.
Les deux groupes ont la même moyenne d'âge mais il y a plus de chances qu'il y ait des cas graves dans le second groupe.
Je vais m'arrêter là mais j'ai effectivement du mal à tirer des conclusions d'une étude qui soulève autant de questions quant à ses résultats.