«Je ne suis pas une s*****, je suis une journaliste»

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Vixxens
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Re: «Je ne suis pas une s*****, je suis une journaliste»

Messagepar Vixxens » 24 mars 2021, 01:30

ambroisepare a écrit :
Je passais j'ai vu de la baston alors je suis venu :mrgreen:

D'abord, je ne donne que mon avis et qui ne n'engage que moi. PPR a parfaitement posé les termes d'un possible débat. Le cadre, le contexte comme disent d'autres, c'est le patriarcat. Alors difficile quand on occupe la position dominante de comprendre la position des victimes. On pourrait choisir d'expliquer pourquoi c'est intolérable en présentant des arguments historiques, sociologiques voire politiques. Expliquer ce que sont les rapports de domination dans une société. Je pourrais y passer la nuit que ça ne ferait pas avancer la réflexion de certains.

Je ne peux partir que de mon expérience et d'un mécanisme qui me sert souvent dans ce genre de débat quand je le rencontre dans la vie réelle.

Je suis une ancienne victime de harcèlement. les sorties de l'école avec cinq à six "copains" de classe te défonçant la gueule, à terre, à coup de cartables, de coups de pieds et de coups de poings, j'ai connu. On m'avait élevé dans le refus de la violence. Un peu précoce dans les années soixante. J'ai connu aussi le tripotage du curé. Tout à coup, pour moi ce genre de débat c'est tout sauf rigolade façon chat b***. J'ai aussi 25 ans de sport co, et dieu merci pas connu le chat b***, j'aurais pas apprécié du tout. Affaire de contexte. Le contexte il doit aussi servir aux victimes.

Le mécanisme que j'utilise dans ce genre de débat c'est celui de la transposition. Exemple si au lieu de soulever la jupe de la nana sur le plateau c'était la jupe de votre fille? Pas certain que le chat b*** soit d'une grande utilité. Par contre pas certain non plus qu'en tant que parent il y ait pas envie de meurtre... Tu traites un type de sale pé.dé sans doute spontanément comme on crie "en.culé" dans un stade façon chat b***, mais si ton fils rentre un soir la gueule défoncé parce qu'il est homosexuel pas sûr que ça ne finisse pas par t'interroger. Ce que je veux dire par là, c'est que pour une victime, ce qui parait anodin ne l'est pas forcément.
Complètement en accord sur ces points. Si je parlais du "chat-b***", c'était avant tout en guise d'exemple. Mais je pense, et je peux me tromper bien sûr, qu'en éludant temporairement certaines choses moins "graves", on parviendrait plus vite à une acceptation collective de ce que représente aujourd'hui l'agression, qu'elle qu'en soit la forme, qui touche les victimes. Aujourd'hui, beaucoup de personne mélangent tout et se permettent de rejeter les termes d'agression sous couvert d'un fourre-tout médiatique. Travaillons à l'avenir par ordre d'importance me semble peut-être frustrant mais sûrement plus efficace.

ambroisepare a écrit : Une autre précision sur Tintin au Congo. A sa parution il n'y a eu aucune réaction ni prise de conscience d'un quelconque racisme. Pourquoi?

Parce que voici ce que l'on enseignait à l'école et qu'on pouvait lire dans les larousse des années trente:

« On distingue trois races humaines :

la race noire (descendants de Cham) peupla l'Afrique, où elle végète encore ;
la race jaune (descendants de Sem) se développa dans l'Asie orientale, et les Chinois, ses plus nombreux représentants, gens d'esprit positif, adonnés aux arts utiles, mais peu soucieux d'idéal, ont atteint une civilisation relative où ils se sont depuis longtemps immobilisés ;
la race blanche qu'il nous importe spécialement de connaître, a dominé et domine encore le monde. »
Le seul point où je tique, on trouve, chez les communistes et les surréalistes, très tôt, une remise en question du colonialisme et du modèle colonial dans son ensemble, mais c'est un autre débat ;-)

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Re: «Je ne suis pas une s*****, je suis une journaliste»

Messagepar Cactus » 24 mars 2021, 08:40

Vixxens a écrit :
Le seul point où je tique, on trouve, chez les communistes et les surréalistes, très tôt, une remise en question du colonialisme et du modèle colonial dans son ensemble, mais c'est un autre débat ;-)
Oui ce serait un débat intéressant et surement très animé ^^, dommage qu'on ne puisse l'aborder ici, charte oblige; Mais je le regrette :-)
champ d'or a écrit :
Et sans parler d'agressions sexuelles, 75% des hommes doivent se sentir menacés par un témoignage qui pourraient les faire passer pour des pervers, des vicieux ou des prédateurs
N'exagérons pas ! il n'y a en aucun cas 75% d'hommes qui ont quelque chose à se reprocher
s'ils ont un comportement normal !
champ d'or a écrit :
...
Depuis 20/30 ans les mœurs ont radicalement changé et c'est tant mieux. ça va sans doute continuer. Mais attention, en radicalisant le débat les femmes pourraient passer du stade de victimes à aider à celui de délatrices dangereuses à faire taire. On y va tout droit.
:hein?:

Voici une conclusion paradoxale.
Tu te réjouis que les mentalités changent mais par ailleurs tu sembles le regretter en disant
que les femmes victimes d'agressions feraient mieux de se taire pour ne pas mettre
leur vie en danger ???
Comme tu le dis au dessus, c'est aux hommes coupables d'avoir peur s'ils ont commis ce genre d'acte, pas le contraire.
De là à assassiner leurs victimes pour les faire taire... :gne:

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Re: «Je ne suis pas une s*****, je suis une journaliste»

Messagepar champ d'or » 24 mars 2021, 20:50

Non, j'ai simplement du mal avec les témoignages à postériori une décennie après.
Hors de question de tolérer l'intolérable, et cela vaut pour toutes les oppressions des "faibles" (enfants, handicapés, minorités,...) par l'usage de la force physique ou psychologique.

Par exemple Menes a expliqué que son geste débile a été commis son dernier jour de travail en 2016, quand il partait se faire opérer avec un fort risque d'y rester. Et que sa collègue ne lui avait jamais reparlé de ça avant la réalisation du reportage. Remis dans leurs contextes et dans la mesure ou la victime n'a pas jugé nécessaire de les porter à la discrétion de la hiérarchie Canal + ou du représentant de la loi, les faits ne méritent pas les tonneaux de m.rde que le chroniqueur et sa famille prennent depuis dimanche soir.

Oui à la délation justifiée, mais attention aux chasses aux sorcières. ça me paraît indispensable pour éviter l'hystérie

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Re: «Je ne suis pas une s*****, je suis une journaliste»

Messagepar Lutin57. » 24 mars 2021, 21:17

champ d'or a écrit : Non, j'ai simplement du mal avec les témoignages à postériori une décennie après.
Hors de question de tolérer l'intolérable, et cela vaut pour toutes les oppressions des "faibles" (enfants, handicapés, minorités,...) par l'usage de la force physique ou psychologique.

Par exemple Menes a expliqué que son geste débile a été commis son dernier jour de travail en 2016, quand il partait se faire opérer avec un fort risque d'y rester. Et que sa collègue ne lui avait jamais reparlé de ça avant la réalisation du reportage. Remis dans leurs contextes et dans la mesure ou la victime n'a pas jugé nécessaire de les porter à la discrétion de la hiérarchie Canal + ou du représentant de la loi, les faits ne méritent pas les tonneaux de m.rde que le chroniqueur et sa famille prennent depuis dimanche soir.

Oui à la délation justifiée, mais attention aux chasses aux sorcières. ça me paraît indispensable pour éviter l'hystérie
Assez d accord avec cela

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Re: «Je ne suis pas une s*****, je suis une journaliste»

Messagepar Cactus » 24 mars 2021, 22:08

champ d'or a écrit : Non, j'ai simplement du mal avec les témoignages à postériori une décennie après.
Hors de question de tolérer l'intolérable, et cela vaut pour toutes les oppressions des "faibles" (enfants, handicapés, minorités,...) par l'usage de la force physique ou psychologique.


Oui à la délation justifiée, mais attention aux chasses aux sorcières. ça me paraît indispensable pour éviter l'hystérie
La plupart des victimes ont énormément de difficultés à parler de leurs agressions aussitôt après.
C'est connu de tous les psys. C'est normal. Certaines n'en parlent même jamais, tellement elles ont honte. Et souvent elles n'osent pas affronter leur agresseur de suite. Pour des tas de raisons.
Je ne vois pas pourquoi tu qualifies cela de chasse aux sorcières.

Mais en effet, il serait préférable que ces faits soient judiciarisés et sanctionnés sans publicité , mais c'est quasi impossible dés que cela touche des personnalités connues.

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Re: «Je ne suis pas une s*****, je suis une journaliste»

Messagepar champ d'or » 24 mars 2021, 22:27

Quel est l'intérêt de Marie Portolano de dénoncer un lever de jupe en public, 6 ans après, alors que cette histoire s'était d'emblée arrêtée là où elle avait commencé ? Au mieux elle le giflait, au pire elle réglait ça avec son employeur.
Idem pour les témoignages avec PPDA, on "retrouve" 15 histoires après recherches, toutes datées, et toutes impossibles à différencier entre le fantasme de coucher avec une personnalité (et oui, les femmes de petite vertu ça existe aussi) et le rapport intime forcé. Sachant que la première plaignante sortait un livre juste au moment du grand déballage.

Et je pense qu'il y a un monde entre ces histoires médiatisées mais au fond qui sonne creux et la souffrance silencieuse (et pas assez glamour pour vendre du papier ou du clic) de madame tout le monde qui vit vraiment un calvaire face à un patron pervers ou un conjoint dominateur.

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Re: «Je ne suis pas une s*****, je suis une journaliste»

Messagepar Cactus » 24 mars 2021, 22:44

Pour la 1e partie de ton post, lis ceci qui est la réaction de Michéle Bernier dans l'affaire Ménes :
https://www.voici.fr/news-people/actu-p ... pmp-700058

Pour ta conclusion sur la différence entre les affaires médiatisées, et les autres :
je crois sincèrement que la souffrance est la même pour une victime, que l'on ait eu affaire a quelqu"un de connu ou d'inconnu.
Simplement les histoires ont certainement davantage de chances d'aboutir lorsqu'il s'agit
d'une personnalité médiatisée.

NB) toutes les femmes ne sont pas des menteuses, ou intéressées par de la pub.
tous les hommes ne sont pas des menteurs ni des saints non plus.

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Re: «Je ne suis pas une s*****, je suis une journaliste»

Messagepar DCD » 25 mars 2021, 07:41

champ d'or a écrit : Quel est l'intérêt de Marie Portolano de dénoncer un lever de jupe en public, 6 ans après, alors que cette histoire s'était d'emblée arrêtée là où elle avait commencé ?
Afin régler ses comptes avec son agresseur.

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Re: «Je ne suis pas une s*****, je suis une journaliste»

Messagepar Lutin57. » 25 mars 2021, 07:53

Cactus a écrit :
La plupart des victimes ont énormément de difficultés à parler de leurs agressions aussitôt après.
C'est connu de tous les psys. C'est normal. Certaines n'en parlent même jamais, tellement elles ont honte. Et souvent elles n'osent pas affronter leur agresseur de suite. Pour des tas de raisons.
Je ne vois pas pourquoi tu qualifies cela de chasse aux sorcières.

Mais en effet, il serait préférable que ces faits soient judiciarisés et sanctionnés sans publicité , mais c'est quasi impossible dés que cela touche des personnalités connues.
Je pense que c'est plus,compliqué que cela car justement certaines actions n'ont pas le même poids suivant le,moment où elles sont faites. Je ne dis pas qu'il faut excuser mais qu'il faut recontextualiser pour bien comprendre les tenants et aboutissants....un exemple, il y a 40 ans, ça ne choquait personne de voir 2 femmes prendre une douche nue le dimanche matin à la TV à l heure de la messe ou une femme faire un striptease avant le 20h de tf1 le samedi soir et aujourd'hui on diffusé des événements en léger différé pour un demi sein qui est apparu en oublic(Janet Jackson au superbowl)...comme quoi l'évolution des mentalités jouent pour bcp ds tout cela (encore une fois ce n est pas une excuse).

Après le documentaire stigmatise les journalistes sportifs mais cela existe ds bcp de metiers(il suffit de voir les relations chirurgiens /infirmières par exemple) et aussi ds l'autre sens(il y a des métiers bcp plus féminins où les hommes sont très mal acceptés et traités également)

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Re: «Je ne suis pas une s*****, je suis une journaliste»

Messagepar Cactus » 25 mars 2021, 08:10

Il ne faut pas tout mélanger .

L’exemple que tu cites Lutin n’a rien à voir avec les agressions sexuelles et le harcèlement. Et je me répète mais contextualiser cela revient à le minimiser et donc à l excuser .
Et bien sûr que oui les dérives existent dans tous les secteurs et tous les milieux.

Simplement si les faits ressortent des années plus tard, c est que toute victime a besoin de RÉPARATION. Et ceci passe obligatoirement par la révélation des faits et la prise de conscience par l agresseur, mais également par la Société qui doit condamner celui ci.
La honte doit changer de camp.

J’avoue que je ne comprends pas que certains ne le comprennent pas .
Ou plutôt si , et en cela je rejoins les commentaires de PPR et d'Ambroise, tout cela est le fruit de siècles de patriarcat et de domination, transmis par la société dans son ensemble et par l'éducation des garçons en particulier.


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