Il s'agit d'amener un questionnement et de tenter de l'approfondir sur le plan philosophique. Cela induit un cadre à respecter sinon cette discussion perd son sens pour ma part. Le cadre est le suivant : il s'agit de converser sur la thématique et de transmettre son ressenti, son interprétation. Il n'y a donc aucune vérité ou tout est vérité, au choix. Il s'agit d'être authentique et de se laisser porter par sa pensée et non d'amener du contenu ou des preuves ou à balancer une vérité qui se voudrait universelle. Il s'agit de parler de soi, de son rapport à la thématique et des questions que ça soulève en nous.
Pour ce premier "épisode" je propose de partager ma petite interrogation du soir qui se porte sur le rapport de la société vis à vis du "changement d'avis".
Je vous épargne le dédale de ma pensée du pourquoi j'en suis arrivé là, mais je me suis mis à me questionner sur les enjeux du changement d'avis et du non-sens qui en a découlé dans ma perception. J'estime personnellement qu'être possible de changer d'avis est une fierté, c'est quelque chose que j'admire et qui pousse au respect quand j'assiste à ça. Rien que le fait d'en être capable et de le communiquer quel qu'en soit le sujet est signe d'une capacité de recul et de libre arbitre (certes parfois c'est plus malsain dans le cadre de manipulation mais c'est un cas spécifique et on va tenter de rester sur un plan méta). Je pense qu'en théorie beaucoup doivent être en accord avec cette vision et le côté honorable de cette démarche, mais pourtant, comment agissons nous fréquemment face à cela ? Et bien quel que soit le contexte en passant de la discussion de commérage, à la politique, au monde des affaires, à ce forum, etc. la tendance est au dénigrement genre : "c'est une girouette" "il retourne sa veste" "il perd toute crédibilité pour l'éternité" etc etc.
La conséquence est bizarre car on induit donc que le "changeur d'avis" soit ne veut pas communiquer par honte et crainte du jugement soit il "ose" admettre mais tend à se flageller : "oui j'étais débile", "j'ai eu tort", "j'étais perdu ou manipulé" etc. comme si la vérité d'un moment qui évolue en autre chose est une faiblesse. Fichtre ! n'est ce pas là pourtant de toute beauté ? ne devrions pas uniquement être fier de pouvoir bifurquer ? Pourquoi on est poussé à craindre cette démarche et à la dénigrer bien souvent ?
Voilà mon délire du soir
