Joris Delle, qui a su saisir sa chance durant l’absence de Christophe Marichez, va devoir bientôt composer avec son retour dans le groupe professionnel. La concurrence est lancée... Photo Karim SIARI
Sur le flanc depuis le 16 août, Christophe Marichez retrouve progressivement ses sensations. Dans un avenir très proche, son ombre planera sur Joris Delle, auteur d’un intérim plus que probant dans les buts messins.
Ce qui semblait être à première vue une simple déchirure abdominale dissimulait en réalité un mal plus profond : une pubalgie aiguë, spectaculaire même « avec un hématome de 70 cm ». Au soir de la réception de Troyes, le 16 août dernier, Christophe Marichez n’imaginait sans doute pas que ce mal le tiendrait aussi longtemps loin des terrains. Onze semaines studieuses et douloureuses plus tard, revoilà le portier messin s’avancer à pas feutrés vers ses partenaires. Mais en onze semaines, nombre d’événements ont bousculé l’ordre établi dans le monde singulier des gardiens : une reconduction de contrat paraphé par Oumar Sissoko et, surtout, l’émergence de Joris Delle.
Frustration et douleur
Un banal renvoi au pied peut avoir de fâcheuses conséquences : Christophe Marichez se remémore les images de sa pubalgie, ce mal insaisissable échappant à tout protocole de guérison précis : « L’hématome était énorme, la douleur très forte. ll a d’abord fallu drainer le sang et observer une quinzaine de jours de repos total. C’est sans doute la période que j’ai le plus mal vécu car on se sent à l’écart des autres, on se sent même inutile. Ensuite, je me suis fié au staff médical qui pronostiquait trois mois avant la guérison. Nous sommes légèrement en avance. »
Relativement préservé des blessures durant sa carrière, le Nordiste de 34 ans a dû cette fois accepter l’incertitude qui escorte une pubalgie : « Contrairement à ma blessure à l’épaule il y a deux ans, là on partait un peu dans l’inconnu ». Se familiariser avec ce mal intérieur n’a pas été aisé. « Surtout lorsque la patience n’est pas une de vos vertus », observe le gardien. Après de longues séances de renforcements musculaires, des heures de kiné et un travail de cardio, Christophe Marichez renoue progressivement avec ses partenaires. Le temps de la frustration est évacué, la voix de l’un des tauliers naturels porte à nouveau dans le vestiaire messin. Même si de par son statut d’ancien, elle a toujours résonné dans les entrailles de Saint-Symphorien : « Lors des réunions avec le groupe, il m’est arrivé de prendre la parole. Cela me semble légitime compte tenu de mon expérience. Mais je ne souhaitais pas non plus trop m’imposer. »
Delle, l’émergence
« Il a su saisir sa chance. » Titulaire inamovible avant sa blessure, Christophe Marichez a parfaitement conscience des prestations abouties de son cadet. En son absence, Joris Delle a pris du galon, au point même de décrocher une première sélection avec l’équipe de France espoirs.
Cette progression constante, combinée à une étonnante maturité, ne le surprend pas : « L’année dernière, lorsqu’on m’avait consulté, j’avais souligné les qualités de Joris qui m’apparaissait comme un espoir du club. » Ces premiers pas convaincants ne l’abstiendront pas d’une réserve. Ou plutôt d’une mesure de prudence, héritage de sa longue et précieuse expérience : « Le plus difficile, c’est d’aligner les performances dans la continuité. Et surtout, le risque, c’est de basculer dans un excès de confiance. »
Très prochainement, Christophe Marichez se confrontera à une situation qu’il s’imaginait avoir définitivement enterrée : la concurrence : « Ça ne m’inquiète pas. Lorsque je suis arrivé à Metz, j’étais le troisième gardien dans la hiérarchie. Que ce soit avec Oumar (Sissoko) et Anthony (M’Fa), on va se battre au quotidien pour aller chercher cette place de titulaire, pour mettre la pression sur Joris. On s’apprécie, on se respecte mais on ne se fait pas de cadeaux. »
Œil extérieur
Christophe Marichez a connu l’ivresse de deux accessions en Ligue 1 et cohabité avec le malaise des deux rétrogradations. Aujourd’hui, il a accepté le destin moins clinquant promis au club : « Nous ne luttons pas pour la Ligue 1. Il faut que tout le monde prenne conscience que l’investissement diffère entre une accession et un maintien. Ce dernier requiert de la vigilance. Il faut des hommes et se dépasser durant la totalité d’une rencontre, pas juste une mi-temps ou après avoir été piqué au vif par un but. »
Le gardien porte un regard lucide sur la schizophrénie affichée par ses partenaires, capables de décliner deux visages diamétralement opposés d’un match à l’autre : « Nous sommes en progrès constant avec des phases euphorisantes que nous avons du mal à gérer. Dans notre situation, nous ne pouvons pas nous accorder le moindre relâchement. Malheureusement, on ne retient pas de nos erreurs. Ça s’est vu contre Grenoble et Reims. A nous, les anciens, de jouer un rôle de garde-fou. » Parole d’un gardien ressuscité…
Jean-Michel CAVALLI.
Publié le 03/11/2010
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement. Aujourd’hui : une séance (10 h). Demain : une séance (15h30).
D’un match à l’autre. Dernier match : Clermont - Metz (13 e journée de Ligue 2), vendredi 29 octobre : 1-1. Prochain match : Metz - Le Mans (14 e journée de L2), vendredi 5 novembre (20 h). A suivre : Boulogne - Metz (15 e journée de L2), vendredi 12 novembre (20 h) ; Metz - Sedan (16 e journée de L2), vendredi 26 novembre (20 h).
A l’infirmerie. Tenema N’Diaye a été exempté d’entraînement, hier, par mesure de précaution. La veille, l’attaquant avait ressenti une douleur au genou. En phase de reprise, Mahamane Traoré, Rudy Gestede et Fallou Diagne se sont entraînés à l’écart du groupe. Rien de nouveau pour Kévin Diaz (genou) tandis qu’Oumar Sissoko (convalescent) devrait reprendre dans les prochains jours.
Suspendu. Exclu lors de la dernière journée à Clermont, Cheikh Gueye purgera son match automatique de suspension, vendredi, à l’occasion de la venue du Mans.
Buteurs. N’Diaye, Sakho (2 buts) ; Brégerie, Diaz, Cassan, Fleurival, Mutsch (1 but).
L’info. L’essai de John Agnimou, Ivoirien de 23 ans, a pris fin. Ce milieu gauche s’est blessé en fin de semaine dernière à la cuisse : « On attendait de le voir lors d’un match amical pour se prononcer », regrette Dominique Bijotat.
