Tenema N’Diaye laisse éclater sa joie : l’attaquant messin a fini par trouver le chemin des filets pour envoyer les siens en seizièmes de finale de la Coupe de France. Photo Pascal BROCARD
Metz a mis le temps, mais il n’a pas fait le voyage pour rien : hier, à Troyes, l’équipe de Dominique Bijotat a signé une rentrée encourageante en décrochant son billet pour les seizièmes de finale à l’issue des prolongations.
Des cris à la tombée de la nuit. Des cris de soulagement et de joie, échappés des vestiaires messins. Hier, à l’heure où les Troyens ruminaient déjà leur rentrée manquée, les hommes de Dominique Bijotat, eux, pouvaient célébrer ensemble l’arrivée de la nouvelle année. On ne sait pas si le Champagne a coulé dans l’espace visiteurs du stade de l’Aube, mais le bonheur, lui, en débordait. Et pour cause, ce soir, Metz regardera le tirage au sort des seizièmes de finales de la Coupe de France avec l’intérêt du qualifié.
De nos envoyés spéciaux à Troyes
Il le regardera avec d’autant plus de plaisir que son billet lui a été remis au terme d’une partie riche en émotions et en rebondissements... qui ont fini par lui être favorable. « Cela ne nous donne aucune garantie pour l’avenir en championnat, mais cela nous offre de l’espoir. » La sobriété de l’analyse faite par l’entraîneur messin à l’issue des débats n’était qu’apparente. Des mots de Dominique Bijotat transpirait la satisfaction, légitime, tirée de la force de caractère affichée hier par ses joueurs.
Arrivés dans l’Aube sans certitudes précises quant à leur capacité de réaction – et sans leur unique renfort offensif, le Troyen Mathieu Duhamel, laissé à l’écart pour satisfaire aux exigences de l’ESTAC – les Messins ont eu la bonne idée de se mettre rapidement dans le sens de la marche. Ils le firent par l’intermédiaire de Gaëtan Englebert. De retour dans le onze de base, le Belge ouvrait le score d’une frappe précise à l’entrée de la surface de réparation adverse. Une petite dizaine de minutes venaient de s’écouler, et l’édifice messin, privé de deux joueurs suspendus – Nuno Frechaut en défense, et de Mahamane Traoré à l’animation – affichait ses ambitions face à un adversaire « physiquement hors du coup », comme allait le regretter Jean-Marc Furlan après le coup de sifflet final.
N’Diaye à la conclusion
Hors du coup, peut-être, mais pas inoffensifs, les Troyens. Menés au score au moment d’entamer le second acte de la rencontre, ces derniers n’ont eu de cesse de contester l’autorité de leur hôte. Ils le firent une première fois grâce à un penalty accordé à Yassine Bezzaz, victime, aux yeux de l’arbitre, d’un tacle irrégulier de Ludovic Guerriero (68 e). Le Troyen transformait la sanction malgré la détente de Joris Delle.
Metz réagissait peu de temps après, grâce à Fallou Diagne. Irréprochable, hier, dans l’axe de la défense, le Sénégalais a montré qu’il savait aussi prendre ses responsabilités : après un relais avec Adama Tamboura, il redonnait en effet l’avantage à son camp d’une frappe à l’entrée de la surface troyenne (78 e). Joie de courte durée : cinq minutes plus tard, Bezzaz, le buteur, devenait passeur et servait Camara, dont le lobe audacieux trompait la vigilance du gardien messin (83 e). Les prolongations s’écoulaient et la séance des tirs au but pointait le bout de son nez.
Mais les deux entraîneurs n’ont pas eu à désigner leurs tireurs respectifs. Entré en jeu à la place de Gaëtan Englebert, Tenema N’Diaye allait délivrer son camp sur un corner frappé par Olivier Cassan. D’abord repris de la tête par Rudy Gestede, mais renvoyé par le poteau, le ballon revenait dans les pieds du Malien, qui s’y reprenait à deux fois pour trouver la cible (115 e) avant d’aller exprimer sa joie au pied de la tribune occupée par les supporters messins. Et, cette fois, Metz n’allait plus lâcher son ticket pour les seizièmes.
« Il a fallu lutter jusqu’au bout, mais ça en valait la peine. Sur l’ensemble du match, c’est mérité. Nous marquons trois buts pour notre premier match de l’année. Je ne dis pas que ça nous fait rêver, explique Dominique Bijotat, mais c’est plutôt encourageant. » Trois buts, dont deux signés par Englebert et N’Diaye, deux joueurs qui avaient payé leur inefficacité récurrente en étant privés des derniers rendez-vous de décembre dernier... Et si ce n’était pas qu’un détail ?
Cédric BROUT.
Publié le 09/01/2011
Le film du match
11 e. Sur un long dégagement de Delle, le ballon est remis en retrait par Gestede à N’Gbakoto. Ce dernier, cerné par deux défenseurs troyens, sert Englebert. A l’entrée de la surface de réparation, le milieu de terrain messin prend le temps de soigner sa frappe. Le ballon finit au fond des filets malgré la détente de Blondel (0-1).
23 e. Marester déborde côté gauche de la défense messine et adresse un centre dangereux devant le but gardé par Delle. Grax et Obbadi se gênent et laissent filer l’occasion d’égaliser.
24 e. Joli mouvement messin à l’entrée de la surface adverse. Englebert glisse le ballon à N’Gbakoto, qui prolonge pour Tamboura. Le milieu malien manque sa frappe.
33 e. Delle sauve son camp grâce à un arrêt reflexe qui lui permet de dévier la reprise d’Obbadi.
39 e. Englebert trouve Gestede, infiltré dans la surface de réparation troyenne. Décalé à droite du but adverse, l’attaquant messin croise trop sa frappe.
59 e. Corner troyen frappé par Marester. A la réception, Jarjat : la tête du défenseur est captée par le gardien messin.
68 e. Faussurier s’arrache pour empêcher le ballon de sortir et centre en retrait pour Bezzaz. Le Troyen est déstabilisé par le tacle de Guerriero. L’arbitre désigne le point de penalty, avertissant au passage le milieu messin, qui conteste la sanction. Bezzaz, lui, remet les deux équipes à égalité en trompant le gardien messin, pourtant parti du bon côté (1-1).
78 e. Diagne se risque dans la moitié de terrain adverse. Arrivé à trente mètres du but, le défenseur transmet le ballon à Tamboura, qui le lui remet quelques secondes plus tard. Diagne, suivi de près par un défenseur, trouve néanmoins le temps de cadrer sa frappe et redonne l’avantage à son camp (1-2).
83 e. Bezzaz adresse une passe lobée à Camara, qui imite son coéquipier pour tromper Delle, légèrement avancé (2-2).
90 e. Fin du temps réglementaire. Prolongations.
93 e. Relais entre Tamboura et Bussmann. Ce dernier pénètre dans la surface de réparation et centre en retrait pour Gestede, dont la reprise est contrée par un mur troyen.
115 e. Les Messins obtiennent un corner, frappé par Cassan. Gestede surgit et reprend de la tête. Le ballon renvoyé par le poteau atterrit dans les pieds de N’Diaye, aux six mètres. L’attaquant malien voit sa première frappe renvoyé par un pied troyen. La seconde est la bonne, le ballon transperce le rideau défensif adverse. Metz tient son billet pour les seizièmes de finale (2-3) !
Englebert : « Beaucoup de bien au moral »
Gaëtan Englebert (milieu de terrain de Metz): « Nous avons gagné peu de matches alors, forcément, cette qualification va faire beaucoup de bien au moral. Nous sommes restés bien organisés jusqu’au bout, même lorsque nous avons pris des coups avec les deux retours au score de Troyes... Tout le monde a apporté ce qu’il devait, y compris les joueurs entrés en cours de match. Aujourd’hui, il n’y a que des choses positives à retenir. »
Jean-Marc Furlan (entraîneur de Troyes) : « C’est une grosse déception qui confirme notre difficulté à nous imposer à domicile. C’est pénible... Nous avons été très en dessous de notre valeur. Mais bon, au moins nous savons à quoi nous en tenir. Il nous reste le championnat. Et il va falloir travailler... Cette élimination va permettre à tout le monde de se remettre le c** sur la chaise et de prendre conscience de nos limites. »