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Madder Mortem - Eight Ways

Je laisse la chronique d'un site de metal :
Source : VSWEBZINEJ’avoue, à ma grande honte, que je ne connaissais absolument pas ce groupe avant de recevoir ce « Eight Ways ». Et quelle ne fut pas ma surprise.
Pour une fois, le charabia promotionnel du label et du groupe tient la route. Il est incompréhensible mais convient parfaitement pour se faire une idée de la musique de MADDER MORTEM.
MADDER MORTEM fait partie de ces rares groupes qui ont leur propre aura, immédiatement reconnaissable. Une sorte de vie venue d’ailleurs à l’instar des CANTATA SANGUI, ARCTURUS et compagnie. Ils n’hésitent pas à fouler au pied les conventions pour se tailler leur propre chemin à travers la forêt musicale et contourner ses grands sentiers de randonnées que beaucoup de groupes empruntent en fonçant la tête baissée. Ils nous font ainsi découvrir des recoins qui restaient tranquillement cachés à nos yeux.
Ces norvégiens ont choisi leur son. Pour vous donner une idée, je dirai qu’il est débridé à la CANTATA SANGUI / ARCTURUS, avec des particularités mélodiques à la BOKOR et une sensibilité et une beauté à la LUMSK.
Les douze titres de ce disque oscillent entre une suavité jazzy (« Resolution », « Armour »), une lourdeur résolument métal (« A different kind of hell »), un groove imparable (« The flesh, the blood and the man », « Formaldehyde ») et une puissance de feu hystérique.
Le sens de la composition et la mise en valeur par la production vont de paire. Car comme pour les groupes précités, chaque instrument a une place cruciale dans l’expression, ce qui n’est toujours pas le cas dans le paysage musical actuel, malheureusement. La section rythmique est le plus bel exemple. Basse et batterie forment une base groovie et solide. La basse a d’ailleurs sa propre vie par rapport aux lignes mélodiques et aux harmonies des guitares. Un peu comme chez OPETH. Elle tisse une dentelle qui enrichit la texture de la musique.
Les guitares sont dans un délire permanent, schizophrénique. Elles ne se suivent pas, l’une dans son univers mélodique, l’autre dans un monde lourd et oppressant, puis d’un coup, elles accordent leurs pas sans prévenir. Et la chanson nous prend à bras raccourcis.
Et le chant... Comment pourrait-on parler de MADDER MORTEM sans disserter sans s’arrêter sur la performance vocale de l’étonnante Agnete ? Impossible.
Son timbre particulier convient parfaitement au grain de folie ambiant. Et elle participe d’ailleurs à en ajouter une bonne couche. Elle joue superbement sur l’expression. Elle semble à l’aise dans tous les registres et s’en amuse. Dans une même chanson, elle passe de la douceur la plus désarmante à la plus pure rage. Ce n’est pas du lyrisme, mais cela s’en rapproche furieusement.
Continuons dans l’éloge, car les arguments pour louer ce groupe seront les mêmes pour le descendre, à peu de choses près. La production est d’une rare intelligence. Véritablement riche. Les timbres sont mis en relation de belle manière. Les graves sont profonds sans baver comme dans la plupart des productions blockbusters qui sortent ces dernières années. Pas de compression infâme. Il y a une réelle dynamique dans les morceaux et la production la met en relief.
Ce disque est à l’image du visuel : classieux, étonnant, mystérieux et rare.
À la fois sérieux et dérisoire, MADDER MORTEM marque ici un grand album qui devrait se trouver dans la liste des cinq albums de l’année dans la catégorie atmopshérique/prog. Car après maintes écoutes, la profondeur étonne toujours, malgré un faux semblant de facilité d’approche.
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