
Alhassane Keita (de dos) et Diafra Sakho sont restés muets, vendredi à Créteil. Tout un symbole… Photo Arnault SERRIERE
En nets progrès dans le jeu, les Messins ont tout de même rendu les armes, vendredi, chez le leader cristolien (2 -0). La faute à un manque d’efficacité devant les buts. L’analyse avec Albert Cartier, Yéni N’Gbakoto et Romain Inez.
Du jeu, enfin !
Depuis de longues semaines, Metz recherchait désespérément son jeu. Vendredi, sur la pelouse du leader, Yéni N’Gbakoto et ses partenaires ont enfin retrouvé, tout au long de la première période, cet enthousiasme et cette envie qui lui vont si bien.
Albert Cartier. « C’est toujours délicat de dire que le contenu est intéressant quand on perd 2-0. En termes de jeu, les sources de satisfaction existent. Mais le score, lui est là. C’est une vérité implacable. Cela dit, je veux tout de même retenir que nous sommes parfaitement rentrés dans le match, avec détermination, concentration et envie. Le pressing et le bloc équipe ont été globalement performants. Par rapport à nos récentes prestations, il y a des progrès. »
Yéni N’Gbakoto. « Oui, j’ai le sentiment que nous avons, par périodes, retrouvé notre jeu. C’est une bonne chose. Mais la victoire n’est pas au bout… »
Romain Inez. « Notre entame de match est très bonne. Faire du jeu, surtout face au leader, c’est rassurant et encourageant. Mais ce n’est pas totalement positif puisque la victoire n’est pas au bout. »
À but non lucratif
Grâce à une prestation de qualité, les Messins sont parvenus à bousculer les Cristoliens et surtout à se créer de nombreuses occasions. Toutes restées sans suite.
Albert Cartier : « Cette capacité à se créer des occasions n’est pas nouvelle. Mais évidemment, le pourcentage de concrétisation n’est pas suffisant. Nous sommes parvenus à récupérer beaucoup de ballons dans les pieds des défenseurs, sans pour autant parvenir à les exploiter correctement. Par manque de vivacité et de rapidité d’exécution. On n’a pas été assez tranchant. Par ailleurs, nous n’avons pas été assez présents au premier poteau. C’est ce genre de détails qu’on va travailler encore et encore. »
Yéni N’Gbakoto : « Après l’ouverture du score, Créteil a reculé et c’est devenu plus difficile de percer ce mur. Les Cristoliens ont fermé le jeu et nous ne sommes pas parvenus à trouver les espaces derrière la défense. »
Romain Inez : « Ne pas être parvenu à marquer, c’est évidemment le gros regret de la soirée. Si nous avions ouvert la marque, le match aurait été bien différent. De ce point de vue, Créteil a fait preuve d’un plus grand réalisme, de plus d’expérience. »
Le penalty
Totalement imaginaire, le penalty accordé à Créteil (22e ) pour une faute supposée de Guido Milan sur Bagaliy Dabo, a totalement bouleversé le scénario de la rencontre.
Albert Cartier : « Je me suis toujours refusé à commenter les décisions arbitrales. Ce que je retiens, par contre, c’est qu’on se met à la faute sur l’action qui précède ce penalty, justifié ou pas… En résumé, nous n’avons pas été assez rigoureux dans la lecture du jeu, dans l’analyse et le comportement qu’il convenait d’avoir. Face à Créteil, plus mature, il fallait réaliser un match de Ligue 2, sans négliger le moindre détail. Ces détails, nous n’avons pas su les gérer. »
Yéni N’Gbakoto : « Au regard de notre début de match, encaisser un but sur un penalty qui n’existe pas, c’est forcément difficile à avaler. »
Guido Milan
Le défenseur central, irréprochable par ailleurs, a vécu une soirée cauchemardesque vendredi soir. Impliqué indirectement sur le penalty, il a ensuite "offert" le second but à Créteil.
Albert Cartier : « A la mi-temps, il était anéanti. Peut-être que ce penalty a influé sur sa concentration et explique cette erreur inhabituelle. Son choix était précipité. Ça arrive… »
Romain Inez : « Ce genre d’erreur arrive à n’importe quel joueur. Il n’est pas question de polémiquer. »
L’option Bourgeois
À la pause, l’entraîneur messin a décidé de renforcer son secteur offensif en remplaçant Albert Baning, qui a rendu une copie très propre, par Thibaut Bourgeois, replacé dans le couloir droit. Au risque de désorganiser une équipe jusque-là bien en place.
Albert Cartier : « C’est un choix tactique, une option de jeu en losange avec Bouna Sarr en numéro dix. Cette option se voulait plus audacieuse, plus offensive. Thibaut a malheureusement mis dix bonnes minutes à trouver la bonne cadence avant d’apporter sa vivacité. Mais nous avions déjà encaissé le second but… »
La suite ?
Malgré la défaite, le FC Metz a au moins ramené de Créteil quelques certitudes dans son jeu. Qu’il va falloir valider dès samedi prochain à Saint-Symphorien face à Uzès.
Albert Cartier : « Nous venons de traverser une période délicate. Mais effectivement, j’ai le sentiment qu’on retrouve progressivement notre jeu. Il reste maintenant à y associer l’efficacité. Il nous faut rompre cette barrière entre le possible et le réalisable. »
Jean-Sébastien GALLOIS.
Metz a pourtant tenté (CFA)
Les Messins ont cru toucher au but, hier, en menant à Roye après une demi-heure de jeu. Mais les Mosellans se sont fait dépasser…
Tout semblait partir sur de bonnes bases pour l’US Roye-Noyon, rapidement projeté vers le but de Cappa. Mais une inefficacité chronique empêchait Moulet (2e , 8e ), Seidou (13e ), Steppé (15e ) puis encore Moulet (23e ), de concrétiser une période de large domination.
Sur cette dernière action de Moulet, un contre fulgurant voyait Kehli, après un crochet intérieur, buter sur la magnifique parade de Dauphy. Coup d’envoi d’une belle période lorraine. Et là où les Picards avaient échoué, Metz allait réussir. En contre-attaque, Croizet sollicitait Kehli, seul dans le couloir droit, lequel s’en allait fusiller Dauphy de l’entrée de la surface (0-1, 30e ).
Un coup de massue pour les Royens-Noyonnais, désormais égarés dans un jeu collectif décrépi. Le portier de l’USRN dut encore se déployer sur une frappe instantanée du défenseur central Bamba, seul au deuxième poteau après un corner (35e ). L’espoir revint pourtant dans le clan picard quand Cambrone s’arrachait en attaque pour récupérer un ballon perdu par lui-même. Le cuir parvenait sur le côté gauche, où Moulet servait idéalement Mawayé au point de penalty (1-1, 45e ).
Metz n’avait gagné qu’une seule fois cette saison et c’était… dans la Somme, à Amiens, le 22 décembre. Incapable de prendre quatre points depuis le 3 novembre, Roye-Noyon trimballait une autre forme de doute. Après un quart d’heure à l’avantage des Messins, au cours duquel Croizet vendangeait un trois contre deux, Sébastien Dailly envoyait Etshimi et Bochet redynamiser l’attaque locale. Sur un corner tiré par Hernout, Etshimi s’élevait dans les six mètres pour placer une tête victorieuse (2-1, 67e ). La fin de match voyait même les Messins pousser. Sur un coup franc de Croizet, côté droit, le ballon rebondissait sans trouver de client et se dirigeait sous la barre transversale. Dauphy semblait le repousser de derrière sa ligne mais le juge de touche ne bronchait pas (85e )… Jusqu’au bout, Metz tentait mais Roye-Noyon tenait.

Samy Kehli. Photo Anthony PICORÉ
E. J.