
Régulièrement envoyé en équipe réserve depuis le début de saison, Maxwel Cornet retrouve le groupe messin ce soir. Photo Anthony PICORÉ
Le FC Metz n’a jamais remporté sept victoires consécutives. La venue d’Auxerre, ce soir, peut lui permettre de battre ce record et, surtout, de compter jusqu’à dix points d’avance sur le quatrième. Tentant, non?
Un jour, Metz gagnera moins. C’est certain : cette équipe cessera bien, tôt ou tard, de confectionner son impressionnante guirlande de victoires. Six d’affilée déjà. Avec ce club, toutes les journées portent les illuminations de Noël en ce moment. Celle qui s’achève ce soir, justement, pourrait même lui permettre d’égaler un record. Car les Grenats n’ont jamais enfilé sept succès de rang. C’est la petite touche de sel en plus dans le rendez-vous de ce soir.
Pour bousculer les archives, il faudra en faire autant avec l’AJ Auxerre, un vieux compagnon de route qui, curieusement, n’a jamais été croisé sur les sentiers de Ligue 2, malgré les 53 confrontations entre les deux formations. « Cette séri e, rappelle Albert Cartier, est faite d’admiration et de méfiance. Nos deux clubs sont très proches et offrent généralement des matches denses, engagés, intenses et de qualité. Ce ne sera pas une opposition de styles mais de valeurs et, dans cette tradition, il faut toujours sortir des grands matches pour gagner. »
« Du cœur et des cannes »
L’entraîneur s’engage avec prudence vers ses retrouvailles. Il voit s’avancer une « équipe de très bon niveau », portée par des ailes de feu (Ntep, Sammaritano). Pourtant, les Bourguignons ne font pas nécessairement un effet bœuf à l’extérieur. Avec trois nuls et quatre défaites en sept sorties, Auxerre se pose même en bien piètre voyageur.
En attendant, Metz doit surtout continuer de grossir son moelleux matelas pour l’hiver. Ce leader qui joue le maintien compte déjà sept points d’avance sur les premiers recalés du podium (Nancy, Tours) et il aurait tort de se priver d’un rembourrage supplémentaire. Car une autre tradition rappelle que cette équipe a coutume de baisser en régime sous des froids polaires. Là encore, Cartier espère « lutter contre cette forme de fatalité ». « On a modifié les heures d’entraînement, les plages de récupération et on essaie de changer des exercices pour éviter qu’une routine ne s’installe , dit-il. On essaiera aussi de préparer la reprise différemment, dans un autre cadre. Dans les têtes, les joueurs ne doivent pas avoir envie d’atteindre la trêve. Ils doivent la considérer comme une simple étape et l’apprécier par rapport au travail accompli. »
Avant d’en finir avec la phase aller sur une série compliquée (Auxerre, Tours, Troyes), le technicien apprécie d’ailleurs la capacité de ses jeunes troupes (« 23 ans et quatre mois de moyenne d’âge ») à habiter le costume de leader. « Ce groupe ne se prend pas la tête par rapport à sa place , explique-t-il encore. Il sait qu’il n’a gagné que des matches et je ne pense pas que cela lui suffise. Ce qu’on a fait jusque-là, on ne va pas l’effacer mais ce n’est pas le plus important. Moi, je vois des joueurs qui ont le souci permanent de progresser et qui essayent de vivre le moment, avec du cœur et des cannes. »
La possibilité d’un record, ce soir, ne sera donc pas le levier prioritaire d’Albert Cartier au moment de motiver ses protégés. Plus tôt dans la semaine, Bernard Serin avait déjà désamorcé cette série potentiellement historique : « Si on réussit, ce sera à ranger dans le cahier des anecdotes du FC Metz , avait relevé le président. Et si on termine quatrième du championnat, ces sept victoires consécutives, on n’en reparlera pas. » Pour parvenir à cette extrémité, il faudrait que Metz cesse de gagner. Auxerre tentera de prouver tout à l’heure que ce jour peut arriver.
Christian JOUGLEUX.
Phillips passe son tour
Si l’infirmerie messine a été relativement peu fréquentée cette saison, la tendance s’est inversée cette semaine. Après la rupture des ligaments croisés de Thibaut Bourgeois (genou droit) et la douleur aux quadriceps de Sylvain Marchal, qui espérait retrouver le terrain après son entorse à la cheville, Chris Phillips s’est, à son tour, ajouté au contingent des joueurs indisponibles. L‘international luxembourgeois a ressenti une petite élongation au niveau des adducteurs hier et son entraîneur a préféré le ménager. Le jeune milieu de terrain disparaît donc du groupe et passera une échographie de contrôle demain.
De toute façon, la composition du FC Metz devrait être d’un classicisme absolu face à Auxerre. Albert Cartier devrait renouveler sa confiance aux titulaires du moment. Seul Bouna Sarr semble susceptible de bouleverser les habitudes si jamais son entraîneur décide de l’aligner à la place du prolifique Yéni Ngabakoto (cinq buts). A priori, rien ne pousse le technicien à changer une équipe qui gagne.
La nouveauté du jour se niche plutôt chez les remplaçants. Le banc mosellan affiche une nette volonté offensive puisqu’y figurent trois éléments qui occupent généralement les avant-postes : Bouna Sarr donc, Kwame Nsor et Maxwel Cornet qui retrouve le groupe après un long séjour en réserve et une récente apparition à Bastia. Karim Lancina aurait pu offrir un recours au milieu. L’international nigérien a fait réfléchir son entraîneur mais sa méforme du moment n’a pas plaidé pour lui.
Le carton messin
Plaine Saint-Symphorien (terrain synthétique). Arbitre : M. Barbier. Buts pour Metz : E. Muratovic (19e ), Larrière (30e ), Maziz (58e ), Amehi (62e ), Poncelet (64e ) ; pour Strasbourg : Zimmermann (89e ). Exclusion à Strasbourg : Dacourt (44e ). Les Messins ouvraient rapidement la marque face à leurs voisins strasbourgeois grâce à un but signé Edvin Muratovic sur un service de Larrière (1-0, 19e ). Après cette passe décisive, le même Larrière se muait cette fois-ci en buteur sur coup franc : le ballon rebondissait sur le malheureux gardien alsacien avant d’entrer dans sa cage (2-0, 30e ). Strasbourg se retrouvait à dix peu avant la pause après une faute de Dacourt à l’entrée de la surface.
Les Lorrains continuaient à attaquer sans parvenir à concrétiser leur domination jusqu’à la 58e minute et cette magnifique réalisation de Maziz (3-0, 58e ). La machine messine était alors en route et, quatre minutes plus tard, Amehi enfonçait encore le clou (4-0, 62e ). Il était immédiatement suivi par Poncelet qui parachevait le spectacle messin (5-0, 64e ). Les Strasbourgeois sauvaient tout de même l’honneur en toute fin de partie grâce à Zimmermann (5-1, 89e ).
Metz : la passe de cinq
Plaine Saint-Symphorien (terrain synthétique). Arbitre : M. Awaisse Akbar. Buts pour Metz : Millimono (8e ), Nouvier (14e ) ; pour Mulhouse : Abdelouhab (29e ). Il ne fallait pas plus de huit minutes aux Messins pour ouvrir le score. Millimono réalisait un joli petit festival avant de loger un magnifique tir de loin dans le but alsacien (1-0, 8e ). Les protégés de Sébastien Muet inscrivaient rapidement un second but par Nouvier qui profitait d’une sortie hasardeuse du gardien mulhousien (2-0, 14e ).
Malgré cette excellente entame, les Lorrains voyaient Mulhouse réduire rapidement la marque par Abdelouhab (2-1, 29e ). Malgré plusieurs bonnes occasions, les Messins ne parvenaient pas à se mettre à l’abri. Hein manquait le cadre (54e ) et la frappe de Bozok était détournée en corner par le gardien alsacien (90e ). L’avance prise en tout début de partie suffisait finalement aux Mosellans pour s’imposer et poursuivre leur série avec une cinquième victoire d’affilée.