
Diafra Sakho vient d’insrire le premier but de la rencontre à Angers. Grégory Maliki est bel et bien battu. Photo MAXPPP
À dix minutes près, l’armoire messine était à deux doigts de déborder. Finalement, les hommes d’Albert Cartier ont bouclé cette trentième journée avec la même avance qu’au coup d’envoi de la rencontre d’hier : onze points. Seul le nom du quatrième à changer. Niort a ainsi cédé sa place à Angers qui retrouve, une semaine après l’avoir quittée, sa place sur le podium après avoir arraché, au courage, un point somme toute mérité.
De notre envoyé spécial à Angers
Car si le FC Metz a longtemps entrevu la victoire, il a aussi été bousculé, notamment en fin de rencontre, par des Angevins qui ont su profiter d’un certain manque de lucidité des Lorrains. « Offensivement comme défensivement », a d’ailleurs reconnu l’entraîneur messin après-coup. À l’image de ce coup franc, concédé inutilement, à l’origine de l’égalisation signée Gamboa d’une magnifique frappe enroulée (2-2, 80e ).
Pourtant, à l’issue de la première période, ce scénario n’était pas forcément écrit d’avance. Les Lorrains avaient pris le match par le bon bout, à l’image de ce caviar servi par Diafra Sakho à l’endroit de Kévin Lejeune. Malheureusement, le milieu de terrain ne passait pas à table, gêné, au dernier moment, par le retour de Bouka Moutou (4e ). Qu’importe, trois minutes plus tard, c’était avec gourmandise que Diafra Sakho s’offrait son seizième but de la saison. Le tout sur un excellent service en retrait d’Eduardo (0-1, 7e ). Sylvain Marchal et ses partenaires géraient alors parfaitement les débats jusqu’à ce missile envoyé par Ben Othamn dans la lucarne de Johann Carrasso qui venait tout juste de repousser une première tentative de Socrier (1-1, 20e ).
Occasions manquées
À cet instant de la partie, l’égalisation angevine était un brin injuste pour le leader de Ligue 2. Alors, si Diafra Sakho était un peu trop court sur un centre tendu de Romain Rocchi (27e ), Yeni Ngbakoto endossait la robe d’avocat pour plaider la cause de son équipe : sa frappe enveloppée, légèrement contrée par Angoula, trompait Malicki (1-2, 29e ). Logique. Metz aurait même pu (dû) enfoncer le clou juste avant la pause, mais le coup de tête de Sakho ne faisait que flirter avec le poteau droit de Malicki (40e ).
À la reprise des débats, le client messin poursuivait, un temps, son argumentaire. En vain. Romain Rocchi ne trouvait d’abord personne sur la trajectoire de son centre (52e ) avant de manquer totalement sa passe vers Sakho au terme d’un contre qui aurait dû faire mouche (53e ). L’attaquant sénégalais était ensuite devancé par Malicki (72e ). Le FC Metz, moins en jambes que lors du premier acte, venait de laisser passer sa chance de faire le break. Du coup, les Angevins en profitaient pour passer à la barre. De manière incisive. Auriac sollicitait ainsi une première fois Carrasso, vigilant (74e ). Débutait alors le show Gomboa qui venait à peine de pénétrer dans le prétoire angevin. Si son coup franc, légèrement dévié par Ayari, trouvait le gardien lorrain sur sa trajectoire (79e ), sa deuxième tentative lointaine était la bonne (2-2, 80e ).
Angers poussait. Metz souffrait mais ne cédait pas à l’image de Sylvain Marchal, costaud face à Ayari (83e , 90e +1). Entre-temps, M. Gautier avait « oublié » un penalty en faveur des Angevins après une main de Romain Métanire (90e ). Ce petit coup de pouce du destin mêlé à une solidarité qui leur colle tellement bien à la peau, permet aux Messins de faire un petit pas de plus vers la Ligue 1.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Ngbakoto frappe à nouveau
Deuxième but en une semaine pour le milieu de terrain messin qui retrouve sa forme à l’heure d’aborder le sprint final.
- Carrasso. Impuissant sur les deux missiles signés Ben Othman (20e ) et Gamboa (80e ), le gardien messin est, par ailleurs, resté très concentré contrariant, notamment, les plans d’Auriac et Gomboa. Défaillant dans le jeu au pied en fin de match.
- Métanire. À l’origine du premier but messin, ses envies de grand large aperçues en première mi-temps ont progressivement laissé place aux seules tâches défensives face aux vagues angevines. Il s’en est plutôt bien sorti.
- Marchal. Régulièrement bien placé, efficace dans les duels à l’image des deux gagnés face à Ayari en fin de rencontre, le capitaine messin a, par contre, été peu à l’aise dans ses relances.
- Milan. Son jeu de tête a une nouvelle fois été précieux. Un match solide et sérieux.
- Bussmann. Après une bonne entame de match, le Vosgien a semblé à la peine physiquement à mesure que les débats avançaient et que les Angevins poussaient. Il n’a pas eu son rendement habituel dans les phases offensives.
- N’Doye. C’est lui qui sert, très subtilement, Yeni Ngbakoto sur le deuxième but messin. Très présent dans les duels en première période, le Sénégalais s’est montré plus discret après la pause.
- Rocchi. De retour de suspension, Romain Rocchi a démontré qu’il avait de l’énergie à revendre. Il n’a eu de cesse de harceler ses vis-à-vis. Il aussi manqué de lucidité alors que Diafra Sakho aurait dû filer au but pour faire le break (58e ).
-Lejeune. Lui aussi de retour de suspension, il n’a pas ménagé sa peine. Très présent dans le repli défensif, il a tenté de percuter dès que l’occasion s’est présentée.
- Eduardo. Plutôt discret, souvent contraint de reculer pour venir chercher les ballons, il a néanmoins le mérite de s’être arraché pour servir sur un plateau Diafra Sakho sur l’ouverture du score. Remplacé par Sarr (53e ) qui a tenté d’apporter sa vivacité à l’heure où Angers reprenait le contrôle des débats.
- Sakho. En inscrivant son seizième but de la saison, l’attaquant sénégalais rejoint le Lavallois Bekamenga en tête du classement des buteurs. Très présent en première période, il a étalé son aisance technique et son coup de rein sur quelques accélérations. Un deuxième but aurait sans doute était une juste récompense de ses louables efforts. Remplacé par Choplin (89e ).
L’HOMME CLÉ
Yeni Ngbakoto. Le milieu de terrain est de retour. Buteur lundi face à Brest, il a récidivé, hier à Angers, d’une superbe frappe enroulée. Dans beaucoup de bons coups, il a également travaillé défensivement. Yeni Ngbakoto est en forme. Une bonne nouvelle avant la dernière ligne droite. Remplacé par Vion (81e ) qui n’a pas eu le loisir de s’exprimer.
« On aurait pu faire mieux »
Albert Cartier (entraîneur de Metz). « Nous avons plus souffert que je ne l’avais envisagé. Nous avons manqué de lucidité offensivement comme défensivement. Angers mérite ce point. Pour nous, si on fait abstraction du contexte du match, car on ne part pas d’ici satisfait, j’estime tout de même que c’est un bon point : notre tableau de marche, actuellement, est cohérent. »
Gaëtan Bussmann (défenseur de Metz). « Après une bonne première mi-temps durant laquelle on aurait dû faire le break, on a souffert sur la fin. Mais, même acculé sur notre but et physiquement à la peine, on a su faire le dos rond et résisté aux assauts d’Angers. C’est aussi notre force. Mais, oui, on aurait pu faire mieux. »
J.-S. G.