
Les clés du jeu messin devraient être confiées à Sergeï Krivets. Photo Pascal BROCARD
À Nice, les Messins attaquent une série de cinq matches au cours desquels ils vont se mesurer à des concurrents directs pour le maintien.
Pendant que Florent Malouda était présenté à la presse, hier après-midi au stade Saint-Symphorien, Albert Cartier et ses joueurs peaufinaient, quelques centaines de mètres plus loin, la préparation de leur rencontre à Nice, ce soir, devant une belle assistance. Avec entrain et application. Dans la foulée de la victoire contre Lyon (2-1), Sylvain Marchal et ses coéquipiers ont mis à profit la trêve internationale pour travailler. D’abord physiquement avant de se pencher sur le déplacement à l’Allianz Riviera. « Il y a eu du rythme, de l’envie, de l’intensité, on n’a pas lâché », apprécie Albert Cartier.
Le succès face à l’Olympique Lyonnais, voici deux semaines, a galvanisé les troupes messines. « Il a apporté de la confiance », estime l’entraîneur. Les Grenats sont sur la bonne voie et comptent bien monter en puissance dans cette Ligue 1 que le club mosellan redécouvre six ans après son dernier passage. Surtout que les matches qui arrivent s’avèrent importants dans la quête du maintien. Après Nice, Bastia, Guingamp, Reims et Evian se profilent dans les trois prochaines semaines. Autant de formations appelées à jouer dans la cour des Messins cette saison.
Mais à chaque jour suffit sa peine. Il y a, avant tout, un voyage à Nice à bien négocier. Une bête blessée qui reste sur deux défaites consécutives (contre Bordeaux, 3-1, et à Marseille, 4-0). « Ils voudront absolument corriger le tir. Mais, nous, nous y allons pour prendre les trois points », assure Yeni Ngbakoto. Cette semaine, le milieu de terrain messin et ses coéquipiers ont d’ailleurs minutieusement monté leur coup.
Romain Rocchi (cheville) sur le flanc, Ahmed Kashi en phase de reprise après sa pubalgie (il renoue avec la compétition aujourd’hui avec la CFA à Belfort), Albert Cartier devrait n’utiliser que Guirane N’Daw en sentinelle devant une défense messine des plus classiques. Entre le Sénégalais et Modibo Maïga en pointe, une ligne de quatre joueurs composée de Kévin Lejeune et Yeni Ngbakoto sur les côtés et deux places au milieu pour lesquelles Bouna Sarr, Sergeï Krivets et Federico Andrada sont en concurrence. C’est le système utilisé la semaine dernière, en amical, contre les Luxembourgeois de Niederkorn et répété ces jours-ci à l’entraînement.
« Les Messins sont difficiles à bouger »
À Nice, Claude Puel, soucieux de « relancer une bonne dynamique », a retenu un groupe élargi de vingt joueurs dans lequel apparaissent Alassane Pléa et Carlos Eduardo, les deux dernières recrues des Aiglons, et où Mathieu Bodmer effectue son retour après avoir été victime d’une fracture d’une côte, lors de la première journée de championnat contre Toulouse. S’il n’envisage pas une autre issue que la victoire, le technicien niçois se méfie toutefois de son adversaire du soir. « C’est une équipe qui montre beaucoup de qualité et de générosité. Ils sont bien organisés et se projettent très vite vers l’avant , constate-t-il. Les Messins sont très difficiles à bouger et à jouer, notamment à l’extérieur. On l’a aussi vu sur le dernier match, Lyon en a subi les conséquences. Il y a du temps qui s’est passé depuis le couac à Marseille (4-0). On a pu récupérer et puis se projeter sur cette nouvelle rencontre. On a la ferme intention de s’imposer chez nous. »
Maxime RODHAIN.
Puel : « Ça va être coriace »
« Ce groupe doit croire en ses qualités et penser qu’il a de bonnes choses à faire cette saison.Je suis très ambitieux pour le groupe. Après, il faut de la confiance, du soutien, et enchaîner les bons résultats. Ça passe d’abord par Metz, mais ça va être coriace. » Une analyse signée Claude Puel , l’entraîneur de l’OGC Nice, adversaire du FC Metz ce soir.
Bussmann : « Mes objectifs sont collectifs »

Gaëtan Bussmann. Photo Pascal BROCARD
Pièce indispensable du dispositif d’Albert Cartier depuis deux ans, Gaëtan Bussmann réalise un nouveau (très) bon début de saison.
Comment avez-vous vécu ces quinze jours de trêve ? « Nous avons bien travaillé, notamment physiquement afin d’être au point pour les prochains rendez-vous. Personnellement, j’aime ces moments où il faut redoubler d’efforts. De toute façon, ça fait partie du métier. En plus, le fait d’avoir remporté notre premier succès face à Lyon ( 2-1 ) nous a permis de traverser cette période très sereinement. »
• Vous êtes apparu dans le onze type concocté par L’Équipe lors de la première et de la deuxième journée. Des débuts en L1 plutôt réussis ? « Je préfère que Metz obtienne le maintien en fin de saison plutôt que retenir ces récompenses personnelles. Cela dit, je me sens très à l’aise. Le niveau et l’exigence sont bien supérieurs à ce que j’ai connu jusqu’ici, mais, comme l’ensemble de l’équipe, j’y étais préparé. »
• La défense messine n’a pas subi de gros bouleversements à l’intersaison. Est-ce un atout supplémentaire ? « Oui, car on se connaît maintenant tous très bien. La confiance mutuelle est un évidemment un atout, d’autant que les recrues telles que José ( Palomino ) et Jonathan ( Rivierez ) se sont très vite adaptés. Mais le plus important, c’est que tous les joueurs possèdent le même état d’esprit et qu’ils respectent les valeurs inculquées par le coach depuis son arrivée. »
• Ces deux dernières saisons, vous êtes parvenus à inscrire quatre buts en championnats. De ce point de vue, vous êtes-vous fixés des objectifs ? « Pas vraiment, mais j’espère être au moins aussi efficace malgré un marquage plus séré et l’obligation d’être encore plus précis devant le but. Après, je le répète, mes objectifs sont avant tout collectifs. »
• Ce soir, à Nice, le FC Metz aborde une série de cinq matches face à de très probables concurrents dans la course au maintien. Un moment important de la saison ? « C’est effectivement une période importante, voire primordiale de notre saison. Il est impératif de prendre des points. D’ailleurs, nous allons à Nice dans le but de nous imposer. »
J.-S. G.
Malouda, le coup fin !

Avec Florent Malouda, le FC Metz tient la dernière recrue de son mercato estival très prometteur. Photo Pascal BROCARD
En attirant dans ses filets l’ex-milieu de terrain de l’équipe de France et de Chelsea, le FC Metz a réussi un coup double : médiatique et sportif. Florent Malouda s’est engagé, hier, pour une saison, plus une en option.
Florent Malouda et Trabzonspor, c’est fini. » Le 31 août dernier, l’information s’est répandue comme une traînée de poudre. L’ex-international français (80 sélections) quitte la Turquie après une altercation avec son entraîneur, Vahid Halilhodzic. Le joueur est libre. « On s’est tout de suite dit que le projet du FC Metz pourrait l’intéresser , se souvient Bernard Serin, le président messin. J’ai provoqué une réunion à laquelle a notamment participé Robert Duverne. Il nous a dit beaucoup de bien sur le joueur qu’il a côtoyé à Lyon. À partir de là, nous avons noué le contact. »
L’histoire entre l’ancien milieu de terrain de Chelsea et le club à la croix de Lorraine est alors en marche. Elle a trouvé son épilogue, hier, avec la signature du vice-champion du monde 2006 pour une saison et une supplémentaire en option. « Nous nous sommes rencontrés voici une dizaine de jours à Lyon , reprend Bernard Serin. J’ai toujours été confiant quant à l’issue positive de ce dossier. Il fallait juste trouver un accord financier satisfaisant pour lui et qui rentrait dans les impératifs budgétaires du club. Nous y sommes parvenus… »
L’intéressé confirme : « J’avais des propositions financièrement plus intéressantes, notamment en Italie et en Angleterre. Mais les discussions avec Albert Cartier, Robert Duverne et Philippe Gaillot m’ont rapidement convaincu. J’ai pris le temps de réfléchir pour arriver à la conclusion que le projet et les ambitions qui m’étaient présentés correspondaient exactement ce que je recherchais à ce moment de ma carrière. De plus, Metz me semble être exactement l’univers de travail que je voulais retrouver. »
En « quête de stabilité », Florent Malouda aspire désormais à « rapidement retrouver le terrain » et défendre les couleurs d’un club qui possède « une histoire et un passé glorieux ». De ce point de vue, la nouvelle recrue messine n’est pas en reste. Vainqueur de la Ligue des Champions en 2012, le Guyanais (34 ans) est donc appelé à encadrer la jeunesse messine. « Mon rôle sera évidemment de transmettre mon expérience en ce qui concerne la façon d’appréhender les matches mais aussi d’apporter plus de stabilité et de sérénité. »
Quant à son rôle sur le terrain, le joueur formé à Châteauroux s’en remet à Albert Cartier. « Mon poste, c’est évidemment milieu gauche , détaille-t-il. Mais selon l’adversaire et le schéma de jeu, cela peut évoluer. Nous n’en avons pas encore discuté avec le coach. Je suis à son service. Le plus important c’est que je sois utile et que je montre l’exemple. »
« Tirer le groupe vers le haut »
« La présence d’un tel joueur va permettre de tirer le groupe vers le haut », devine le président Serin. Il a le besoin d’avoir des responsabilités et de notre côté nous avons besoin de son vécu du très haut niveau. »
S’il ne sera pas du déplacement ce soir à Nice, Florent Malouda devrait néanmoins être opérationnel dès la réception de Bastia la semaine prochaine. « Je n’ai coupé que deux semaines entre la préparation avec Trabzonspor et l’entretien effectué à Châteauroux. »
Avec ce coup (très) fin, le FC Metz met un terme à son recrutement estival. Un très bon coup qui en dit long sur les ambitions du promu.
Sa fiche
Né le 13 juin 1980 (34 ans) à Cayenne (Guyane)
Taille : 1,76 m ; poids : 79 kg.
Poste : milieu offensif.
Carrière : Châteauroux (1996-2000), Guingamp (2000-2003), Lyon (2003-2007), Chelsea (Ang/2007-2013), Trabzonspor (Tur/2013-2014), Metz (2014…).
Équipe de France : 80 sélections (9 buts) entre 2004 et 2012.
Palmarès : vainqueur de la Ligue des Champions (2012, Chelsea) ; vainqueur du Trophée des champions (2003, 2004, 2005, Lyon) ; champion de France (2004, 2005, 2006, 2007, Lyon) ; champion d’Angleterre (2010, Chelsea) ; vainqueur de la Coupe d’Angleterre (2009, 2010, 2012, Chelsea) ; vainqueur du Charity Shield (2009, Chelsea) ; finaliste de la Coupe du monde (2006, France) ; finaliste de la Ligue des Champions (2008, Chelsea) ; finaliste de la Coupe de la Ligue (2007, Lyon).
Jean-Sébastien GALLOIS.
Albert Cartier : « Il doit être un exemple »
L’entraîneur du FC Metz se réjouit évidemment de la venue d’un joueur de l’envergure de Florent Malouda.
À vos yeux, que représente la venue au FC Metz d’un joueur avec un tel palmarès ? « Nous devons évidemment être fiers de compter un tel élément dans notre effectif. Mais ce qui me plaît le plus, c’est le fait que lui ait voulu relever le défi messin. C’est vraiment super ! »
• Le tout après vous être attaché les services d’un autre ancien Lyonnais et de l’équipe de France, Robert Duverne (préparateur physique)… « Cela prouve que le FC Metz veut vraiment exister en Ligue 1. Et surtout qu’il s’en donne les moyens. »
« Immense professionnalisme »
• Selon vous, que va apporter Florent Malouda à votre groupe ? « C’est un garçon qui possède une très grande expérience. Il est affûté physiquement et très équilibré dans sa tête. Savoir que Florent est prêt à relever un nouveau défi et de se fixer de nouveaux objectifs malgré son immense palmarès est absolument la preuve d’un immense professionnalisme. Il amène avec lui son savoir-faire. Il doit être un exemple pour les jeunes : dans la vie, dans le vestiaire, à l’entraînement et en match. »
• A quel poste pensez-vous qu’il puisse rendre les meilleurs services à votre équipe ? « Ce sera effectivement mon rôle de déterminer la position dans laquelle Florent peut nous apporter le plus. Cela va faire partie de mes futures réflexions. Il a, parmi ses nombreuses qualités, celle de la polyvalence. Quelle est sa meilleure place sur le terrain aujourd’hui ? Vous allez très vite le découvrir… »
• Pourriez-vous faire appel à ses services dès la semaine prochaine pour la réception de Bastia ? « Tout à fait. Je pense qu’il est prêt. De toute façon, c’est un travailleur. Après, il faudra sans doute voir combien de matches d’affilée il peut disputer, d’autant que notre calendrier va être très chargé dans les semaines à venir. On verra… »
J.-S. G.
Metz : mission impossible ? (CFA)

Théo Pierrot. Photo Pascal BROCARD
Après son succès face à Raon-l’Étape, la réserve messine se déplace à Belfort, vainqueur de ses quatre premiers matches de la saison.
L e match. Belfort : 2e avec 16 points (4 victoires) ; dernier match : victoire à Troyes (2-3). FC Metz : 6e avec 10 points (2 victoires, 2 défaites) ; dernier match : victoire face à Raon-l’Étape (3-0).
L’enjeu. La réserve messine, qui a réussi, malgré sa jeunesse, à signer son deuxième succès le week-end dernier dans le derby face à Raon (3-0), se déplace aujourd’hui chez un très gros client. Belfort est en effet co-leader du championnat avec Mulhouse et reste invaincu au bout de quatre journées. Les Belfortains ont battu Sarre-Union (2-0) et Jura Sud (4-2) chez eux, mais également Aubervilliers (0-2) et Troyes (2-3) à l’extérieur.
L’avis de l’entraîneur messin, José Pinot. « On va jouer chez le leader. Ce ne sera pas facile, mais on n’a rien eu de facile depuis le début. »
L’effectif. La feuille de match de la rencontre à Belfort ne contiendra toujours pas les noms de Joubert ni de Diallo, toujours à l’infirmerie. Toussaint sera, quant à lui, de retour de sa sélection avec l’équipe de France U19. José Pinot devait désigner son groupe à l’issue des entraînements des professionnels et des U19 qui se déroulaient hier en fin d’après-midi.
Belfort - FC Metz (18 h)