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Le FC Metz lutte sans relâche, et souvent sans succès, contre les fumigènes dans son stade. Photos Anthony PICORÉ Le FC Metz lutte sans relâche, et souvent sans succès, contre les fumigènes dans son stade. Photos Anthony PICORÉ
Sanctions disciplinaires, investissements sécuritaires, amendes corsées : le FC Metz promène comme un cancer les agissements de certains de ses supporters. L’heure est grave et la facture ne cesse de s’alourdir.
Avant, les deux kops du stade Saint-Symphorien se renvoyaient en écho des « FC Metz » sonores, fusionnels et habités. C’était beau, transcendant pour un joueur sur le terrain et puissant pour un spectateur qui sentait monter sa fierté grenat avec de formidables frissons. Mais c’était avant. Aujourd’hui, cette communion est obsolète, périmée. Car deux associations de supporters, la Horda Frénétik et Génération Grenat, ont réveillé leurs antagonismes et, de toute façon, ce petit monde ne chante plus. Il boude. La faute à une interdiction décrétée par le président Serin, qui ne souhaite plus voir de banderoles au stade, « jusqu’à nouvel ordre ».
Hier, après avoir détaillé avec un bonheur sincère la prolongation de Gaëtan Bussmann, Philippe Gaillot a quitté son sourire pour aborder le délicat chapitre des relations avec les supporters. En la matière, Metz traîne des casseroles, une réputation désastreuse et… une ardoise : 510 000 € investis en frais de police et sécurité, 87 000 € d’amende et onze condamnations par la commission de discipline pour utilisations d’engins pyrotechniques sur la seule saison de Ligue 2. Pour tenter d’y remédier, le club a infusé 210 000 € pour renforcer sa vidéosurveillance.
« Douze interdictions de stade »
L’interdiction des tifos, elle, est la conséquence d’un incident survenu lors de Metz-Lyon, le 31 août. Un mineur avait été brûlé par des engins pyrotechniques allumés sous une banderole. « Le club et le président en tête encourent des sanctions administratives et pénales pour ces comportements , développe le directeur général adjoint. L’an dernier, 63 engins ont été allumés. C’est illégal et dangereux. On met des choses en place, on a augmenté le nombre de caméras, il y a des palpations à l’entrée et même des chiens maintenant. Mais u n fumigène fait la taille d’un stylo et si quelqu’un veut en introduire au stade… »
Le problème n’est évidemment pas circonscrit au seul Saint-Symphorien. Des énervés ont, par exemple, pris à partie les forces de l’ordre, vendredi, avant Metz-PSG. D’autres s’étaient aussi signalés sur une aire d’autoroute en octobre 2013, en s’attaquant à un bus de supporters lensois. Sans oublier ces "champions" qui s’étaient vus barrer l’entrée du stade à Rouen, en National, pour des exactions commises, aux abords de l’enceinte… Des heures de bus pour rater le match : c’est du travail d’artiste.
Gaillot : « Retrouver le calme »
A qui la faute ? Les autorités ? « Elles font leur travail, répond Philippe Gaillot. Il y a douze interdictions de stade en vigueur en ce moment. » Le club ? « On n’a rien à se reprocher. On applique la loi et un cahier des charges. » Les responsables des associations de supporters ? « Nous avons à faire à des gens intelligents et on sent chez eux une volonté d’améliorer les choses. Ils essaient d’ailleurs de relayer le message auprès de leurs bases , mais i l faudrait travailler sur les mentalités. » Moralité ? « On a vraiment besoin de retrouver le calme. »
Christian JOUGLEUX.
Des lendemains qui déchantent
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Philippe Gaillot.
Après la liesse et la communion de la montée, le FC Metz connaît des jours plus sombres et ne comprend pas la grève de ses supporters.
Avec le retour en Ligue 1, Albert Cartier, ses employeurs et ses joueurs s’étaient félicités d’une autre prouesse : le FC Metz avait réussi à réconcilier le peuple grenat. Les supporters revenaient en masse vers cette équipe, les kops chantaient de concert et Saint-Symphorien avait renoué avec des ambiances de fête.
Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Deux associations ont décidé d’une grève des encouragements pour la venue du PSG, vendredi dernier. Au passage, ces entités ont recommencé à se pourrir mutuellement. Le club a aussi décidé de ne plus reconnaître Gruppa Metz dans ses associations de supporters officielles. En parallèle, les fans ont été interdits de déplacement à Saint-Etienne et le seront encore à Amiens, samedi, pour Lens-Metz. Sans oublier cette tribune ouest basse qui sera vide mercredi, pour la réception de Bordeaux. Ou la réponse des instances disciplinaires après la brûlure d’un jeune supporter lors de Metz-Lyon…
La prise d’otages est totale. Les supporters et les responsables des associations paient pour la minorité de brebis galeuses qui pollue l’environnement des premiers et les actions des seconds. Le club paie tout court, et la facture et le dispositif sécuritaire qui s’impose. Enfin, les joueurs d’Albert Cartier trinquent à leur tour en menant des combats sans les voix de leurs fidèles. « On a du mal à comprendre ce non-encouragement, aucune raison ne peut expliquer cela , prolonge Philippe Gaillot. C’est violent, terrible pour les joueurs et, sur une saison, cela pourrait même se traduire par des points en moins. » Pour la venue du PSG, par exemple, J ohann Carrasso s’était clairement senti « abandonné ».
Au choix : banderoles ou fumigènes ?
Le club a multiplié les réunions avec les supporters et le capitaine, Sylvain Marchal, est lui aussi allé à la rencontre des associations cette semaine. « On n’a jamais fermé la porte au dialogue » , reprend le directeur général adjoint. Seulement, le FC Metz ne transigera pas sur cette interdiction des banderoles tant qu’un préalable ne sera pas rempli : « Il faut une amélioration au niveau des fumigènes et des comportements. »
Pour finir, il faut bien reconnaître aux supporters quelques raisons de se faire entendre. Le prix des abonnements et des places au stade a augmenté, c’est vrai. Parfois, le club semble se montrer plus soucieux de la réception des VIP, cela peut s’entendre. L’état des toilettes, à Saint-Symphorien, ferait également passer des sanitaires d’autoroute pour des suites royales au Martinez, c’est acquis et visible. S’agissant des mesures sécuritaires, en revanche, les arguments vont manquer. Dans la balance, une peine de prison, une personne blessée ou l’ombre d’une lourde amende pèseront toujours plus lourd qu’une petite banderole déployée en tribune. C’est du bon sens.
Ch. J.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement en matinée. Aujourd’hui : une séance d’activités en extérieur à 10 h. Demain : une séance à 15 h (à huis clos). Samedi : Lens - Metz à Amiens (stade de la Licorne) à 20 h.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Paris Saint-Germain (14e journée de Ligue 1), vendredi 21 novembre : 2-3. Prochain match : Lens - Metz (15e journée de Ligue 1), samedi 29 novembre à 20 h. À suivre : Metz - Bordeaux (16ee journée de L1), mercredi 3 décembre à 19 h ; Marseille - Metz (17e journée de Ligue 1), dimanche 7 décembre à 21 h ; Lorient - Metz (18e journée de Ligue 1), samedi 13 décembre à 20 h.
À l’infirmerie. L’infirmerie messine est vide.
Suspendu. Aucun.
Buteurs. En Ligue 1 : Falcon, Maïga (4 buts) ; Ngbakoto (2) ; Bussmann, Kashi, Krivets, Malouda, Milan (1).