RL du 06/09
par Thibaut GAGNEPAIN
La force de l’habitude
Avec sept buts, Grâce Zaadi (à gauche) a grandement contribué au premier succès messin de la saison. Une victoire plutôt séduisante qui lance parfaitement les Mosellanes. Photo Pascal BROCARD
Bousculé jusqu’à la mi-temps, Metz a fait la différence en début de seconde période face à Issy-Paris. Pour finalement s’imposer (36-27) devant des Franciliennes déjà battues en finale la saison dernière.
On prend les mêmes… et on recommence ! Trois mois après avoir dominé les Franciliennes en finale de la Ligue féminine, les Messines ont remis ça hier soir (36-27). Certes dans un autre contexte, face à une autre équipe, avec un autre entraîneur, mais quand même. A l’orée de ce nouveau championnat, les Lorraines ont envoyé un premier signal à la concurrence : il faudra encore compter avec elles cette saison.
Et avec toute l’équipe ! Car les Mosellanes l’ont emporté plutôt grâce à l’homogénéité de leur groupe qu’au talent de certains éléments. Face à un adversaire aux rotations limitées aussi bien qualitativement que quantitativement, Metz a vaincu par K.-O. en deuxième période après un premier acte serré, à défaut d’être intense.
Un 5-0 décisif juste après la pause
« Ça été très dur pendant les 30 premières minutes car on n’est pas rentré avec le curseur placé au bon niveau d’intensité. On contrôlait au lieu d’impacter » , regrette Jérémy Roussel. Qu’a alors dit l’entraîneur lorrain à ses joueuses au vestiaire, rejoint sur un score "tennistique" (15-15) ? « Que la clé passait par la défense, qu’il fallait être bien plus consistant. »
Un message visiblement entendu. Et parfaitement mis à exécution durant les quatre premières minutes de cette deuxième période, conclues par un 4-0 ravageur (19-15, 34e ). Les Parisiennes recollaient un temps (21-18 puis 23-20) mais Metz avait pris la tête. Définitivement.
Gervaise Pierson réalisait quelques arrêts de haut niveau (22, dont 2 pen.), Grace Zaadi prenait ses responsabilités à mi-distance, Nina Kanto se démenait au pivot et Paule Baudouin était impériale aux penalties : les Franciliennes n’existaient plus. Disparue la recrue monténégrine Jovanovic (8/16) après une première période de haut vol, Stine Oftedal (8 buts) était bien seule, à la limite aidée par Niakaté. Mais c’est tout.
En face, Metz pouvait faire sortir n’importe quelle joueuse sans que cela ne s’en ressente. « On savait qu’elles étaient en nombre réduit. On a bien exploité cette faiblesse en s’appuyant sur tout le groupe. C’est un des objectifs de cette saison » , apprécie Jérémy Roussel.
Objectif atteint donc avec les entrées convaincantes des jeunes Déborah Kpodar, Laura Flippes ou Tamara Horacek. Les seules recrues de l’été ont déjà convaincu, confortant du coup la politique sportive de leur club formateur.
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C’est bien d’avoir gagné mais il faut avoir une joie mesurée car on a profité d’une équipe faible et on a vu en première période qu’il y avait encore du travail » , reprend le coach messin en pensant certainement à ces huit balles égarées et cette (relative) apathie.
«
Arsène Wenger, l’entraîneur de foot, a dit qu’il était drogué par le match d’après. Moi, c’est un peu pareil » , conclut Jérémy Roussel. Vivement la suite alors !
« Ce résultat va nous libérer »
Nina Kanto(pivot et capitaine de Metz) : « L’écart final donne un signal à nos futurs adversaires mais n’est pas révélateur. Jovanovic, on savait qu’elle revenait de blessure et n’existait plus après la 30e minute. Le 5-0 qu’on leur inflige après la pause les tue, je pense. C’est vrai qu’on a eu des soucis à défendre devant Stine Oftedal mais c’est normal, on n’avait jamais rencontré ce genre de demi-centre en préparation. Et on était un peu nerveuses au début. Chacune a fait sa boulette et après, c’était parti ! Ce résultat va nous libérer. »
Lara Gonzalez Ortega (arrière gauche de Metz) : « C’était très important de gagner notre premier match de championnat, on y est parvenu. En plus, de neuf buts, c’est bon pour la confiance. La différence, on l’a faite grâce au groupe. Quand on a changé de joueuses, c’était le même niveau sur le terrain. Ça, c’est vraiment notre force. »
Pablo Morel (entraîneur d’Issy-Paris) : « On a bien tenu le choc en première période car le niveau n’était pas élevé. Mais le plus rageant, c’est plus la forme que le fond. On a manqué d’engagement, d’agressivité… C’est vrai qu’on est venu avec seulement onze joueuses dont trois du centre de formation mais ça n’explique pas tout. On n’est jamais vraiment rentré dans cette deuxième période et certaines n’ont pas évolué à leur niveau. Au final, on est loin du compte, ça montre tout le chemin qu’il nous reste à faire pour espérer rivaliser avec Metz. »
METZ - ISSY-PARIS : 36-27
Les Arènes. 3702 spectateurs. Arbitres : MM. Bader et Weber. Exclusions temporaires à METZ : Gros (11e ), Baudouin (12e ), Mendy (18e , 21e ) ; à ISSY-PARIS : Jovanovic (13e , 13e ), Lassource (28e ).
METZ : Gardiennes de but : Glauser (de la 52e à la 60e , 4 arrêts), Pierson (de la 1re à la 51e , 22 arrêts dont 2 pen.). Joueuses de champ : Kanto (4/5), Flippes (3/6), Gros (3/6), Zaadi (7/9), Baudouin (7/10 dont 5 pen./5), Horacek (0/5), Broch (1/2), Gonzalez Ortega (3/5), Luciano (1/3), Kpodar (2/3), Liscevic (3/4 dont 3 pen./3), Mendy (2/5).
ISSY-PARIS : Gardiennes de but : Attingré (de la 1re à la 58e , 19 arrêts), Garba (de la 59e à la 60e , 1 arrêt). Joueuses de champ : Lassource (1/5), S. Oftedal (8/15 dont 2 pen./3), Zalewski (1/6), H. Oftedal (1/4), Niakaté (3/8), Wibe (2/3), Bekono (1/1), Jovanovic (8/16 dont 1 pen./2), Issifou (2/2).