Bouna Sarr, ici à la lutte avec Appiah, a été mis en difficulté. Les Messins n’ont pas réussi à faire chuter Caen dans son antre. Photo MAXPPP
Remanié dans les grandes largeurs, le FC Metz, handicapé par un but encaissé dès la cinquième minute a cédé, hier à Caen (2-0). Et quitte donc prématurément la Coupe de la Ligue.
Albert Cartier avait donc bien décidé d’innover, hier à Caen, en opérant six changements par rapport au onze aligné sur la ligne de départ du championnat, vendredi dernier, face à Laval (1-0). Nicolas Fauvergue, Sylvain Marchal et Kévin Lejeune, laissés au repos, ont sans aucun doute vite compris que leurs partenaires allaient souffrir sur la pelouse de Michel-d’Ornano.
De notre envoyé spécial à Caen
La veille de la rencontre, l’entraîneur messin avait pointé du doigt la vivacité du Stade Malherbe. Elle s’est rapidement matérialisée et ne s’est jamais vraiment démentie. Certes, après un premier quart d’heure particulièrement pénible sanctionné par la précoce ouverture du score signé Kodjia sur un bijou de coup franc de Rothen (1-0, 5e ), les Messins ont (un peu) sorti la tête de l’eau. Mais les nombreux déchets techniques, notamment dans la transmission du ballon, deviennent très vite un handicap quasi-insurmontable face à une équipe dotée d’un moteur à explosion. Le diesel messin n’y a pas survécu…
Le Malherbe-express
D’autant que Romain Rocchi et ses partenaires ont perdu la bataille du milieu, bousculés par la vitesse et, disons-le, par la plus grande détermination des Caennais. Et laisser ne serait-ce que quelques centimètres d’avance à Jérôme Rothen et compagnie, notamment dans l’axe, c’est tout simplement laisser partir le Malherbe-express.
Avec, aux commandes, le très rapide et inspiré Jonathan Kodjia. Auteur du premier but (5e ), ce dernier avait échoué une première fois devant Anthony M’Fa après avoir grillé la politesse au duo Choplin-Inez (4e ). Si le gardien messin s’imposait une nouvelle fois face à l’attaquant normand (12e ), il ne pouvait rien sur sa troisième tentative après qu’Appiah ait donné le tournis à Ali Bamba, à la peine durant les quarante-cinq premières minutes (2-0, 35e ).
Un véritable coup de poignard pour des Lorrains qui, malgré la menace incessante des contres caennais, s’étaient procurés quelques occasions. Ainsi, à la suite d’un beau mouvement entre Maxwel Cornet et Diafra Sakho, Saad était à deux doigts de tromper son propre gardien (10e ), alors que ce même Cornet était un poil trop court sur un centre aux six mètres de Romain Rocchi (17e ). De son côté Ahmed Kashi, pourtant idéalement placé, ne cadrait pas sa lourde frappe (22e ).
Malheureusement pour les Lorrains, le mal était fait. La seconde période était un brin plus équilibrée. Mais jusqu’au bout, les hommes d’Albert Cartier se sont exposés aux contres meurtriers de leur adversaire. Mais ni Kodjia, d’une subtile talonnade (55e ) puis sur un tacle glissé (74e ), ni Lamar, sur coup franc (73e ), ne parvenaient à tromper la vigilance d’Anthony M’Fa.
Les Messins, eux, ont retrouvé un semblant d’allant après les entrées de jeu de Thibaut Bourgeois et Yéni Ngbakoto et le passage en 4-4-2 (63e ). Pas assez pour entretenir l’espoir. Romain Rocchi avait pourtant montré l’exemple d’une frappe enroulée (67e ), alors que Diafra Sakho frappait au-dessus (71e ) avant d’échouer face un impeccable Perquis (89e ). Thibaut Bourgeois, quant à lui, ne parvenait pas à régler la mire (80e ).
Les Lorrains ont existé offensivement. Mais pas suffisamment. Metz a donc levé le camp.
CAEN - METZ : 2-0 (2-0)
Stade Michel-d’Ornano. 5 187 spectateurs. Arbitre : M. Castro. Buts : Kodjia (5e , 35e ).
CAEN. Perquis – Appiah (Seube, 46e ), Wagué, Saad, Raineau – Pierre, Kanté, Rothen (cap, Lemar, 63e ) – Nabab, Kodjia (Nangis, 77e ), Autret. Entraîneur : Patrice Garande.
METZ. M’Fa – Métanire, Inez, Choplin, Bamba – N’Doye (Ngbakoto, 63e ), Kashi (Teixeira, 82e ) – Cornet (Bourgeois, 63e ), Rocchi (cap), Sarr – Sakho. Entraîneur : Albert Cartier.
Jean-Sébastien GALLOIS.
« On s’est mis en difficulté »
Albert Cartier (entraîneur de Metz). « On savait qu’on allait tomber sur une belle équipe de Caen face à qui il fallait mettre beaucoup de rigueur. Or, nous prenons un but au bout de seulement cinq minutes. On s’est donc mis en difficulté et même si nous nous sommes créés quelques occasions, il est clair que les Caennais ont fait preuve d’une plus grande maturité et de plus d’expérience dans le jeu. »
Patrice Garande (entraîneur de Caen). « Nous avons réalisé un bon match face à une bonne équipe messine. L’important, c’était la qualification. Mais je suis également satisfait du contenu même si nous avons concédé trop d’occasions à mon goût. Je pense qu’on a passé un message très fort car le groupe est totalement concerné par le projet du club. »
Romain Rocchi (capitaine de Metz). « Nous sommes tombés sur une équipe très efficace et qui a su profiter du moindre espace que nous lui avons laissé. Et face à une très bonne formation de Ligue 2, tu paies cash ces petits moments de déconcentration. »
J.-S. G.
