Olivier Giroud, onze buts, ici aux prises avec le Messin Romain Brégerie, occupe la tête du classement des buteurs. Le Tourangeau devance l’Angevin Modeste. Photo Pascal BOCARD.
Réflexion faite, on comprend mieux pourquoi la terre entière s’est emparée de la qualification de l’équipe de France pour la Coupe du monde, la transformant en scandale planétaire : il fallait bien tuer le temps, en attendant le retour de la Ligue 2.
GRAND ANGLE
Bon, d’accord, on plaisante, on plaisante, n’empêche : la deuxième division française est un film à suspense, et ce suspense revient demain avec Metz - Clermont. Après dix-neuf jours de trêve, matches internationaux puis Coupe de France obligent, il est grand temps de replanter le décor…
Classement : la foire d’empoigne
Si Caen semble survoler la compétition et posséder assez de carburant pour voyager loin, à sa suite, la lutte s’avère intense. Avant la quinzième journée, du Havre (deuxième) à Vannes (onzième), la moitié du championnat de Ligue 2 se tient en cinq points. L’an passé, au même stade, les onze premiers du classement s’étiraient en dix points. Le suspense en tête avait quand même duré jusqu’au bout, laissant Metz et Strasbourg sur le carreau, au bout du compte. Si la tendance reste la même, le printemps s’annonce haletant et il sera prudent de ne pas formuler de pronostics trop tranchés, avant le verdict !
Buteurs : les prétentions du jeune Modeste
L’Angevin Anthony Modeste monte les marches deux à deux. Son troisième doublé de la saison, lors de la quatorzième journée, lui vaut aujourd’hui de talonner Olivier Giroud : le Tourangeau compte onze réalisations, deux de plus que l’international Espoirs d’Angers. La tendance est au renouvellement parmi les meilleurs buteurs, et pour cause : le Messin Papiss Cissé est le seul attaquant évoluant toujours en Ligue 2, parmi les sept meilleurs réalisateurs de la saison passée. Cissé figure toujours aux premières loges aujourd’hui, avec six buts, un de moins que le Brestois Nolan Roux, le Nîmois Jonathan Ayité et le Dijonnais Sebastian Ribas, qui se partagent la troisième marche du podium. La succession de Grégory Thill (Boulogne-sur-Mer) promet donc, également, une belle empoignade à laquelle Cissé (15 buts la saison dernière) semble parti pour prendre toute sa part.
Promus : la sensation Arles-Avignon
Petit rappel pour ceux dont le classement pourrait altérer le discernement : les promus de National, cette saison, se nomment Arles-Avignon, Laval et Istres. Si Istres est à la peine, d’ailleurs classé dans la zone rouge, Laval occupe la cinquième place et Arles-Avignon figure carrément sur le podium, derrière Caen et Le Havre, devant Nantes et Metz. Pour combien de temps ? Sous la coupe de Michel Estevan, entraîneur à succès, les Arlésiens exilés en Avignon pour disputer leurs matches dits à domicile présentent une équipe équilibrée, qui peut s’appuyer sur l’expérience des Piocelle, Merville, Psaume… On disait de Boulogne, la saison dernière, qu’il ne durerait pas : Boulogne joue aujourd’hui en Ligue 1. La sensation Arles-Avignon durera-t-elle aussi ? La réponse dépend en partie des Messins, en déplacement dans le Vaucluse dès mardi prochain.
Favoris : Nantes façon Strasbourg ?
L’embouteillage dans la première moitié de classement a jusqu’ici écarté deux des prétendants à la montée : Guingamp, vainqueur de la Coupe de France au printemps dernier, et Strasbourg, toujours englué dans la zone de relégation. Mais Nantes, à son tour, semble emprunter une pente savonneuse, restant sur deux lourdes défaites en championnat (au Havre et face à Guingamp) plus une humiliation en Coupe de France (défaite 3-0 contre Concarneau, CFA2). Caen, Le Havre et Metz observent pour l’heure une trajectoire inverse, mais les déboires de leurs concurrents les inciteront à la prudence, ainsi que leur passé récent, s’agissant des Messins qui possédaient un pied en Ligue 1, la saison dernière, à cinq journées de la fin. Menés à la mi-temps de Metz - Laval, lors de la neuvième journée, alors dix-huitièmes du classement provisoire, ils ont aussi compté un pied en National, cette saison : difficile de savoir aujourd’hui où les mènera ce goût du grand écart. Suspense !
Sylvain VILLAUME.