
Pour le titre de champion, il faudra repasser. Les critères n’étaient pas réunis hier. Caen a fait le nécessaire, face à Bastia (6-1), pour retarder le sacre de Metz qui, de toute façon, n’a pas atteint son but hier. C’est-à-dire la victoire. Les Grenats ont dû se contenter d’un nul contre un adversaire solide, joueur et décidément contrariant cette saison. Pour mémoire, Tours avait déjà interrompu la série de sept succès consécutifs des Lorrains à la mi-décembre (4-2)...
Une semaine plus tard, l’euphorie de la montée n’aura donc pas trouvé de prolongement jubilatoire à Saint-Symphorien, malgré une affluence monstre (20 800 spectateurs) et une ambiance furieuse. Hier, le FC Metz a livré un drôle de match. Car il n’en a soigné que les extrémités. Son entame fut percutante et la fin tonitruante. Entre les deux, les coéquipiers de Romain Rocchi ont été passablement bousculés. Tours avait d’ailleurs annoncé la couleur sur un déboulé de Delort qui avait effacé Choplin et Carrasso pour pousser le ballon dans les filets mais Bussmann, au prix d’un retour d’enfer, avait sauvé devant la ligne (11e ). Comme une bande-annonce des déboires à venir…
Le problème est justement arrivé d’un lancement parfait de Bergougnoux dans la profondeur. La défense grenat n’a rien vu venir dans son dos et surtout pas Santamaria qui pouvait ajuster Carrasso (0-1, 22e ) et calmer un stade entier, exception faite des sept supporters tourangeaux comblés dans leur kop… Avant cela, Metz avait eu l’occasion de prendre de l’avance, mais Eduardo était trop court sur des centres de Lejeune (3e ) et Sakho (12e ), tandis que le même Sakho avait trouvé Maubleu sur sa puissante reprise (20e ).
Adnane rate le break
Après ce but, Metz a commencé à déjouer. Une frappe dans le petit filet de Ngbakoto (29e ) et une tête de Lejeune (32e ) ont vaguement fait illusion. Tours avait bien pris le contrôle des opérations. Adnane aurait même pu anéantir tout suspense s’il n’avait pas fait preuve de maladresse (59e ). Ce petit gaspillage a justement maintenu les Mosellans dans la partie. Une frappe puissante de Lejeune (60e ) rappelait au passage que le futur pensionnaire de Ligue 1 n’est pas club à se laisser abattre. Seulement, il aura fallu faire preuve de patience pour le constater.
Alors que la partie s’avançait doucement vers son issue, les Grenats ont retrouvé de l’allant et de l’inspiration. Le pressing est revenu, Métanire a repris ses déboulés furieux, Cornet a profité de son entrée en jeu pour semer la pagaille dans la surface et Lejeune a encore fait parler son pied. La petite délivrance est justement venue du meilleur passeur messin qui servait Ngbakoto pour une tête décroisée imparable (1-1, 78e ).
Tours avait enfin cédé. Dans le temps additionnel, un dernier cafouillage devant Carrasso ne changeait rien au tableau d’affichage. Et permettait aux Messins de cueillir un point bienvenu dans cette étrange soirée.
La fête n’a pas été totalement entamée. La preuve : le public est reparti comme il était arrivé. En chantant la Ligue 1.
Christian JOUGLEUX.
Auteur de sa onzième passe décisive, hier soir, Kévin Lejeune a de nouveau démontré son influence grandissante dans le collectif du promu messin.
- CARRASSO. Très peu mis à contribution et laissé à son triste sort sur l’occasion de Delort (11e ) et le but de Santamaria (22e ), le gardien messin est néanmoins resté concentré jusqu’au bout.
- MÉTANIRE. Sans aucun doute l’un des Messins les plus dynamique hier soir. À son aise défensivement, à l’image de cette intervention dans les pieds de Kouakou (88e ), il a multiplié les rushs dans son couloir. Sans, malheureusement, parvenir à être décisif.
- MARCHAL. Le capitaine messin a alterné le bon et le moins bon. Rapidement handicapé par un souci d’ordre physique, il n’a pas toujours été dans le bon tempo. Remplacé par Inez (58e ), à qui il a fallu quelques minutes pour trouver ses repères.
- CHOPLIN. Un match solide dans l’ensemble, même si Delort lui a régulièrement causé des problèmes, notamment en première période, à l’image de ce tacle raté (11e ).
- BUSSMANN. Auteur d’un magnifique retour alors que Delort avait trompé Carrasso (11e ), il a, par contre, laissé filer Bergougnoux sur l’ouverture du score de Santamaria (22e ). La seule véritable faute de goût du Vosgien qui s’est, par ailleurs, régulièrement montré aux avant-postes.
- N’DOYE. Travailleur, il s’est énormément bagarré face à un milieu de terrain tourangeau très athlétique. Le Sénégalais s’en est plutôt bien sorti. Remplacé par Cornet (72e ), qui a apporté de la fraîcheur et du rythme à une formation messine qui en manquait alors cruellement.
- ROCCHI. De l’énergie à revendre. Beaucoup de ballons grattés dans les pieds de ses adversaires. Mais aussi beaucoup de déchets dans ses transmissions et ses relances.
- NGBAKOTO. Une prestation discrète. Jusqu’à cette superbe tête décroisée synonyme d’égalisation (78e ), le milieu messin avait tenté une bonne frappe (29e ) et manqué une reprise qui semblait facile (63e ). En outre, il n’a pas eu l’influence qui a été la sienne ces derniers temps. Mais il n’a pas lâché et a donc délivré son équipe.
- SAKHO. Au regard de sa débauche d’énergie au cours des quarante-cinq premières minutes, le meilleur buteur messin aurait mérité de faire trembler les filets. Mais il s’est heurté à Maubleu à l’issue d’un beau numéro solo (12e ), puis sur une superbe reprise de volée (20e ). Beaucoup plus discret après la pause.
- EDUARDO. De retour sur le front de l’attaque, le Brésilien a fait preuve de beaucoup d’activité et de précision dans ses transmissions. Mais, devant le but, il a manqué de justesse en étant un brin trop court sur des services de Lejeune (3e ) et Sakho (12e ). Remplacé par Vion (58e ), qui s’est battu sans parvenir à se mettre en situation d’inscrire son premier but en Grenat.
L’homme clé
LEJEUNE. Son superbe service à l’endroit d’Eduardo en tout début de rencontre (3e ) était un signe.
-Kévin Lejeune a, une fois de plus, été décisif en offrant l’égalisation à Yeni Ngbakoto (78e ). Entre-temps, le milieu messin s’est dépensé sans compter dans le repli défensif, sans jamais hésiter à accélérer le jeu de son équipe.
Et a même tenté sa chance d’une frappe puissante qui a flirté avec le montant de Maubleu (60e ).
Jean-Sébastien GALLOIS.
" Tout donné "
- Albert Cartier (entraîneur de Metz). « Cette belle équipe de Tours nous a obligés à faire le maximum. On est bien rentré dans le match et on l’a terminé très fort. Les joueurs sont sans doute déçus de ne pas s’être imposés, mais ils n’ont rien à se reprocher. Ils ont été à fond de bout en bout. J’avais décidé d’aller chercher Tours un peu plus haut, au risque de lui laisser des espaces dans notre dos. C’était risqué et si on a parfois souffert, j’en assume la responsabilité. Mais personne ne pourra nous reprocher notre état d’esprit. »
- Kévin Lejeune (milieu de Metz). « Notre entame de match a été très satisfaisante, mais malheureusement, Tours marque dans notre temps faible. Après, peut-être avons-nous trop usé du jeu direct pour espérer égaliser rapidement. Au final, nous y sommes parvenus. On aurait préféré offrir un succès à notre public afin de fêter la montée avec lui. »
- Johann Carrasso (gardien de Metz). « On a sans doute manqué d’efficacité offensive mais on quitte le stade avec le sentiment d’avoir tout donné. On a attaqué sans cesse et fait énormément d’efforts. Cela prouve qu’on ne lâche rien, même si la montée est acquise. Pour le titre, ce n’est que partie remise. On va aller le chercher. »
- Olivier Pantaloni (entraîneur de Tours). « J’ai retrouvé mon équipe telle qu’elle était voici encore quelque temps. Cela fait forcément du bien après les derniers résultats médiocres et le contenu très faible. On était venu à Metz avec l’espoir d’être la seule équipe à battre le leader deux fois cette saison. On n’est passé très près de cet objectif… Grâce à un super état d’esprit. »