Diafra Sakho, Yeni Ngbakoto et Maxwel Cornet, trois purs produits maison qui ont permis au club messin de retrouver la Ligue 1. Photo Karim SIARI
Le FC Metz apparaît au cinquième rang des centres de formation les plus performants de France. Un résultat qui valide le projet global du club.
Derrière Lyon, Rennes, Monaco et le Paris Saint-Germain, des clubs pour le moins huppés, le FC Metz se hisse en cinquième position du classement des centres de formation, déterminé par la Fédération, au terme de la saison 2013/2014. À l’heure où l’équipe professionnelle prépare son retour en Ligue 1, c’est une satisfaction supplémentaire sur l’île Saint-Symphorien, où se côtoient, sur les bords du canal de la Moselle, le siège du club à la croix de Lorraine et l’infrastructure qui forme les futurs joueurs professionnels.
« C’est un résultat qui est révélateur de plusieurs choses », estime Denis Schaeffer. En premier lieu, viennent à l’esprit du directeur du centre de formation les efforts fournis par l’ensemble du club, aussi bien financiers qu’humains, pour maintenir le niveau de l’entité, même au plus fort de la tempête, quand le club est tombé dans l’enfer du National en 2012.
La chasse aux idées reçues
« Il y a aussi une cohérence dans le projet de formation du club », observe Denis Schaeffer, dont les feuilles de matches de Ligue 2 attestent les propos : les cinq joueurs les plus utilisés lors du dernier exercice par Albert Cartier sont des purs produits grenats (Bussmann, Sakho, Métanire, Ngbakoto et Marchal). Pour repartir de l’avant, le FC Metz s’est appuyé sur des éléments maison, encadré de joueurs chevronnés comme Proment ou Rocchi. « La réflexion dans la construction de l’effectif part du centre de formation », apprécie Denis Schaeffer. Ce dernier œuvre en liens étroits avec Philippe Gaillot, le directeur adjoint du FC Metz en charge de la partie sportive, et Albert Cartier, qui a mis dans la lumière, depuis deux ans, le travail effectué dans l’ombre. « Ça fonctionne à merveille ! »
Ne pouvant lutter avec des clubs aux budgets supérieurs au sien (3 millions d’euros) pour attirer les meilleurs talents, le club lorrain, au savoir-faire reconnu dans le milieu, déniche, chez les plus jeunes, des garçons à potentiel. « Au départ, ils ne sont pas au-dessus de la mêlée, mais le travail effectué ici permet de tirer le meilleur de chacun », assure le patron du centre. Le degré d’exigence est élevé, que ce soit sur plan sportif, scolaire ou éducatif. « C’est la base de tout », lance Denis Schaeffer, qui n’hésite pas à louer l’application de ses troupes (quatorze salariés à temps plein, deux à temps partiel et une vingtaine de vacataires) pour aider les joueurs à s’épanouir. « Il y a une équipe stable, faite de passionnés, elle est extraordinaire. » Cette dynamique en interne sert la cause messine.
Denis Schaeffer mène également la chasse aux idées reçues : ses footballeurs sont aussi bien dans leur tête que dans leurs crampons. Quatorze candidats, sur quinze, viennent d’obtenir leur baccalauréat. « Il y a une volonté de maintenir, avec les garçons, un double projet. » Qui permet de hisser, aujourd’hui, le FC Metz en première classe.
Maxime RODHAIN.
Un nouveau pouvoir de séduction
Le pouvoir de séduction du FC Metz agit à nouveau grâce aux excellentes performances de l’équipe professionnelle, la vitrine. « On avait une crédibilité dans la formation, mais,aujourd’hui, la locomotive est là », se félicite Denis Schaeffer,qui bénéficie d’un argument de poids – la Ligue 1 – pour convaincre de jeunes joueurs, originaires de la région ou d’ailleurs, de rejoindre le club mosellan.« Il y a deux ans, se souvient-il, il fallait se bagarrer. On sent que c’est reparti ! »
Un avenir optimiste
« Je pense qu’on va maintenir notre niveau », affirme le directeur du centre de formation. Il ne tarit pas d’éloges sur les
jeunes qui fréquentent actuellement la structure. « Dans chaque génération, de 1996 à 2000, il y a des garçons de talent, qui
auront le niveau L1. Je suis très optimiste pour les années àvenir. »
Hémorragie stoppée
Après les départs de Younes Bnou Marzouk (Juventus Turin)et Olivier Kemen (Newcastle)en 2013, le FC Metz ne compte perdre aucun de ses jeunes talents cet été. « À un an près,on aurait sans doute gardé des garçons », croit Denis Schaeffer,qui recense 39 internes au centre de formation. Au total,l’association FC Metz s’occupe de 78 joueurs d’U16 à U20 et de 40 en préformation dont 30 internes au collège de l’Arsenal (U15).
Les hommes de l’ombre
José Pinot, en charge de la réserve, et son équipe ont accédé au CFA. « C’est le reflet de la bonne entente entre le staff
professionnel et le centre de formation,constate Denis Schaeffer.C’est la grosse satisfaction de l’année. » Et ils sont quelques
entraîneurs a oeuvré dans l’ombre pour le bien du club messin : Sébastien Muet (U19),qui va devenir responsable technique de la formation, Christophe Walter (U17), assisté de Rudy Marchal et Sébastien Reymond, BertrandAntoine (U15), responsable de
la préformation, François Juville, Davy Beck et Michaël Cesca pour le pôle U13, Vincent Nocilla, Jack Bonere et Vivian Reydel pour le pôle U11, et Julien Ferino, le responsable de l’école de foot.
Mouvements
Michaël Ménétrier et Vivian Reydel vont grossir les rangs des techniciens grenats du centre de formation. Le premier (35
ans), formé à Metz avant de connaître la Ligue 2 notamment à Istres, va s’occuper des gardiens.Le second (24 ans), qui
avait quitté Metz pour Beauvais puis Vannes (National) en 2011, est de retour au club après avoir prématurément mis un
terme à sa carrière en raison d’une blessure à un genou. « On va lui mettre le pied à l’étrier avec les U11 », explique Denis Schaeffer.
Un attaquant de Dakar arrive
Parti l’an dernier à Dakar pour diriger Génération Foot, l’académie sénégalaise du FC Metz, Olivier Perrin va prochainement
envoyer un joueur à Metz : Moussa Seydi, un attaquant de 18 ans qui débutera en CFA. Son arrivée est programmée en
août.
Intégrerla section féminine
Progressivement, le FC Metz intègre les filles d’Algrange dans sa structure. Le FC Metz-Algrange, qui évoluera en Division
1 féminine la saison prochaine, est chapeauté par l’association FC Metz, comme le centre de formation. « Cela devient une part importante du club. L’idée est de l’intégrer dans notre mode de fonctionnement. C’est une section comme les autres de notre organisation »,précise Denis Schaeffer, qui était encore en discussion, hier après-midi, avec Angélique Roujas, nommée manager de l’équipe féminine en juin.
Projet
Alors qu’il vend toujours son savoir-faire aux Chinois et aux Indiens dans le cadre de la MIFA (Metz International Football Academy), le FC Metz projette de créer un modèle de préformation dans des écoles indiennes.« Reproduire sur place ce qu’on
fait ici avec le collège de l’Arsenal», confie le directeur du centre de formation, qui planche sur le sujet.
M. R.
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