Albert Cartier. Photo Pascal BROCARD
Au repos hier et aujourd’hui, les Messins reprendront l’entraînement demain. Avec Nice en ligne de mire. Le point avec Albert Cartier.
Avant d’attaquer la préparation du déplacement à Nice, samedi prochain, les Messins ont mis à profit la trêve internationale pour effectuer « un rappel de travail aérobie ». Le tout agrémenté d’oppositions internes en milieu de semaine et d’un match amical, vendredi, à Niederkorn (1-1).
• Cette coupure a-t-elle été contrariante ? « Elle est là, il faut faire avec. C’est l’occasion de faire des choses un peu différentes comme ces oppositions internes impliquant les pros, les joueurs de l’équipe réserve et les U 19. Par ailleurs, nous avons remis un bon coup de collier concernant le travail de volume. D’un point de vue physique, cela devrait nous permettre d’être opérationnels dans les semaines qui viennent avec un calendrier chargé. »
• Que faut-il retenir de votre sortie à Niederkorn ? « Durant la semaine, on a pas mal cartonné. Les joueurs ont encaissé une grosse charge de travail et certains ( Sarr, Sido notamment ) avaient déjà joué 90 minutes mercredi. Au regard de ces éléments, j’estime que ce match a été intéressant. Notamment les vingt-cinq premières minutes. Cela s’est un peu dégradé ensuite en raison de positionnements parfois inadaptés au sein de la ligne de quatre au milieu. Mais le gros point positif, c’est que l’équipe a poussé jusqu’au bout pour chercher la victoire. »
• Le 4-1-4-1 a-t-il été dicté par les absences de certains ou est-ce une option que vous avez volontairement testée ? « C’est ce qu’on voulait faire… »
• Federico Andrada a joué toute la rencontre, votre sentiment ? « Le but était de réintégrer certains joueurs et de travailler les automatismes. Federico, comme d’autres, a proposé des choses intéressantes. Même si j’aurai voulu le voir un peu plus dans la ligne de quatre lorsque l’adversaire avait ballon. Mais c’est un système que nous n’avions pas beaucoup travaillé. »
J.-S. G.
Un monde les sépare
L’attaquante lyonnaise Lotta Schelin (à droite) toucherait 15 000€ par mois. Plus de vingt fois plus que les rares joueuses mosellanes à être salariées. Photo MAXPPP
Pour sa première à Saint-Symphorien, Metz-Algrange reçoit l’épouvantail lyonnais. Entre le club huit fois champion de France et le promu lorrain, il devrait (logiquement) y avoir une classe d’écart sur le terrain.
Les budgets
Ce n’est pas parce que la section féminine d’Algrange s’est rapprochée du FC Metz que leur association est devenue un poids lourd du championnat. Avec 450 000 € de budget cette saison, le FCMA reste loin des ténors, comme Lyon. Même en ayant légèrement réduit la voilure ces dernières années, construction du Grand Stade oblige, l’OL possède aujourd’hui dix fois plus de moyens que le club lorrain. Une énorme différence qui se ressent à tous les niveaux.
Les structures
Jusqu’ici, les joueuses de Metz-Algrange s’entraînaient le soir sur un terrain en herbe de la Plaine de jeux. Cela ne devrait plus durer très longtemps : l’éclairage ne le permettra plus. Direction donc le synthétique voisin où les blessures sont réputées plus fréquentes. « On ne va pas se plaindre, on est bien loti pour un Petit Poucet » , relativise le coach Gérôme Henrionnet. Qui rougirait pourtant devant les conditions de travail des Lyonnaises, où un terrain en herbe est constamment à disposition. Sans parler des bâtiments, certes en préfabriqués, où les Rhodaniennes disposent de salles de musculation, massage…
Le staff
Avec l’arrivée d’Angélique Roujas cet été, le club mosellan a doublé son encadrement. Si la manager générale intervient quelquefois sur le terrain, Henrionnet n’a pas d’adjointe à proprement parler. Contrairement à son homologue lyonnais Gérard Prêcheur, avec Sonia Bompastor. Il peut aussi s’appuyer sur un entraîneur des gardiennes, une équipe médicale à plein-temps composée d’un médecin et de deux kinés. À Metz, ces derniers sont intervenants et alternent avec le centre de formation, comme l’entraîneur des gardiens.
Le rayonnement
La saison dernière, Algrange réunissait une centaine de spectateurs par match, au stade du Batzenthal. À Lyon, que ce soit à Gerland ou sur une pelouse du centre d’entraînement, il y a rarement moins de 2 000 personnes… Sans parler de la couverture médiatique et télévisuelle.
Les salaires
« Le maximum que nous offrons actuellement, c’est un demi-contrat fédéral (environ 650 €) et une aide à l’appartement, seulement pour les joueuses qui viennent de loin » , détaille René Franceschetti, grand artisan du rapprochement entre Algrange et Metz. Mis à part les recrues étrangères (Laar, Gurz, M’Ba, Jatoba), les autres se contentent donc de défraiement et de primes « en cas de victoire ou de nul » , précise le coach, qui répartit ses journées entre le club et la SNCF.
Il n’est pas le seul. Si beaucoup de joueuses mosellanes sont étudiantes, d’autres sont professeur de sport (Justine Oswald), militaire (Cindy Malet) voire au chômage. Là encore, on est loin des standards lyonnais. « Dans le groupe, tout le monde est pro » , assure Wendie Renard. Leurs rémunérations oscilleraient entre 4 000 € net/mois et 15 000 € pour l’attaquante Lotta Schelin. Par ailleurs, toutes bénéficient d’une voiture de fonction, une Smart. Voilà qui les rapproche un peu de la Lorraine.
METZ-ALGRANGE. Burtin, Laar – Gurz, Oswald, Papaix, Mansuy, Malet, Barlogis – Delisle, Jatoba, Léger, Gathrat, Janela, Martins, Benhourzi – Wojdyla.
LYON. Bouhaddi, – Petit, Majri, Kumagai, Renard, Dickenmann – Henry, Bussaglia, Hegerberg, Abily – Le Sommer, Schelin, Necib, Traore, Pingeon, Thomis.
Thibaut GAGNEPAIN.
« En prendre moins de cinq »
Pas question « de jouer les victimes ». Il n’empêche, à l’heure d’accueillir Lyon pour la première à domicile de Metz-Algrange en Division 1, Gérôme Henrionnet est lucide. L’entraîneur lorrain sait très bien que son équipe « risque de prendre une trempe ». « J’espère qu’il n’y aura pas d’incompréhension avec le public, on ne joue vraiment pas dans la même catégorie que Lyon, une des meilleures formations d’Europe » , ajoute-t-il, sans se plaindre et chercher d’avance des excuses.
Comme si cela ne suffisait pas de rencontrer le champion de France depuis huit saisons et vainqueur de la Ligue des Champions en 2011 et 2013, les Mosellanes se présenteront sans une de leurs cadres. La polyvalente défenseur Rigoberthe M’Ba (lésion musculaire aux ischios) a finalement dû renoncer.
« On ne va pas laisser filer le match »
« Ça ne nous aide pas » , évacue Gérôme Henrionnet, espérant que ce match serve au moins pour la suite de la saison. « On va enchaîner avec le PSG, il faut qu’on ressorte plus forte de ces deux rencontres. Pour ça, l’idéal serait de ne pas encaisser trop de buts… En prendre moins de cinq, ce serait bien. »
Existe-t-il néanmoins une chance de l’emporter ? « Qu’on soit bien regroupé, que Lyon tire à côté et qu’on mette un but… Mais chez les filles, ce n’est comme chez les garçons, il y a rarement d’exploit. Mais on ne va pas laisser filer le match, on va se battre. » , conclut le coach lorrain.
T. G.
Metz : roulez jeunesse ! (CFA)
C’est une très jeune équipe messine composée de nombreux U 19 qui s’est présentée, hier face à Raon, avec l’espoir de remporter sa première victoire à domicile.
Les Lorrains entraient bien dans la partie et dès la troisième minute de jeu, Millimono se retrouvait à la conclusion d’un beau mouvement collectif (1-0, 3e ). Tout le monde pensait même au deuxième but mosellan lorsque Hein centrait pour Bozok idéalement placé. Mais l’attaquant messin manquait sa reprise (14e ). Metz jouait bien et contenait parfaitement son adversaire qui ne se procurait peu d’occasions. Patin (27e ) et Johansen (44e ) tentaient bien des tirs lointains, mais ils ne réglaient pas la mire.
Raon à dix
A la reprise, les hommes de José Pinot continuaient à dominer les débats. Millimono obligeait ainsi Lambay à intervenir (50e ), alors que Bozok, à la réception d’un nouveau centre de Hein, trouvait le gardien raonnais sur la trajectoire de sa tentative (60e ). Après un nouveau pétard mouillé du Raonnais Branger (64e ), Gehin était bien placé devant le but d’Oberhauser mais il ne parvenait pas à reprendre (73e ).
Les jeunes Grenats étaient alors enfin récompensés de leurs efforts grâce à Hadji (2-0, 76e ). Les Vosgiens se retrouvait à dix après la blessure de Ba (Jean-Philippe Séchet ayant déjà procédé à ses trois changements). Metz en profitait mais Hein (79e ) et Hadji (85e ) n’était guère efficaces. Grâce à leur jeu rapide et technique, les Messins triplaient finalement la mise par Nouvier (3-0, 86e ).
METZ (2) - RAON : 3-0 (1-0)
Stade des Hauts de Blémont. 100 spectateurs. Arbitre : M. Rossini. Buts : Millimono (3e ), Hadji (76e ), Nouvier (86e ). Avertissements à Metz : Nouvier (55e ), Bozok (57e ) ; à Raon : Nyamwisi (16e ), Povoa (61e ).
METZ . Oberhauser – Donval, Lahaye, Kremer, Udol – Pierrot (cap), Bur (Teixeira, 79e ) – Millimono (Sacras, 81e ), Nouvier, Hein – Bozok (Hadji, 68e ). Entraîneur : José Pinot.
RAON. Lambay – Kelsch, Ba, Mascarelli (Balogou, 59e ), Keita – Nyamwisi, Patin (cap), Povoa – Johansen (N’Diaye, 46e ), Gehin – Hsini (Branger, 32e ). Entraîneur : Jean-Philippe Séchet.
Réactions
José Pinot, entraîneur du FC Metz. « Nous avons fait un match plein dans tous les domaines. Cette victoire ponctue une bonne semaine de travail. On avance, on continue notre apprentissage. Ils voulaient faire ça ensemble et ont abordé ce match avec toutes leurs qualités. Mes joueurs ont montré qu’ils avaient grandi. Je suis content qu’on se soit créé autant d’occasions et qu’on en ait concédé aussi peu. »
Jean-Philippe Séchet, entraîneur de Raon. « Nous avons réalisé un match transparent. On a pris une fessée, une humiliation par une équipe de dix-neuf ans. Il n’y avait pas photo, Metz nous a été supérieur dans tous les secteurs de jeu. Sur l’ensemble de la partie, on ne méritait pas mieux. Pour gagner, il faut jouer. C’est la différence entre des jeunes et une équipe de joueurs se prenant pour des stars… »
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier et aujourd’hui : repos. Demain : deux séances d’entraînement à 9h30 et 17 h. Mardi : une séance à 10h. Mercredi : une séance à 10h. Jeudi : une séance à 10h. Vendredi : une séance à 17h.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Lyon (4e journée de L1) 31 août : 2 - 1. Prochain match : Nice - Metz (5e journée de L1) samedi 13 septembre à 20h. À suivre : Metz - Bastia (6e journée de L1) samedi 20 septembre à 20h ; Guingamp - Metz (7e journée de L1), mercredi 24 septembre à 19h ; Metz - Reims (8e journée de L1), samedi 27 septembre à 20h ; Évian TG - Metz (9e journée de L1), samedi 4 octobre à 20h.
À l’infirmerie. Touché à la cheville, Romain Rocchi consultera un chirurgien demain afin de déterminer les démarches à suivre. S’il est encore un peu tôt pour Cheick Doukouré (cuisse), Ahmed Kashi (pubalgie), lui, reprendra progressivement l’entraînement avec le groupe dès la semaine prochaine. De leur côté, Habib Diallo (pied) et Kwame Nsor (genou) sont toujours à l’arrêt.
Tout ça pour jouer à la baballe ... Le foot féminin est déjà pourrie par le fric.
