Florent Malouda en est convaincu. Il ne faut pas lâcher, à commencer par demain soir, à Nantes, en Coupe de la Ligue. Photo AFP
Encore une lourde défaite pour Metz à l’extérieur et encore un recul au classement : cette équipe est dans le dur et ne s’en cache plus.
Une procession de grises mines défilait samedi soir, tard, dans les couloirs du Moustoir. Les Messins étaient atteints. Touchés dans leur orgueil, coulés par Lorient (3-1). D’où ce cortège de têtes basses, de compétiteurs dévastés, qui cheminait piteusement vers un bus pour un long retour tout en silences lourds. Gaëtan Bussmann portait cette détresse sur son visage lorsqu’il s’est arrêté devant les journalistes, avec les mâchoires serrées et l’enthousiasme d’un patient qui attend un arrachage de dents… « On n’a pas joué ensemble en première mi-temps. On n’a pas fait les efforts ensemble », a-t-il répété. D’habitude très offensif, le défenseur semblait cette fois très soucieux d’éviter tout débordement. À chaud, c’est toujours trop tôt. Et déconseillé.
Dans le même esprit, Albert Cartier a pris soin de cacher aux médias la teneur de son discours à la pause de cet infâme Lorient-Metz. « Cela restera dans l’intimité du vestiaire, mais je pense que vous pouvez imaginer… » Ses joueurs, de toute façon, ne s’épargnaient rien à l’heure de l’analyse. « On a été nul, expliquait Yeni Ngbakoto. On était effondré à la mi-temps ». « Pour l’opération maintien , entérinait Florent Malouda, ce match est indigne du FC Metz. »
C’est fou comme l’histoire se répète. Incroyable comme la saison de ce club obéit à un curieux fonctionnement qui impose aux Grenats de récupérer à domicile ce qu’ils ont dilapidé à l’extérieur. A Saint-Symphorien, ce groupe se comporte comme une équipe de Ligue 1. A l’extérieur, il semblerait que ce monde soit trop grand pour lui. Malgré des graines de promesses semées çà et là, à Montpellier ou Marseille notamment, les Lorrains ont surtout récolté de lourdes défaites et nourri leur complexe de voyageurs. Il serait d’ailleurs injuste de jeter la pierre aux seuls gardiens et défenseurs car les vagues offensives qui déferlent sur eux à chaque déplacement sont d’abord soufflées par une incapacité chronique à conserver le ballon.
Le matelas s’estompe
Albert Cartier, c’est visible, cherche une formule et implique des garçons susceptibles de faire vivre autrement ce ballon brûlant. Tour à tour, Doukouré, Andrada, Krivets, Lejeune et Ngbakoto par exemple, ont eu leur chance, mais les résultats ne reviennent pas. Et, au fil des contrariétés, Metz ne cesse de mesurer l’importance d’avoir enchaîné quelques performances en septembre. Sylvain Marchal ne disait rien d’autre samedi soir en parlant de cette « bonne période » qui avait permis d’alimenter « un petit matelas ». Les Grenats se sont endormis sur cet acquis depuis.
La situation est inquiétante. Le catastrophisme, en revanche, devra attendre un peu. Avec 19 points au compteur, la moitié du chemin qui mène au maintien est pratiquement parcourue. Mais il semble loin ce temps où Metz était proche du podium et considéré comme un promu pétaradant. Car cette équipe fonctionne surtout à mi-temps et préfère les devoirs à la maison. Et ses prochains boulots s’annoncent cotons : la Beaujoire, demain en Coupe de la Ligue, puis Monaco, à domicile, pour en finir avec 2014. Marchal suggère de « gagner à Nantes car c’est la meilleure façon de préparer Monaco. » Et Malouda appelle les siens à « gagner en sérénité et ne pas lâcher ». Les anciens ont parlé et ils n’ont pas tort. La confiance est une partie fondamentale du problème. Et Metz ne sait pas l’exporter.
Christian JOUGLEUX.
Ngbakoto : « On est dans l’urgence depuis le début de la saison »
Yeni Ngbakoto. Photo AFP
Yeni Ngbakoto n’a pas attendu le huitième revers des Messins en déplacement pour prendre conscience de la situation. « On espère que la tempête va passer », confie le milieu offensif lorrain.
Que ressentez-vous après cette claque à Lorient ? « C’est une soirée très dure. On a beaucoup de regrets à avoir parce qu’on était venu avec l’objectif de prendre les trois points. Malheureusement, on a fait une première mi-temps catastrophique. C’est le mot qu’il faut employer. On s’est repris en deuxième mi-temps, mais cela ne suffit pas contre une bonne équipe de Lorient qui sait bien jouer au ballon. On a essayé par tous les moyens, on a marqué un but… Maintenant, il faut se remettre au travail. On a encore deux matches pour bien finir ce mois de décembre. Il faut continuer à travailler et repartir de l’avant. »
• Comment expliquez-vous cette première mi-temps ? « J’aimerais bien vous le dire… Je pense qu’on a manqué un peu d’agressivité sur le porteur du ballon. Les Lorientais arrivaient à nous jongler sur toutes les phases. Ils ont pratiqué un très bon jeu, ils sont bien rentrés dans le match et pas nous. A haut niveau, on le paie contre une bonne équipe de Lorient et on en prend trois. Maintenant, il faut se remettre dedans et corriger nos erreurs. On va repartir de l’avant parce qu’il reste encore deux matches et il faudra être concentré jusqu’au bout. »
• L’état d’urgence est-il décrété ? « On est dans l’urgence depuis le début de la saison. On a réussi à faire un bon début de championnat, à prendre un maximum de points. Là, on est dans une mauvaise période. On n’arrive pas à prendre les trois points, mais il faut rester concentré, faire le dos rond, on espère que la tempête va passer. »
• Vous allez finir l’année à Saint-Symphorien face à Monaco, un sacré client qualifié pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions … « On a à cœur de prendre les trois points face à une grosse équipe de Monaco, d’autant plus qu’on joue à domicile devant notre public. Mais il faudra déjà réagir contre Nantes, mardi en Coupe de la Ligue, parce qu’on a une qualification qui nous attend. »
« Dur à expliquer »
• Hormis le match à Marseille, le constat est le même à chaque fois à l’extérieur : Metz présente un tout autre visage que celui qu’il montre à Saint-Symphorien… « Bien sûr que c’est dur à expliquer. Contre Marseille, on fait une très bonne partie mais on perd encore. A Lorient, on n’a pas été très bons et on a encore perdu. Il faut régler tout ça en interne et rectifier tout ce qui n’a pas fonctionné pendant ce match-là. Il faudra discuter entre nous, essayer de voir avec le staff technique pour avancer et progresser. »
• A titre personnel, vous avez retrouvé une place de titulaire pour la première fois depuis la fin octobre et le déplacement à Saint-Etienne (2-0). Est-ce une petite satisfaction ? « Je préfère parler plutôt du collectif. Ma situation personnelle, je la mets à part, même si ça fait toujours plaisir de jouer. Mais dans ces conditions, si j’avais été remplaçant et qu’on avait gagné, j’aurais été content. L’effectif passe avant tout. Il y a des joueurs de qualité dans notre groupe. On est beaucoup de joueurs à vouloir être titulaires. Il faut se battre tous les jours à l’entraînement pour essayer de gagner sa place. »
Maxime RODHAIN.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement le matin. Aujourd’hui : une séance à 15 h. Demain : Nantes - Metz à 21 h.
D’un match à l’autre. Dernier match : Lorient - Metz (18e journée de Ligue 1), samedi 13 décembre : 3-1. Prochain match : Nantes - Metz (8es de finale de la Coupe de la Ligue), mardi 16 décembre à 21 h. À suivre : Metz - Monaco (19e journée de Ligue 1), samedi 20 décembre à 20 h.
À l’infirmerie. Romain Rocchi (ménisque) et Guido Milan (adducteur gauche) sont à l’arrêt, comme Chris Philipps (adducteurs), absent jusqu’à la trêve. Forfait à Lorient, Johann Carrasso (quadriceps) devrait encore être amené à faire l’impasse sur le déplacement à Nantes.
Suspendu. Guirane N’Daw manquera le huitième de finale de la Coupe de la Ligue, demain, à Nantes.
Quand Paris bat la mesure
Megan Lindsay et Metz-Algrange n’ont jamais pu tenir la distance face au PSG. Photo Anthony PICORÉ
Rapidement prises dans le tourbillon des joueuses de la capitale, les Messines n’ont pu échapper à la leçon promise. Comme Lyon, Paris joue sur une autre planète. Rapidement prises dans le tourbillon des joueuses de la capitale, les Messines n’ont pu échapper à la leçon promise. Comme Lyon, Paris joue sur une autre planète.
Farid Benstiti, l’entraîneur parisien, avait laissé Laura Georges au repos et mis sur le banc les autres internationales tricolores Sabina Delannoy, Kheira Hamraoui et Marie-Laure Delie. Installées en 4-1-3-3, les Parisiennes allaient vite mettre la main sur le match, exploitant joliment les côtés grâce aux participations dans les couloirs de Houara, à droite, et Boulleau, à gauche. Au milieu, c’est Seger, la Suédoise, qui orchestrait le jeu et en ce début de rencontre, Paris penchait à droite avec les fulgurances de l’Allemande Alushi.
Metz-Algrange faisait d’abord face aux vagues incessantes qui déferlaient sur le but de Laar et s’en sortaient au mieux. Avec un peu de chance comme sur cette volée de Horan (6e ), ce tir au pied du poteau d’Asllani (9e ) ou cette incursion de Dali (11e ). Jatoba effectuait un premier sauvetage (12e ) devant Boulleau. Mais c’était mission impossible, et à la 25e minute, un centre en retrait parfait était repris du plat du pied aux seize mètres par Seger qui ouvrait le score sans coup férir. Un peu plus tard, Martins trop gourmande s’oubliait, et Dali allumait un premier incendie. Le FCMA payait ses efforts et encaissait un troisième but sur une tentative de Horan sur laquelle Laar était en retard. Les permutations incessantes des attaquantes parisiennes avaient fait leur œuvre.
Comme un ouragan
Pourtant, les Grenats avaient été courageuses. Il s’en était même fallu de peu que sur un ballon perdu au cœur du jeu, Gathrat bien démarquée par Léger, ne puisse ouvrir le score mais l’envoi était passé de peu au-dessus (23e ). Metz en était resté là, alors que Paris appuyait encore là où ça faisait mal. Sur les côtés. Cette fois, c’était Asllani et son masque de cuir qui se trouvaient à la conclusion. A la pause, la facture était déjà élevée.
Et ce n’était pas fini. Dali avait encore quelques croquis à dessiner dans l’ouvrage messin. A la suite d’une toile malheureuse, elle inscrivait une cinquième merveille, d’une frappe sèche. Jatoba avait beau se multiplier, Lindsay et Léger sauter sur tout ce qui bougeait, Paris écrasait le match. La barre refusait à l’intenable Dali un nouveau chef-d’œuvre (52e ) puis c’était Jatoba qui se mettait en travers des pinceaux de l’intenable Parisienne (60e ). Mais le centre de Boulleau qui suivait faisait son œuvre et trouvait la tête d’Asllani pour un nouveau but. C’était Paris libéré qui mettait sur les rotules une défense trois fois encore crucifiée. Par Seger d’un bolide dans la lucarne de Laar (68e ), par Delie entrée en jeu qui partait dans le dos des Messines pour un face à face gagnant (89e ). Enfin, par Cruz qui trouvait la récompense de ses efforts collectifs en réussissant une balle enroulée qui retombait dans la lucarne du but messin pour faire bonne mesure. Metz/Algrange savait qu’il n’y aurait rien à sauver dans ce match-là fors l’honneur. Les Messines ont maintenant rendez-vous, dimanche prochain, à Saint-Etienne. Pour un match à six points qui conditionnera le maintien.
METZ-ALGRANGE - PARIS SG : 0-9 (0-4)
Stade Saint-Symphorien. 1893 spectateurs. Arbitres : Mme Magali Bourquin assistée de MM. Pierrot et Belcour. Buts pour Paris : Seger (25e , 68e ), Dali (30e , 50e ), Horan (33e ), Asllani (43e , 62e ), Delie (89e ), Cruz (90e +3). Avertissements à Metz : Lhuillier (21e ).
METZ-ALGRANGE. Getter Laar, Elodie Martins (Daniela Gurz, 64e ), Héloïse Mansuy, Marie Papaix, Simone Jatoba, Laurence Lhuillier, Julie Wojdyla (Vitaly Delisle, 56e ), Juliane Gathrat, Adeline Janela (Jessica Gomes, 76e ), Megan Lindsay, Marie-Charlotte Léger. Entraîneur : Gérôme Henrionnet.
PARIS SAINT-GERMAIN. Katarzyna Kiedrzynek, Jessica Houara (Sabrina Delannoy, 74e ), Laure Boulleau (Sara Gama, 64e ), Annike Krahn, Josephine Henning, Caroline Seger, Kenza Dali (Marie-Laure Delie, 64e ), Shirley Cruz, Fatmire Alushi, Lindsey Horan, Kosovare Asllani. Entraîneur : Farid Benstiti.
A. Z.
Papaix : « Comme Lyon, un autre monde »
Gérôme Henrionnet, entraîneur de Metz/Algrange : « Ça fait mal. Le score est lourd. On va passer une mauvaise nuit, et demain avoir la gueule de bois. On a reculé en deuxième période. Il était difficile de ne pas subir. Ça allait vite. Je veux croire que les efforts consentis vont nous servir, la semaine prochaine, à Saint-Etienne ».
Marie Papaix : « Paris, c’est comme Lyon, un autre monde. Ca va trop vite et on n’a pas le temps de se replacer. On s’est battu au maximum. Il faut tirer un trait sur ces matches-là et tout donner contre St-Etienne ».
Simone Jatoba : « C’était très compliqué. Je suis persuadée que nous pouvons faire mieux. Nous n’étions pas dans un grand jour ».
Farid Benstiti, entraîneur du PSG : « Je suis surtout content du contenu de notre match. Nous avons su mettre du rythme et les prendre de vitesse. Metz est une jeune équipe avec une Simone Jatoba qui revient à son meilleur niveau ».
Metz : un voyage pour rien (CFA)
L’équipe réserve du FC Metz devait disputer son match de la 13e journée hier après-midi du côté de Fleury-Mérogis. Si le terrain était praticable, malgré les pluies des dernières heures, c’est un épais brouillard qui fut l’invité surprise de la journée. Prévu à 14h30, le coup d’envoi n’eut jamais lieu, puisque très vite Nicolas Guillemain, l’arbitre de la rencontre, prit la sage décision de reporter la confrontation à une date ultérieure. Le week-end du 3-4 janvier étant disponible en raison des 32es de finale de la Coupe France, les deux équipes pourraient se retrouver le dimanche à 14h30
Metz sans forcer
FC METZ-PONTARLIER: 3-0 (1-0)
Terrain synthétique de la Plaine de Jeux Saint-Symphorien. Arbitre : M. Nicolas Durand. Buts pour Metz : Amehi (13e ), Fieck (54e sp), Poncelet (88e ).
Dès la quatrième minute, le Messin Seydi centrait pour Amehi devant le but mais ce dernier ne pouvait reprendre. La même action se représentait peu avant le quart d’heure de jeu et, cette fois-ci, Amehi coupait la trajectoire et offrait l’ouverture du score à son équipe (1-0, 13e ). Pontarlier était à deux doigts de réduire la marque à la 30e minute, mais Kodion freinait la course du ballon de Procaccino avant qu’Ayissi ne sauve sur la ligne.
À la reprise, les Mosellans obtenaient un penalty transformé par Fieck (2-0, 54e ). Alors que Fieck aurait pu corser l’addition à l’heure de jeu mais manquait le cadre, que Seydi et Larrière butaient plusieurs fois sur Viennet (65e , 82e , 87e ), Poncelet ne se faisait pas prier pour inscrire le troisième but messin en toute fin de rencontre (3-0, 88e ).
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