À l’image de Bouna Sarr, l’un des hommes en forme du moment, les Messins jouent actuellement les équilibristes. S’ils ne veulent pas définitivement tomber, gagner à Rennes, ce soir, est une obligation. Photo Pascal BROCARD
Alors que l’espoir du maintien s’amenuise match après match, les Messins affirment qu’ils y croient encore. S’ils veulent convaincre leur auditoire qu’un miracle est possible, un succès à Rennes, ce soir, est indispensable.
c’est l’un des nombreux paradoxes qui accompagnent actuellement le quotidien de Saint-Symphorien. Alors que même les plus fidèles supporters s’agacent, ne voient plus trop comment leurs favoris pourraient s’en sortir, en interne, les discours sont encore teintés d’une (légère) couleur d’optimisme et aucune véritable crispation n’est venue polluer le vestiaire messin.
Pour autant, Sylvain Marchal et ses partenaires avancent aujourd’hui vers Rennes avec, sur leurs frêles épaules, le poids d’une vingtième et dernière place au classement de la Ligue 1. Et le spectre de la relégation en bandoulière. Tous les beaux discours et autres mots d’excuse ne pourront rien en cas de nouveau revers, tout à l’heure, sur la pelouse de la Route de Lorient. « Moi, tout ce que je vois , a assuré en milieu de semaine Albert Cartier, c’est qu’une possibilité de se sauver existe encore. »
C’est un fait. Mathématique. Mais l’équation – à de multiples inconnues – est bien plus complexe : le FC Metz est-il vraiment capable de se remettre des quatre mois qu’il vient de laisser derrière lui ? Alors oui, à Reims ou face à Évian, les Lorrains ont retrouvé un semblant de cohérence dans le jeu, se sont créé des occasions et ils ont même inscrit un but samedi dernier, œuvre de Bouna Sarr…
Mais s’ils veulent s’offrir ne serait-ce qu’une petite lueur d’espoir, les Messins doivent impérativement mettre en musique un vieux refrain, resté dans les cartons depuis début novembre : garder le bien, vouloir le mieux. Metz est condamné à cela.
Le bon air breton ?
« Contre Évian, nous avons bien préparé la rencontre, l’approche a été la bonne et nous avons su réagir après l’ouverture du score , énumère l’entraîneur des Grenats. Mais nous ne sommes pas parvenus à répéter le match de Reims dans l’intensité défensive et offensive. » C’est en cela d’ailleurs que réside l’énigme de cette saison pour les Messins : une véritable constance dans l’irrégularité.
Cela fait au moins un point en commun avec leur adversaire du jour. Alors certes, le navire rennais vogue dans des eaux beaucoup plus calmes que le radeau messin. Mais avant le week-end dernier et leur succès à Amiens face à Lens (0-1), les Bretons n’avaient plus gagné depuis dix rencontres de Ligue 1… « Cela nous donne un peu plus d’oxygène , avait commenté Philippe Montanier à l’issue de la partie. Il faut quand même que l’on améliore notre jeu. »
Tout comme les Lorrains qui, eux, survivent actuellement sous respiration artificielle mais à qui l’air breton réussit parfois plutôt bien. Leur dernier succès à l’extérieur – le seul à ce jour en L1 – remonte ainsi au 24 septembre 2014… à Guingamp (0-1). À Sylvain Marchal et ses partenaires de s’en souvenir. Et surtout de prendre leur destin en main. Alors, cap ou pas cap ?
Jean-Sébastien GALLOIS.
Rivierez : « Pourquoi pas nous ? »
« Le FC Metz doit faire mieux. Je dois faire mieux », assure Jonathan Rivierez. Photo Pascal BROCARD
Si la mission semble plus que compromise, Jonathan Rivierez, le défenseur messin, refuse de rendre les armes.
La défaite face à Évian
« Elle n’est pas totalement digérée même si, évidemment, nous nous sommes rapidement tournés vers la préparation du déplacement à Rennes. Mais les regrets et la déception d’avoir manqué ce rendez-vous à domicile sont grands. Maintenant, il faut passer à autre chose. Et cette autre chose, c’est une victoire à Rennes. »
L’atmosphère à Saint-Symphorien
« Si pour beaucoup de personnes de l’extérieur, le sort du FC Metz semble scellé, en interne on continue à y croire et surtout à travailler. Cette semaine a été très sérieuse. Chacun connaît la situation. Tout le monde en est conscient et cela se traduit par une immense implication et une grande application à l’entraînement. Le groupe reste solidaire. Samedi, à la mi-temps et après le match contre Évian, Sylvain Marchal a tapé du poing sur la table. C’est une bonne chose de pouvoir compter sur des joueurs d’expérience dans ces moments difficiles. »
Les neuf points de retard sur le premier non-relégable
« Ce succès d’Évian face à Lorient ( 1-0, mercredi en match en retard de la 26e journée ) n’est pas un coup sur la tête supplémentaire. Dans notre situation, nous devons d’abord nous préoccuper de notre cas. Pas forcément regarder les autres. On ne peut pas aller plus bas et j’estime que nous avons encore notre destin entre les mains. Oui, ce sera compliqué, mais je ne vois pas pourquoi on ne devrait plus y croire… Avec ce total de points, jamais une équipe ne s’en est sortie ? OK. Mais pourquoi pas nous ? »
Le déplacement à Rennes
« C’est une équipe qui affiche un bilan en dents de scie. En gros, avec les Rennais, c’est tout ou rien. J’espère qu’ils seront dans un jour sans et nous dans un très bon jour. Il le faut ! On sait que le calendrier qui nous attend n’est pas facile. Alors commençons par prendre trois points à Rennes. »
Ses prestations
« Comment pourrais-je être satisfait de ce que je produis actuellement puisque nous ne gagnons pas ? Non, je ne suis pas à l’aise car comme tous les autres joueurs, j’ai une part de responsabilité dans les contre-performances collectives et les buts que nous encaissons. Le FC Metz doit faire mieux. Je dois faire mieux. »
Son entente avec Romain Métanire
« À Reims, c’était la première fois que Romain évoluait devant moi. On avait bien travaillé à l’entraînement et on s’est bien entendu. En tout cas, on se parle beaucoup et si le coach décide de renouveler l’expérience, j’espère qu’on aura encore plus d’automatismes et que notre duo sera plus performant que contre Évian. Si notre entente ressemble à celle de la seconde période à Reims, ce sera bon pour l’équipe. »
J.-S. G.
Malouda et Ngbakoto de retour
Florent Malouda. photo Pascal BROCARD
À Rennes, Albert Cartier s’appuiera sur un groupe de dix-huit joueurs au sein duquel Malouda et Ngbakoto réapparaissent. Falcon et Nsor sortent.
À l’exception de Romain Rocchi et Fakhreddine Ben Youssef, blessés, Albert Cartier a disposé, cette semaine, de l’intégralité de son effectif afin de préparer le déplacement de ce soir à Rennes.
Pour autant, le staff messin n’a pas opéré de révolution à l’heure de désigner le groupe de dix-huit joueurs qui s’est envolé, ce matin, pour la Bretagne. Seulement deux éléments, par rapport à la réception d’Évian, ont été invités à rejoindre l’équipe réserve : Juan Falcon et Kwame Nsor. Pour les remplacer, l’entraîneur du FC Metz a rappelé Yeni Ngbakoto – écarté face à Guingamp (0-2), lors du déplacement à Reims (0-0) et contre Évian TG (1-2) – et Florent Malouda. Ce dernier n’était plus apparu sur une feuille de match depuis le 25 janvier et sa blessure à la cuisse contractée à Lyon (2-0). Forcément en manque de rythme, l’ancien international français a-t-il les capacités de débuter la rencontre et éventuellement tenir 90 minutes ? « Il est capable de gérer , précise Albert Cartier. Après, cela peut dépendre de l’intensité du match, des circonstances… »
« Garder des repères »
Le cas échéant, Florent Malouda pourrait prendre le relais de Cheick Doukouré au sein d’un milieu à quatre avec Romain Métanire, Ferjani Sassi et Bouna Sarr devant Chris Philipps dans le rôle de sentinelle. À moins que le technicien ne décide de relancer Yeni Ngbakoto, auteur d’une sortie intéressante mercredi avec l’équipe réserve.
Derrière Jonathan Rivierez, Sylvain Marchal, Jose Luis Palomino et Kévin Lejeune devraient être à nouveau alignés, tout comme Johann Carrasso dans les buts, alors que Modibo Maïga, le seul attaquant de métier retenu dans ce groupe, débutera seul en pointe. « Le but, c’est de tenter d’avoir une certaine continuité mais aussi de se servir des leçons des récentes prestations , explique Albert Cartier sans dévoiler ses intentions. Peut-être allons-nous changer un peu, mais sans déstabiliser le collectif. L’idée, c’est vraiment de garder des repères. »
J.-S. G.
