L’issue est proche pour des Messins déterminés et n’ayant d’autre objectif que de conclure leur saison à Lens avec un ticket pour la Ligue 1 en poche. Photo Anthony PICORÉ
Il reste un dernier et ultime effort à fournir. Ce vendredi, sur la pelouse de Lens, les Grenats doivent oblitérer leur ticket pour l’élite. À moins d’un improbable scénario, le FC Metz retrouvera la Ligue 1. Alors pas de blague !
C’est dans l’enfer de Bollaert que les Messins sont invités, ce vendredi, à cultiver leur petit bout de paradis. Là, tout au bout de ce chemin tortueux, d’une saison semée d’embûches, les attend un délicieux cépage estampillé Ligue 1. Une vendange tardive certes, mais que les hommes de Philippe Hinschberger ont bien l’intention de déguster jusqu’à la dernière goutte.
Avant de penser aux agapes, il reste néanmoins un dernier contrat à honorer du côté de Lens : ne pas perdre pour éviter tout calcul ou alors limiter la casse et espérer que Le Havre ne cartonne pas (trop) face à Bourg-en-Bresse. « Le scénario du pire, on y a forcément pensé , glisse l’entraîneur du FC Metz. Le risque existe mais on va jouer ce match avec le plus grand sérieux, une énorme détermination et avec l’objectif de confirmer l’excellente dynamique de cette fin de saison (les Lorrains restent sur quatre succès d’affilée). Quant aux joueurs de Bourg-en-Bresse, à force d’entendre qu’ils vont prendre une valise au Havre, ils voudront sans doute faire mentir ce pronostic. »
« Les rendre heureux même à distance »
Les Messins, eux, ne pensent qu’à une chose : gagner. Tous, ou presque, l’ont répété cette semaine. « C’est le match à ne pas rater », glisse Philippe Hinschberger avant de se reprendre : « En fait, c’est plutôt le match à réussir ». Ce fameux ticket pour l’élite attend son équipe. L’objectif de toute une saison ô combien compliquée. « Face à Tours (2-1), on a ouvert la porte de la Ligue 1 ; à Lens, il s’agira de passer la tête », confie encore le technicien mosellan pour qui cette montée serait une grande première dans sa carrière d’entraîneur.
Reste que les Lensois, « sans doute vexés par leurs trois dernières défaites de rang », n’ont pas l’intention de faire des courbettes à leur hôte du soir. « Quand on est des compétiteurs, on a de la fierté et de l’amour-propre , tranche Antoine Kombouaré. On ne veut pas partir en vacances sur une défaite. On veut renouer avec la victoire pour ce dernier match à Bollaert-Delelis où on aurait voulu un tout autre scénario : faire une belle finale contre Metz. Mais ça ne sera pas le cas. Alors, offrons une belle sortie et une belle récompense à nos supporters. »
Ceux du FC Metz, privés de déplacement dans le Pas-de-Calais, vivront les événements de loin. « C’est vraiment dommage pour toutes ces personnes qui donnent de leur temps, de leur argent et de leur énergie pour le FC Metz, gronde Philippe Hinschberger. On a récemment pu se rendre compte combien leur soutien était important. Je suis vraiment déçu pour eux, mais on va évidemment faire en sorte de les rendre heureux. Même à distance. »
Le défi de Guido Milan et ses partenaires, invités à colorer la toile lensoise d’une jolie teinte de grenat et de bonheur. Il sera alors temps de déguster cette vendange tardive, sans modération…
Jean-Sébastien GALLOIS.
Kévin Lejeune : « Ne pas avoir peur » du dernier match à Lens
Kévin Lejeune veut connaître une deuxième montée en Ligue 1 avec Metz. Photo Pascal BROCARD
Kévin Lejeune trace la feuille de route du FC Metz, à Lens. Il reconnaît la position « ultra favorable » des Grenats et évoque même une autre ambition : terminer à la deuxième place de Ligue 2.
Kévin Lejeune, vous aviez la conviction, voici quelques semaines, que la montée ne se jouerait pas sur ce dernier match. Finalement… « Je pensais surtout que Lens ne serait pas notre adversaire direct. C’était en partie vrai et… en partie faux ( sourire ). Pour nous, cela se jouera à Lens, forcément. Honnêtement, je ne pensais pas que l’on aurait autant de points aujourd’hui et, surtout, qu’une équipe serait encore derrière nous, à trois points. Mais ce qui compte, c’est que nous sommes dans une position ultra favorable. Il va falloir conclure. »
• Comment appréhender un match décisif comme celui-ci ? « Je pense qu’il faut l’aborder sereinement et regarder les faits. Nous sommes troisièmes, on reste sur sept victoires en huit matches, on a trois points d’avance… Il faut s’appuyer sur toutes ces choses positives et ne pas avoir peur. C’est certainement un des plus beaux matches de notre carrière. Et c’est justement à nous de le rendre beau. »
« On a souffert »
• Cette montée peut-elle être plus savoureuse que la précédente ? « Le scénario idéal aurait été de l’obtenir vendredi dernier, devant notre public. Malgré tout, cette montée, si elle est acquise, je la savourerai encore plus. Parce qu’elle arrive au dernier moment. Même si c’était l’objectif du début de saison, il a été beaucoup plus dur à atteindre. On a souffert. La dernière fois, on avait davantage survolé le championnat. Cette saison, on ne nous attendait pas là au début, on a été critiqué et parfois à juste titre mais, au final, nous sommes sur le point de réaliser cet objectif et peut-être même de finir deuxième. »
• Cela pèsera-t-il d’évoluer à Lens sans supporters du FC Metz ? « Je pense que cela pèsera surtout pour nos supporters. Ils avaient envie de venir et de savourer ce match avec nous. Tout le monde est déçu. Finalement, je trouve que ceux qui prennent ces décisions ne se mouillent pas trop. Ils ne prennent pas de risques et ne réfléchissent pas aux conséquences négatives que cela peut avoir sur le football. »
• Avez-vous eu des contacts avec Le Havre, votre concurrent ? « Non, pas d’échos directs, seulement des déclarations. »
• Comme celles de Ghislain Gimbert, qui vous reproche d’avoir fêté la montée avant l’heure, vendredi dernier ? « Par exemple, oui. On saluait seulement notre public pour le dernier match à domicile. Même si les Havrais ne montent pas ce vendredi, ils applaudiront leurs supporters, non ? »
• Une polémique inutile, donc… « Oui, mais bon. La seule chose qui compte, c’est que Metz soit devant Le Havre. »
Christian JOUGLEUX.
Quand les joueurs du Havre se plaignent du FC Metz
Ghislain Gimbert. Photo Pascal BROCARD
Le Havre sera attentif au résultat du FC Metz à Lens. Alors que les Sang et Or espèrent soigner leur dernière sortie à domicile, le Normand Gimbert, mal renseigné, s’est plaint d’un « manque de respect » des Grenats.
Intox ou malentendu ? Certains Havrais auraient pris ombrage du comportement messin après la victoire contre Tours (2-1). Devant 25 000 spectateurs, les Grenats s’étaient fendus d’un tour d’honneur pour célébrer leur dernière sortie à domicile. Ghislain Gimbert n’a pas aimé. « C’est arrivé à nos oreilles, ils auraient fait la fête pour la montée après leur match , a expliqué l’attaquant à France Bleu. C’est un petit peu énervant […]. Mathématiquement, ce n’est pas joué. C’est clair que l’on parle d’un miracle, mais j’espère vraiment qu’on va le faire car, pour moi, c’est un manque de respect envers les équipes qui suivent. »
Et une polémique en bois, une ! Le Havre, au moins, aura un levier de motivation supplémentaire pour battre Bourg-en-Bresse tout à l’heure. Directeur sportif du HAC, Christophe Revault avait également exhumé un souvenir dans Paris-Normandie , pour remonter les troupes : « Je leur ai notamment parlé de cette fin de saison 2011-2012. A la 35e journée, nous étions toujours relégables, avec trois points de retard sur le 17e. Ce premier non-relégable, c’était… le FC Metz. A la 36e journée, nous allons gagner à Laval et, dans le même temps, Metz prend une gifle face à Guingamp (2-5). Au final, on s’est sauvé et Metz est tombé en National. » Détail subtil : Laval était alors entraîné par Philippe Hinschberger.
Lens pense à son public
Les archives et une victoire du HAC ne seront pourtant pas suffisantes si Metz évite de perdre à Bollaert… C’est justement ici qu’intervient Lens, avec quelques discours susceptibles de plaire aux Normands. « On va tout faire pour se lâcher contre Metz et faire en sorte que la fête soit complète avec notre public , a par exemple précisé Wylan Cyprien. On a eu des supporters extraordinaires cette saison. La moindre des choses est de leur offrir cette dernière victoire. »
Son entraîneur, Antoine Kombouaré, convoque un même son de cloche, après trois défaites consécutives. « Quand on est compétiteur, on a de l’amour-propre et on ne veut pas partir en vacances là-dessus , insiste le technicien. C’est important de renouer avec le succès. »
Quoi qu’il arrive, le FC Metz ne fêtera rien avec ses supporters au stade Bollaert. Ces derniers ont été interdits de déplacement à Lens. Il faudra trouver d’autres prétextes pour instruire le procès de son « manque de respect ».
Ch. J.
Philippe Hinschberger fait le pari de la continuité à Lens
Thomas Didillon. Photo Pascal BROCARD
Philippe Hinschberger a retenu le même groupe que celui vainqueur face à Tours. Seule exception : Doukouré remplace Sassi.
Les Messins ont pris le chemin de Lens ce jeudi en milieu d’après-midi. Dans le bus, seize hommes. Les mêmes que ceux ayant comblé Saint-Symphorien la semaine dernière face à Tours (2-1). À une exception : Ferjani Sassi a laissé sa place à Cheick Doukouré, débarrassé de ses soucis à une hanche.
D’ailleurs, pour cette dernière rencontre de la saison, Philippe Hinschberger n’avait que l’embarras du choix puisque l’infirmerie – à part Hamza Sakhi – est totalement vide. « Il faut souligner l’excellent travail d’Hugo Cabouret (le préparateur physique messin) qui a su emmener un groupe en pleine forme pour ce dernier rendez - vous du championnat. »
Du coup, le staff lorrain a dû trancher « C’était l’une de nos principales préoccupations cette semaine , confie Philippe Hinschberger. Nous n’avons pas envie de nous tromper même si ces choix sont difficiles et douloureux pour certains. » En fait, le technicien mosellan a opté pour la continuité et devrait « repartir dans la même configuration » que face à Tours. Autrement dit, les Messins se présenteront à Bollaert dans un 4-4-2 qui leur réussit plutôt bien depuis quelques semaines.
Sans Guirane N’Daw
Devant Thomas Didillon – qui n’a encaissé qu’un seul but lors des quatre dernières journées de Ligue 2 – le quatuor Balliu-Milan-Rivierez-Udol est reconduit. À la récupération, l’incontournable Georges Mandjeck sera associé à Nuno Reis, les couloirs étant occupés par Daniel Candeias et le meilleur passeur et buteur du FC Metz, Yeni Ngbakoto. Devant, Habib Diallo et Christian Bekamenga (de retour à Lens où il avait difficilement débuté la saison) auront pour objectif de gonfler leurs stats respectives. Et, pourquoi pas, trouver ensemble le chemin des filets dans un même match…
Côté lensois, Antoine Kombouaré est privé des services de Pablo Chavarria, Anthony Scaramozzino, Jonathan Nanizayamo, Taylor Moore et Pierrick Valdivia, tous blessés. Et si l’ex-Messin Joris Delle est bien présent, Guirane N’Daw, lui, n’a pas été retenu par son entraîneur.
J.-S. G.
