Le milieu du Maccabi Haïfa n'a pas apprécié les piques du président du FC Metz, qui se demande si le joueur a encore le niveau de la L1.
De retour en France après avoir offert la Coupe d'Israël à son club du Maccabi Haïfa en marquant le seul but de la finale contre le Maccabi Tel-Aviv (1-0, le 24 mai), Ludovic Obraniak (31 ans) se réjouissait de pouvoir goûter à un repos bien mérité. Mais Bernard Serin (65 ans), le président du FC Metz, a subitement gâché ses vacances entamées dans sa belle-famille, du côté de Vilette. Dans une interview publiée jeudi sur le site mercato365, le président Serin ne s'est pas privé de lui asséner plusieurs piques : « Ludovic Obraniak n'avait pas souhaité venir chez nous quand on est montés en Ligue 1, il y a deux ans. Il préférait un peu plus d'exotisme. Là, il est dans un Championnat dont on se demande si, compte tenu de son âge, le rythme de la Ligue 1 est encore compatible.» D'ordinaire, ce genre de réflexions n'aurait pas fait bondir ce joueur pourtant de caractère. Mais le fait qu'elles sortent tout droit de la bouche du président du FC Metz, le club de sa ville natale et de coeur, l'a blessé et poussé à réagir.
«IL VIENT M'ATTAQUER GRATUITEMENT EN REMETTANT EN CAUSE MON NIVEAU PHYSIQUE»
Sur sa page Facebook, tout d'abord, où Obraniak a rédigé lui-même une lettre ouverte à son « Cher M. Serin ». Au téléphone, ensuite, où il a été joint hier, en fin d'après-midi. Il explique le pourquoi de son émotion : «Monsieur Serin représente une institution, le FC Metz, dans laquelle j'ai grandi depuis l'âge de cinq ans, alors que lui, il ne l'a rejoint que depuis deux ans, rappelle-t-il tout d'abord. Et il vient m'attaquer gratuitement en remettant en cause mon niveau physique alors qu'il n'a pas vu un seul match de moi ? Je trouve ça irrespectueux, déplacé et indigne de l'héritage transmis par le président Molinari. Je ne me suis jamais mêlé de quoi que ce soit au FC Metz, ni permis de le critiquer quand ses choix l'étaient [critiquables]. Je suis poli, mais je ne peux pas laisser quelqu'un qui est depuis si peu de temps dans le football me juger de la sorte. J'ai l'impression qu'il nourrit une rancoeur à mon égard alors qu'il ne me connaît même pas. »
Elle daterait de deux ans, quand Obraniak avait décliné l'offre de revenir dans son club formateur. « Elle n'a jamais été officielle, rectifie-t-il. Philippe Gaillot, alors manager général, m'avait juste téléphoné pour tâter le terrain. Par respect pour M. Serin et par pudeur, je ne préfère pas vous révéler le montant de cette prétendue offre. Il m'était impossible à ce moment-là de revenir au FC Metz. » Étant donné la polémique déclenchée par les propos de son actuel président, un retour cet été l'est-il tout autant ? « S'il a dans l'idée de me faire revenir, ce n'était pas la meilleure façon de s'y prendre, » observe le milieu de terrain international polonais, à qui il reste un an de contrat à honorer en Israël. En cette quinzaine de Roland-Garros, la balle est désormais dans le camp de Bernard Serin.
Doublon ou triplon, article de l'Equipe deja publie et fusionné avec celui du RL qui parle de la même chose.