
L’émotion de Vincent Thill après son but. Photo Gerry Schmit (Le Quotidien)
Plus jeune buteur du Luxembourg contre le Portugal et néo-pro à Metz, Vincent Thill est raconté par trois coéquipiers en sélection.
Son jeu
Aurélien Joachim : « Il a demandé les ballons très bas. Avec l’expérience, il va voir que ça ne sert à rien. On peut jouer comme ça chez les jeunes, mais ici, il faut respecter certaines zones. Un n°10 comme lui, c’est entre les lignes qu’il doit faire les différences, pas dans sa moitié de terrain. C’est une erreur normale à son âge, il va vite apprendre. Son but ? Il a fait le geste qu’il fallait. En revanche, il a beaucoup trop taclé pour un n°10. Mais ce n’est pas moi qui vais le lui reprocher, j’ai pris un rouge dès ma première sélection… »
Chris Philipps : « Il a surtout proposé des solutions. On l’a vu partout. Il court dans tous les sens. Il va vite comprendre qu’il a aussi des tâches tactiques. Parfois, il devra presser le n°6 d’en face. Mais on ne peut pas lui en vouloir et on ne va pas se plaindre de l’avoir avec nous. Un joueur comme ça doit avoir une certaine liberté. Dans deux, trois ans, il va faire beaucoup de différences. »
Cédric Sacras : « Son seul défaut, c’est qu’il ne sait pas défendre. Mais dès qu’il a la balle, il sait ce qu’il a à faire. C’est beau qu’il marque juste après avoir signé son contrat pro. Ça permet à tout le monde de se reconcentrer sur le plus important : le jeu. Lui, il n’a toujours pensé qu’à ça. »
Sa célébration
A. J. : « Il a sauté partout. On aurait dit qu’il venait de gagner la Coupe du monde. J’ai cru qu’il allait pleurer, il était très ému. »
C. P. : « On a rigolé ! Il venait de réduire le score, on perdait encore, mais c’était quelque chose de beau, il était vraiment heureux. Sa célébration ? C’était n’importe quoi, mais c’était de l’émotion. »
Son contrat à Metz
A. J. : « Quand on a vu qu’il avait signé à Metz, on l’a félicité. Pour lui, c’est le mieux. Quand tu es pro à Metz, tu t’entraînes avec des mecs expérimentés. Il va progresser plus vite avec un groupe de L1 qu’avec les U23 du Bayern. Maintenant, il va prendre des coups parce que les vieux n’aiment pas les petits jeunes qui dribblent, mais il va s’y habituer. »
C. P. : « Pendant le stage, il m’a demandé : « Alors, tu seras à Metz l’année prochaine ? » Je lui ai dit oui. Le soir en rentrant, j’entends qu’il a signé pro. Je crois qu’au moment de notre discussion, il a essayé de m’en parler. […] C’est un jeune intelligent. Son recul m’impressionne. »
C. S. : « Il n’a jamais été perturbé par tout ce qui s’est dit. Son entourage gère ça. Lui est focalisé sur le terrain. Il m’a dit : « Quand on joue au foot, c’est pour avoir un contrat pro, alors je ne peux qu’être heureux. » On parle souvent de son âge. En marquant contre le Nigeria, il a prouvé qu’il n’était pas trop jeune. »
Son intégration
A. J. : « Il est assez réservé, mais c’est plutôt normal, il a 16 ans. Sur le terrain, il n’est pas timide, je pense que ça s’est vu contre le Nigeria, non ? »
C. P. : « J’ai l’impression que tout le monde (en sélection) a voulu l’aider et le protéger. C’est bien. Je ne suis pas un proche de sa famille, alors je ne sais pas comment il me voit. Ce qui est sûr, c’est que je vais l’aider à Metz pour que tout se passe le mieux possible pour lui. Il ne faut pas lui enlever ce plaisir de jouer au foot. »
M. P. (Le Quotidien).
La Citadelle privatisée durant deux jours pour les Bleus

Christophe Dufossé, le patron de La Citadelle, ici devant son établissement. Photo Archives RL/Maury GOLINI
Côté pile, il y a le match de football France-Ecosse qui se jouera devant près de 25 000 spectateurs samedi soir au stade Saint-Symphorien. Côté face, dans les coulisses de la rencontre, il y a une organisation qui a été mise en place depuis des mois par la Fédération française de football. Notamment pour toutes les questions d’intendance et d’hébergement comme l’explique Christophe Dufossé, le patron de La Citadelle.
Pour la troisième fois en dix ans, c’est en effet dans le prestigieux établissement messin que les Bleus de Didier Deschamps vont séjourner. L’hôtel a été privatisé de vendredi à dimanche par la FFF.
Sécurité. La Citadelle va être placée sous très haute surveillance ce week-end. Comme lors de la venue d’Angela Merkel et François Hollande lors du sommet franco-allemand, le dispositif policier déployé sera conséquent vu le contexte. « Ce sera bien supérieur à ce que l’on connaît pour une équipe de Ligue 1 », précise Christophe Dufossé.
Au-delà du risque d’attentat, le dispositif sera également prévu pour repousser les fans à bonne distance de l’établissement. La Ville de Metz a d’ailleurs mis des barrières de sécurité à disposition pour dresser un périmètre autour de l’hôtel.
Privatisation. Si vous aviez prévu d’aller manger à La Brasserie de La Citadelle ce week-end, c’est râpé ! À l’exception du Magasin aux vivres, le restaurant étoilé des lieux, l’ensemble de l’établissement sera privatisé par les Bleus. Histoire de ne pas être dérangés. La délégation tricolore attendue est conséquente puisqu’en plus des 23 joueurs sélectionnés par Didier Deschamps, on compte un important staff auquel il faut ajouter des invités de la fédé. Soit pas loin d’une centaine de personnes. Cahier des charges. Du côté de la Fédération française de football, on ne laisse rien au hasard. Notamment côté repas. Christophe Dufossé et ses équipes ont donc reçu des consignes très précises du staff des Bleus pour les repas du week-end. Les pigeonneaux et le Chablis sont proscrits. « Pour les footballeurs, c’est classique. Des crudités, du poisson et de la viande », détaille Christophe Dufossé. Autres éléments à prendre en compte pour la préparation des repas, les allergies des joueurs (gluten notamment), leurs habitudes alimentaires (en fonction des religions) mais aussi les recommandations très précises du staff tricolore. « Il est clair qu’il y a une très forte exigence de la fédération sur tout un tas de détails, par exemple la variété de yaourts. »
Effervescence. C’est la troisième fois, depuis qu’il est à la tête de l’hôtel, que Christophe Dufossé accueillera les Bleus. Après avoir reçu la génération Domenech en 2005 et celle de Laurent Blanc en 2010, le patron de La Citadelle s’attend donc à avoir une certaine effervescence aux abords de son établissement avec des supporters désireux d’obtenir l’autographe de Pogba, Griezmann ou Matuidi. « Peut-être qu’ils feront une petite sortie pour aller en signer quelques-uns », pronostique Christophe Dufossé. Ils devraient donc être nombreux, vendredi (plutôt en fin de matinée, selon nos informations), et samedi dans la journée, à guetter le bus des Bleus près de La Citadelle…
Où les Bleus vont-ils dormir ce week-end ? À La Citadelle, comme lors de leurs précédentes venues en 2005 et 2010. L’équipe de France y posera ses bagages ce vendredi jusqu’à dimanche matin.
La Citadelle va être placée sous très haute surveillance ce week-end
Fabien SURMONNE.
Les Bleus direction Metz
Programme. L’équipe de France a quitté l’Autriche ce vendredi matin après seulement deux jours et demi de stage… Les Bleus ont pris leurs quartiers à Metz. Didier Deschamps tiendra sa traditionnelle conférence de presse d’avant-match à 16h45 au stade Saint-Symphorien où Hugo Lloris et ses partenaires s’entraîneront à partir de 17h30. Une séance qui s’effectuera à huis clos. Ce samedi, la France affrontera l’Ecosse (21 h) sur la pelouse messine pour son dernier match de préparation avant l’Euro. Le retour à Clairefontaine est programmé dimanche.
Pluie. Interrogé par un journaliste autrichien sur le charme de la station de Neustift im Stubaital, l’attaquant tricolore de Manchester United, Anthony Martial, n’y a pas été par quatre chemins : « Franchement ? Il y a quand même beaucoup de pluie. C’est déjà le cas à Manchester. Donc, pour mes vacances, ce sera plutôt une destination ensoleillée » , a-t-il répondu dans un large sourire.