Attendu au tournant, mardi à Boulogne-sur-Mer, le FC Metz a répondu présent. Son premier succès à l’extérieur (0-2) recèle des promesses qu’il lui faut confirmer dès samedi, en Coupe de France.
Adama Tamboura, très entreprenant sur son flanc gauche, a donné beaucoup de soucis à la défense boulonnaise. Photo MAXPPP
Une image. Non, deux. La première, celle de l’accolade joyeuse entre Joris Delle, le gardien messin, et son entraîneur, Jean-Pascal Singla. La seconde, celle des joueurs messins et de leurs sourires aux abords du rond central du stade de la Libération. Mardi soir, tandis que les Boulonnais – les anciens Messins Vincent Bessat et Laurent Agouazi en tête – rentraient aux vestiaires la tête basse, les hommes de Dominique Bijotat, eux, célébraient ensemble leur premier succès de la saison à l’extérieur.
GRAND ANGLE
Pas de quoi sauter au plafond, certes. A Boulogne-sur-Mer, le FC Metz n’a jamais remporté que sa troisième victoire en dix-sept matches et sa situation comptable ne lui autorise aucun excès d’euphorie : à deux marches de la trêve hivernale, dans laquelle il entrera après avoir reçu Istres, vendredi prochain, et s’être déplacé à Nîmes trois jours avant le réveillon de Noël, le club du président Bernard Serin piétine toujours dans un territoire du classement où il ne fait pas bon traîner. Plus dans la zone rouge, d’accord, mais à la frontière…
Derrière ce constat dressé à la lueur de la prudence, s’en impose un autre, légitimé par le souvenir rafraîchissant de la production messine observée avant-hier face à une formation jusqu’ici invaincue sur sa pelouse : application, réussite, sérieux et envie. Le temps d’une soirée, Metz a réussi à mêler des ingrédients dont il a souvent eu du mal à trouver le bon dosage ces derniers temps… Alors oui, « ce n’est pas une fin en soi », insistait justement avant-hier Ludovic Guerriero. Mais pour le nouveau capitaine et son équipe arrivés à Boulogne aux abois, le progrès n’est pas anodin. Il ouvre une brèche à l’espoir qui s’était une fois de plus refusé à elle, la semaine passée, au Havre, au terme d’une piètre prestation sanctionnée par un septième revers.
Du changement à tous les niveaux
« Nous avons peut-être profité de l’ouverture du score rapide, mais par la suite, au niveau de la stratégie, de l’organisation, nous avons réalisé ce que nous avions prévu », notait hier l’entraîneur messin, pas mécontent, on s’en doute, de s’évader de l’habituel champ lexical du regret et de la déception. Son système, axé sur « une bonne assise défensive et l’implication de chacun dans le repli » a porté ses fruits. Aidé, il faut le dire, par un regain certain de caractère dans l’approche et la conduite des événements. « Cette victoire montre que les garçons savent et peuvent. »
Plus de caractère, donc. Ce changement palpable dans l’attitude a coïncidé avec celui apporté au visage du onze messin. Romain Brégerie invité à céder sa place dans le groupe en même temps que son brassard, Gaëtan Englebert resté à quai, comme Oumar Sissoko, Olivier Cassan et Tenema N’Diaye, suspendu, Metz s’est appuyé sur d’autres pions pour avancer. Sur le jeune Kalidou Koulibaly, auteur d’une prestation plus qu’encourageante au cœur de la défense, mais aussi sur Rudy Gestede, auteur d’un retour gagnant à la compétition ou encore Gaëtan Bussmann, auteur pour sa part de la passe décisive ayant conduit au second but messin…
S’il importe de mesurer l’accent "révolutionnaire" des bouleversements opérés par Dominique Bijotat, leur effet reste indéniable. Le message adressé par l’entraîneur messin aux joueurs non retenus dans le groupe a aussi été entendu par ceux qui ont goûté au froid boulonnais. Reste maintenant à espérer que l’écho ne s’est pas perdu sur le chemin du retour. « Nous avons ce match de Coupe de France, samedi, à Sannois Saint-Gratien pour confirmer. Aussi bien ceux qui ont joué à Boulogne que les autres, à qui il revient de rehausser leur niveau de jeu. Ils en sont capables. » Y’a d’la foi. Pourvu que ça dure.
Cédric BROUT.
Publié le 09/12/2010
Et maintenant, Saint-Gratien
Avant de retrouver leur pelouse pour la dernière fois de l’année, vendredi prochain face à Istres, les Messins se rendront ce samedi dans le Val-d’Oise. Les y attend un 8 e tour de Coupe de France, face à l’Entente Sannois/Saint-Gratien, club de CFA. Dominique Bijotat a d’ores et déjà prévenu les siens, fort du souvenir de la qualification douloureuse obtenue aux tirs au but, au tour précédent, face au Mée-sur-Seine, une modeste formation de Division d’honneur... « Il ne faut pas croire, ça ne sera pas un match plus facile que celui de Boulogne », indiquait hier l’entraîneur messin.
Derrière la mise en garde, l’ambition qui accompagnera les Messins en Ile-de-France sera simple : confirmer les bonnes dispositions affichées mardi soir en Côte d’Opale et demeurer ainsi dans une épreuve n’ayant rien de « secondaire » aux yeux du technicien messin. « Au-delà de l’intérêt qu’il y a à continuer notre chemin dans une compétition autre que le championnat, il y a aussi l’idée de préparer au mieux la réception d’Istres. Pour cela, il faudra garder l’état d’esprit qui nous a animés à Boulogne, et s’affirmer dans un contexte différent.» Au 7 e tour, le prochain adversaire des Messins avait retourné une situation qui semblait bien compromise face à la Vitréenne (CFA) : menés 2-1, les joueurs d’Adrien Suka l’avaient finalement emporté 3 buts à 2...
C. B.
fc metz express
Tableau de bord. Hier : décrassage pour les titulaires à Boulogne-sur-Mer, séance prolongée pour les joueurs entrés en cours de jeu et non utilisés. Aujourd’hui : une séance d’entraînement (10 h, terrain synthétique de Moulins-Lès-Metz). Demain : une séance en début d’après-midi (lieu à confirmer).
D’un match à l’autre. Dernier match : Boulogne - Metz (match en retard de la 15 e journée de Ligue 2), mardi 7 décembre : 0-2. Prochain match : Sannois-St-Gratien - Metz (8 e tour de la Coupe de France), samedi 11 décembre à 17 h. A suivre : Metz - Istres (18 e journée de Ligue 2), vendredi 17 décembre à 20 h ; Nîmes - Metz (19 e journée), mardi 21 décembre à 20 h.
A l’infirmerie. Nuno Frechaut est resté aux soins hier : le défenseur messin a pris un coup mollet, mardi, sur la pelouse de la Libération. Diafra Sakho, lui, est revenu du Nord avec une douleur aux adducteurs. Pour le reste, mis à part Kévin Diaz, en phase de rééducation, tout le monde est opérationnel.
Suspendu. Aucun.
Buteurs. N’Diaye, Sakho (2), Brégerie, Cassan, Diagne, Diaz, Fleurival, Gestede, Mutsch, Traoré (1).