Les partenaires de David Fleurival sont sur le chemin de la rédemption. Une bonne performance à Nîmes, ce soir, les éloignerait de la zone de relégation. Photo Karim SIARI
Revigoré par deux succès consécutifs à Boulogne et face à Sannois Saint-Gratien, Metz aborde son dernier rendez-vous de l’année à Nîmes dans une relative sérénité. Une notion nouvelle partagée par son adversaire gardois.
Hier, 11h30, un épais manteau neigeux camoufle Saint-Symphorien. Anthony M’Fa, heureux gardien qui a découvert samedi les joies d’une titularisation convaincante face à Sannois Saint-Gratien, pousse le véhicule embourbé d’un de ses coéquipiers. Le dépannage est joyeux, teinté d’une franche rigolade. C’est ainsi, la neige peut aussi réveiller une âme d’enfant et ne pas seulement désespérer l’automobiliste lambda.
A la veille de mettre un point final à cette année civile dans le Gard, les visages messins sont moins crispés, les poignées de main plus chaleureuses que lors des pérégrinations passées. L’idée d’un changement a vraisemblablement fait son chemin, sur et en dehors du terrain : « Nous sommes en progrès, reconnaît Dominique Bijotat. Aujourd’hui, c’est bien d’évoquer un état d’esprit nouveau. Mais pour y parvenir, il a fallu chahuter et secouer ce groupe. »
Oui, secouer et faire tomber quelques têtes. Après Romain Brégerie et Gaëtan Englebert, c’est au tour de Ténéma N’Diaye de disparaître de la feuille de match couchée par le technicien. Un choix musclé mais empreint de logique, tant l’attaquant malien peine à endosser la tunique de finisseur ardemment souhaité par l’aréopage mosellan. Surtout, ce choix conforte la résurrection de joueurs à l’origine du réveil messin intervenu le 7 décembre à Boulogne-sur-Mer (0-2). Même s’il réfute une quelconque "mise à l’écart", l’entraîneur ne peut nier les bienfaits matérialisés par l’impact de Koulibaly, la justesse de N’Gbakoto ou encore l’efficacité de Gestede, artisan majeur de la qualification messine pour les 32es de finale de la Coupe de France samedi : « Un garçon comme Rudy a affiché un état d’esprit remarquable à Boulogne et il s’est décarcassé comme jamais en Coupe. Je me dois d’utiliser des joueurs en forme. Il y a une remise en cause de certains mais pas de mise à l’écart. » Dont acte.
Nîmes, ce modèle
Revigoré par ses deux derniers succès, réconforté par son assise défensive inviolée pour cinq buts inscrits, le patient messin n’en garde pas moins à l’esprit le souvenir récent de ses tourments. Ni sa situation comptable (18 e, 16 points), ni le profil de son adversaire sudiste ne l’autorisent à un excès de confiance : « Nous ne baignons pas dans l’autosatisfaction après deux victoires. Notre position demeure difficile au classement. C’est bien d’avoir rectifié le tir, surtout à Boulogne, mais il faut concrétiser ce mieux en atteignant la trêve avec 1 ou 3 points de plus. Seulement face à nous se présente un Nîmes en pleine bourre ».
La formation de l’ancien Messin Ludovic Butelle connaît une trajectoire ascendante. A la lutte pour le maintien en début d’exercice, le voisin et ennemi honni de Montpellier émet aujourd’hui des rêves de grandeur : « Ils sont désormais dans une situation extraordinaire qui leur permet de jouer la montée. », salue, sans jalousie, Dominique Bijotat. Metz croisera donc un modèle, un exemple à suivre au terme de cette année lourde en charge émotionnelle : « Certains ont déjà leurs valises prêtes à côté des sacs de sport… Mais avant de goûter à cette coupure, ce serait une bonne chose de nous régénérer l’esprit en quittant cette zone de relégation ». Histoire de chasser, pour de bon, les mauvais esprits…
Jean-Michel CAVALLI.
Publié le 21/12/2010
Rudy Gestede : « Avant, je doutais »
Rudy Gestede a marqué un but et des points, samedi, en Coupe de France. Photo Karim SIARI
Buteur lors des deux dernières sorties du FC Metz, Rudy Gestede a retrouvé du crédit au sein de l’effectif messin.
Deux buts, une titularisation en Coupe de France, le ciel est plus clément au-dessus de votre tête… « Oui, il y a du mieux. J’ai enfin ouvert mon compteur but cette saison, du moins en championnat. C’est bon pour le moral, d’autant que ces deux réalisations s’inscrivent dans un contexte de victoires. »
• Vous avez profité des passes décisives de Yéni N’Gnakoto et Gaëtan Bussman. La jeunesse messine prendrait-elle enfin le pouvoir ? « En tout cas, cela prouve que le centre de formation est capable de répondre aux attentes des dirigeants. On nous a donné notre chance et on confirme. A mes yeux, il fallait arrêter de se mettre la pression et se libérer davantage. Maintenant, on doit tout de même mesurer le chemin à parcourir avant de nous stabiliser. »
• A titre personnel, votre but à Boulogne a-t-il servi de déclic ? « Comme tout attaquant qui ne marque pas, j’avais besoin de me libérer en retrouvant le chemin des filets. Avant, je doutais, je me posais trop de questions. Il faut être costaud psychologiquement lorsqu’on sort du groupe et que par la suite, on ne bénéficie que de bouts de matches. »
• Les blessures ont longuement retardé votre avènement. Le physique, est-ce la clé de votre renouveau ? « C’est vrai que j’ai connu mon lot de pépins. Désormais, j’appréhende mieux mon corps. Avant et après chaque entraînement, je m’astreins à des étirements et à des exercices pour me préserver. »
• Comment jugeriez-vous ce déplacement à Nîmes ? « Il est très, très important. Atteindre la trêve en quittant la zone des relégables nous ferait un bien fou dans la tête… »
• Les dirigeants sont en quête d’un attaquant durant le mercato. Vous sentez-vous menacé ? « Non, je me concentre sur mes propres performances. A moi de me montrer, de prouver ma valeur… »
J.-M. C.
Publié le 21/12/2010