Clap de fin pour Stéphane Borbiconi. Le réveil d’une douloureuse blessure au pied gauche, vendredi dernier au Havre, contraint le défenseur messin à mettre un terme à sa carrière.

A trente-deux ans, Stéphane Borbiconi doit dire adieu au gazon et au ballon. Un coup d’arrêt imprévu pour le défenseur messin. Photo Pascal BROCARD
Le FC Metz n’a pas perdu qu’un match. Vendredi dernier, au Havre, où il a bêtement laissé filer une qualification pour le deuxième tour de la Coupe de la ligue qui lui tendait les bras, il a aussi perdu un défenseur. Entré en jeu à la place d’Adama Tamboura, peu après l’heure de jeu, Stéphane Borbiconi a, en effet, ressenti une douleur au pied gauche, pied qui avait déjà fait l’objet d’une intervention chirurgicale en 2006.
Le réveil brutal de sa blessure ( lire par ailleurs) a conduit le joueur de trente-deux ans à prendre une décision radicale sitôt rentré aux vestiaires : mettre un terme à sa carrière. Il l’a confirmé hier au Républicain Lorrain.
• Stéphane, le foot et vous, c’est donc terminé ?
« Oui. Le haut niveau, je ne peux plus. J’arrête ma carrière. Je l’ai annoncé au doc’dès la fin du match. Je lui ai dit "ça ne va plus, il faut faire quelque chose… " »
• Et alors, comment gérez-vous ce qui vous tombe dessus ?
« J’avoue que j’ai passé un sale week-end. Je ne réalise peut-être pas encore. Mais ce n’est pas évident. C’est d’autant plus difficile à accepter que ce n’est pas un choix. C’est mon corps qui a dit stop. »
« A part aller à Lourdes »
• Aucune solution médicale envisageable ?
« Non. J’ai tout fait, tout tenté, à part aller à Lourdes… Depuis mon opération en 2006, la douleur ne m’a jamais vraiment quitté. J’ai continué à jouer en essayant de l’apprivoiser, avec des traitements qui ne faisaient que masquer le fond du problème. »
• Cet événement intervient quelques semaines seulement après votre retour à Metz et votre prolongation de contrat jusqu’en 2013. Vous sembliez alors plein d’ambition…
« Je l’étais, effectivement. J’avais très envie de rejouer pour mon club. J’avais accepté de revoir mon salaire à la baisse, je voulais aider Metz cette saison. La période de préparation s’est d’ailleurs plutôt bien passée me concernant. J’avais de bonnes sensations, même si je savais que je ne me libérerais jamais vraiment de cette douleur au pied. Je m’étais dit qu’avec beaucoup de travail ça irait, mais non. Il y a eu ce match au Havre. Sur la deuxième ou troisième accélération, j’ai senti que ça avait craqué… »
« Dur à accepter »
• Et maintenant ?
« Maintenant ? Je suis dans la paperasse. Je suis en arrêt de travail. »
• Mais concernant la nouvelle vie qui se dessine pour vous ?
« Je me dis que je me dirige vers une nouvelle vie, sans foot. Ça va être bizarre. Je savais plus ou moins que j’étais en sursis depuis longtemps, mais aujourd’hui c’est une réalité : le foot professionnel, c’est terminé pour moi. C’est dur à accepter, mais vis-à-vis de mes coéquipiers, de mon club, des supporters, je ne pouvais pas prendre d’autre décision. Pour se présenter sur le terrain, il faut être performant. Pour la suite, je n’ai pas encore les réponses à toutes les questions que je me pose. Je vais essayer de relativiser. J’ai fait ma petite carrière quand même… »
Cédric BROUT.
Recherche défenseur central
« Une dégénérescence arthrosique sous l’avant-pied gauche. » Voilà le mal qui a conduit Stéphane Borbiconi à sonner la fin de sa carrière. « Il n’y a plus de solutions thérapeutiques », poursuit André Marie, le médecin du FC Metz.
Derrière cette absence de remède, un autre problème se dessine pour le club de Bernard Serin, lié celui-là au départ imprévu d’un joueur sur lequel le staff comptait cette année. « Pour nous, c’est handicapant, explique le président. Il nous faut rechercher un défenseur central, or, à ce stade de la saison, ça ne court pas les rues et cela prendra du temps.Notre défense est vraiment en chantier… »
Définitivement privé de Stéphane Borbiconi, l’entraîneur Dominique Bijotat devra aussi composer un certain temps avec l’absence de Kalidou Koulibaly, retenu avec l’équipe de France des moins de 20 ans pour le Mondial en Colombie qui débutera ce vendredi…
Aux difficultés du marché, s’ajoute celle de la situation financière du FC Metz, placé comme de nombreux autres clubs sous encadrement de la masse salariale par la Direction nationale de contrôle de gestion. « Nous avons la nécessité de discuter avec la DNCG, note Bernard Serin. Nous allons attendre la décision de la médecine du travail concernant Stéphane Borbiconi, et voir si elle estime qu’il est inapte à exercer son métier. »
C. B.
FCMETZ EXPRESS
Tableau de bord. Aujourd’hui : une séance d’entraînement (9h30). Demain : une séance (9h30). Jeudi : une séance à 9h30, puis départ pour Tours en début d’après-midi. Samedi et dimanche : repos.
D’un match à l’autre. Prochain match : Tours - Metz (1 re journée de Ligue 2), vendredi 29 juillet à 20h. A suivre : Metz - Arles-Avignon (2 e journée), lundi 8 août à 20h30 ; Guingamp - Metz (3 e journée), vendredi 12 août à 20h.
Suspendu. Fallou Diagne, expulsé vendredi dernier au Havre, consécutivement à deux avertissements, ne pourra pas participer au premier match de championnat, vendredi à Tours. Le défenseur sénégalais purgera son match de suspension automatique.
Infirmerie. Olivier Cassan a repris le chemin de l’entraînement. Mais en solo : blessé au genou quelques jours à peine après la reprise de l’entraînement, le milieu de terrain va, en effet, devoir rattraper son retard physique avant de retrouver ses coéquipiers et de pouvoir postuler à une place dans le groupe de Dominique Bijotat. Gaëtan Bussmann (genou) a également quitté l’infirmerie.
Ibrahima Camara à l’essai
Défenseur latéral, Ibrahima Camara est arrivé à Saint-Symphorien hier matin. Le défenseur guinéen, âgé de vingt-cinq ans, y restera quelques jours, le temps pour le staff de se faire une idée plus précise du potentiel de cet international passé successivement par Parme (Italie), Le Mans, Nantes et Eupen (1 re division belge) la saison dernière. Capable d’évoluer à droite comme à gauche, le joueur avance près de 80 apparitions en Ligue 1 sous le maillot manceau.