
Le jeune défenseur messin Hamadi Ayari (à gauche) et ses équipiers ont souffert avant de réagir en prolongation. Photo Karim SIARI
Metz a dû attendre, hier face à Beauvais (4-1), les prolongations pour oblitérer son ticket pour le huitième tour. C’est toujours mieux qu’Amiens, son prochain adversaire en championnat, éliminé par une équipe de CFA 2.
Clap, clap, clap. La mélopée ayant accompagné l’entrée des joueurs était (malheureusement) annonciatrice de ce qui attendait les 2 589 spectateurs disséminés, hier, dans les travées de Saint-Symphorien. Pour son entrée en lice en Coupe de France, Metz s’est fait peur face à une équipe de Beauvais actuellement engluée dans les eaux troubles du National.
Évidemment, comme l’a justement souligné Dominique Bijotat, « même si la formule est facile, seule la qualification compte. » C’est effectivement ce qu’il faut retenir de cette soirée (trop) longtemps monotone, triste et crispante.
L’entraîneur messin avait pourtant demandé à ses joueurs d’« avoir faim ». Mais visiblement, l’apéritif, pas plus que l’entrée d’ailleurs, n’était au goût de Ludovic Guerriero et de ses partenaires. Car s’ils ont souvent eu le monopole du ballon, ils ont dû attendre les prolongations pour enfin se libérer. « On aurait pu douter, explique Dominique Bijotat, mais au final, c’est l’esprit de groupe qui fait la différence. » Un discours qui avait déjà accompagné, à juste titre, les deux dernières sorties – victorieuses – des Messins en championnat. Des mots qui ne doivent cependant pas masquer des lacunes techniques encore trop flagrantes. « Il y a eu beaucoup trop de déchets, confirme ainsi Yohan Betsch, buteur et passeur décisif pour sa première à Saint-Symphorien. Mais on n’a pas lâché. » Pour finalement planter trois buts alors à la nuit tombante. Samy Kehli, entré à la pause sur le front de l’attaque et idéalement servi dans la profondeur par Yohan Betsch (103 e), ce même Betsch d’une frappe aussi soudaine que violente (113 e) puis Oumar Pouye à la réception d’un centre parfait signé Duhamel (118 e) ont ainsi fait jaillir la lumière dans les ultimes instants. Trois buts venus du banc. « Les changements ont aidé l’équipe à mieux se trouver », assure Dominique Bijotat. Le tout sous le regard d’un certain Vedran Vinko, transi de froid dans les tribunes…
Merci Fallou
Le jeune Slovène aurait sans aucun doute aimé être au milieu de ses coéquipiers hier, et, pourquoi pas, apporter un peu de fraîcheur et de spontanéité au sein d’une formation messine qui aura tout de même attendu vingt-neuf minutes pour placer une première frappe, œuvre de Bouby sur coup franc. Une sorte de déclic puisque Metz s’est alors mis à jouer et après un exploit de Lucas sur une tête de Diaz (32 e), Duhamel ouvrait finalement la marque d’une frappe contrée par Makuma (33 e). Beauvais, courageux à défaut d’être séduisant, accusait le coup mais ne rompait pas, malgré les tentatives de Kehli (50 e) et Koulibaly (52 e). Au contraire, Reydel se rappelait aux bons souvenirs de ses anciens partenaires en étant à l’origine de l’égalisation signée Louisy-Daniel (62 e). Coupé en deux, Metz retombait alors dans ses travers pendant que les premiers spectateurs quittaient le stade et que les supporters de Génération Grenat, muets jusqu’ici, délivraient un nouveau message de défiance à l’égard de Dominique Bijotat. Raddas aurait pu plomber encore un peu plus l’ambiance au tout début des prolongations sans une impeccable intervention de Fallou (99 e). Finalement, les Messins, accueillis très froidement en milieu d’après-midi, sifflés à la tombée de la nuit, ont quitté la scène sous des applaudissements nourris. La magie de la Coupe de France sans doute…
Jean-Sébastien GALLOIS.
FC METZ – AS BEAUVAIS : 4-1 (ap)
Stade St-Symphorien. Temps froid. Pelouse correcte. 2 589 spectateurs. Arbitre : M. Millot. Mi-temps : 1-0. Fin du temps réglementaire : 1-1. Buts pour Metz : Duhamel (33 e), Kehli (103 e), Betsch (113 e), Pouye (118 e) ; pour Beauvais : Louisy-Daniel (62 e). Avertissements à Metz : N’Gbakoto (67 e), Ayari (101 e) ; à Beauvais : Graton (28 e), Milambo (38 e), Pointeau (111 e).
METZ. Sissoko – Ayari, Fallou, Koulibaly, Bouby – Guerriero (cap., Pouye, 100 e) – N’Gbakoto (Betsch, 68 e), Sarr (Kehli, 46 e), Traoré, Diaz – Duhamel. Entraîneur : Dominique Bijotat.
BEAUVAIS. Lucas – Reydel, Mendy, Makuma (cap.), Graton – Milambo, Goaziou (Amoueya, 79 e), Andriatsima – Raddas, Louisy-Daniel, Crémin (Pointeau, 79 e). Entraîneur : Alexandre Clément.