
Pour le FC Metz et Ludovic Guerriero, qui devrait faire une nouvelle pige en défense centrale ce soir, renverser le Rocher monégasque s’avère une mission délicate. Mais indispensable. Photo Pascal BROCARD
Fragile premier non-relégable, le FC Metz accueille, ce soir, une équipe de Monaco complètement relancée et en confiance. Une sortie qui s’annonce périlleuse, mais à sept journées de la fin, un succès est indispensable.
D’un côté, une équipe en plein doute. De l’autre, une formation euphorique ou presque. Nous sommes le 2 décembre 2011. Monaco est aux portes de l’enfer, pendant que son adversaire du jour, le FC Metz, entrevoit un goût de paradis au détour d’un probant succès (0-2) sur la pelouse du stade Louis-II.
Un peu plus de cinq mois plus tard, les rôles se sont inversés. Le National tend les bras aux Messins pendant que du côté du Rocher on se remet à rêver d’une improbable et miraculeuse remontée en Ligue 1. Un rêve qui a un coût. La manne financière disponible (100 M€ sur quatre ans) depuis l’arrivée de MSI, la société du milliardaire russe Dmitri Rybolovlev, désormais actionnaire majoritaire du club, a permis à Monaco de passer la vitesse supérieure. L’équipe de Marco Simone qui se présentera, ce soir à Saint-Symphorien, n’aura, en effet, rien à voir avec celle qui jouait « la peu au ventre », comme le soulignait alors Dominique Bijotat. Sur les dix-huit joueurs retenus par l’entraîneur italien, seuls six étaient présents sur la feuille de match à l’aller…
En basculant en 2012, l’inquiétude a donc doucement, mais sûrement, changé de camp. Ainsi, pendant que Ludovic Giuly et ses (très nombreux nouveaux) partenaires dopaient leur cours de bourse, les Messins, eux, voyaient leurs belles économies contractées à l’automne fondre comme neige au soleil.
Et c’est peu de dire que les Lorrains ont, aujourd’hui plus que jamais, un besoin urgent de liquidités pour ne pas céder à une dépression de plus en plus prégnante. À seulement sept journées de la clôture des marchés, une seule petite unité les sépare du Mans, le premier relégable qui reçoit, ce soir, la lanterne rouge amiénoise. Reste une vision optimiste – et tout bonnement nécessaire – qui serait de s’imposer face à Monaco. Un succès qui éloignerait les Messins de la zone rouge mais qui leur permettrait également de revenir à hauteur de son adversaire du jour, actuellement onzième avec quarante points.
« D’autres arguments »
À condition de trouver la recette pour faire enfin chuter une équipe monégasque qui reste sur une série de trois succès d’affilée et huit matches sans la moindre défaite (6 victoires dont 4 à l’extérieur et 2 nuls)… « Après deux ou trois matches assez brouillons, les Monégasques sont parvenus à faire l’amalgame, souligne Dominique Bijotat. Cette équipe est en confiance, elle gère bien ses matches et peut compter sur des joueurs expérimentés et efficaces. » Et pour contrarier les ambitions princières, l’entraîneur messin veut que son équipe soit entièrement tournée vers « l’essentiel, à savoir les deux zones de vérité, comme ce fut le cas face à Boulogne ». « Et si nous accusons un quelconque déficit technique durant la rencontre, poursuit ce dernier, je sais que nous avons d’autres arguments à faire valoir. » Sous-entendu, l’abnégation, l’envie et la solidarité.
Il faudra surtout se débarrasser de cette fébrilité qui a envahi les têtes et les corps vendredi dernier à Amiens. « C’est vrai qu’on n’a pas réalisé le match qu’on souhaitait. J’attendais bien plus, reconnaît le technicien lorrain. Nous avons manqué d’ardeur dans notre démarche. Mais nous avons pris un point. Qui se révélera intéressant si nous nous imposons face à Monaco. »
Jean-Sébastien GALLOIS.
Redistribution des cartes

Absent lors deux dernières sorties messines, Thierry Steimetz devrait retrouver la pelouse de Saint-Symphorien ce soir. Photo Pascal BROCARD
Contrarié par les absences de Stéphane Besle et Kalidou Koulibaly, notamment, Dominique Bijotat est contraint de « revoir son dispositif ».
Dominique Bijotat n’est pas superstitieux. En tout cas, ce n’est pas l’argument retenu par l’entraîneur messin pour expliquer la nouvelle mise au vert de son équipe à la veille d’affronter Monaco, un vendredi 13. « Comme ce fut le cas avant la venue de Boulogne, j’ai estimé que nous avions besoin d’un peu plus de calme. C’est une manière différente de travailler, de se retrouver tous ensemble. »
C’est donc à huis clos que Ludovic Guerriero et ses partenaires ont peaufiné, hier, les derniers réglages, rendus d’autant plus nécessaires que ces derniers vont devoir, une nouvelle fois cette saison, jongler avec les absences des uns et des autres. Et pas des moindres, puisque c’est la charnière centrale qui est entièrement à revoir, Stéphane Besle étant suspendu, alors que Kalidou Koulibaly, victime d’une fracture du cinquième métatarse de la cheville droite, ne foulera plus une pelouse de Ligue 2 cette saison. « Cela va forcément entraîner des modifications et un changement du dispositif sur le terrain », explique l’entraîneur messin.
Ce dernier pourrait ainsi revenir à une organisation en 4-2-3-1 avec une défense inédite, ou presque. En effet, le quatuor qui devrait débuter ce soir composé de Guerriero-Abdoulaye dans l’axe avec Romain Métanire (de retour de blessure) et Adama Tamboura dans les couloirs a déjà été expérimenté à Tours (défaite 1-0) et face au Havre (défaite 0-2).
Le retour de Steimetz
Devant la défense, David Fleurival et Yohan Betsch pourraient être associés en soutien d’une ligne de trois composée, de droite à gauche, de Sadio Mané, Thierry Steimetz et Pierre Bouby. Le retour de l’ex-Amnévillois serait ainsi susceptible d’amener une assise technique qui a fait défaut aux Messins lors de leur dernière sortie à Amiens.
« Je m’attends évidemment à un match difficile, prévient Dominique Bijotat. Mais le championnat dans lequel nous sommes engagés avec six ou sept autres équipes l’est tout autant. À nous de mettre les arguments nécessaires pour enrayer la spirale positive dans laquelle s’est engouffré Monaco. De notre côté, il a fallu, ces dernières semaines, gérer de nombreux soucis. C’est peut-être pour cette raison qu’un phénomène de décompression est apparu à Amiens. On s’est préparé en conséquenc e. Un succès nous ferait tellement de bien… »
J.-S. G.
L’arbitre
Sébastien Moreira. Après avoir débuté en National en 2004, Sébastien Moreira, trente-quatre ans, a fait ses premiers pas en Ligue 2 quatre ans plus tard. Cette saison, ce dernier a principalement officié sur les pelouses de l’élite (14 matches, 64 avertissements, deux exclusions) et seulement à trois reprises en L2, distribuant onze cartons jaunes et deux rouges. M. Moreira n’a encore jamais croisé la route ni des Messins, ni des Monégasques.
Le chiffre (1)
77 000. L’arrivée à la tête de l’AS Monaco du milliardaire russe Dmitri Rybolovlev fin 2011 a bouleversé le quoditien du club princier. Si le nouvel actionnaire majoritaire de l’ASM a mis la main à la poche cet hiver afin de renforcer l’effectif de Marco Simone (pas moins de dix recrues), il a également décidé de se montrer très généreux avec ses joueurs. À condition que ces derniers se distinguent sur le terrain. Ainsi, en plus de percevoir 5 000 € par victoire (8 depuis le mois de janvier), Ludovic Giuly et ses partenaires peuvent prétendre à une prime de maintien qui dépend de leur nombre de succès. Si Monaco termine, par exemple, la saison avec treize victoires, chaque titulaire touchera 5 900 € par succès, soit près de 77 000 €, et chaque remplaçant 1 180 € (20 %), soit plus de 15 000 €.
Les retrouvailles
L’élève de Bijotat. Il est devenu le porte-bonheur de Monaco. Après avoir rongé son frein – et répété ses gammes – avec l’équipe réserve, Florian Pinteaux, vingt ans, s’est confortablement installé au sein de la défense professionnelle monégasque. Et avec lui, l’ASM n’a jamais perdu en championnat (5 victoires, 3 nuls). Et celui qui vient tout juste de parapher son premier contrat pro, n’est pas un inconnu pour Dominique Bijotat. En effet, c’est l’actuel entraîneur du FC Metz, alors responsable du centre de formation de Monaco, qui avait repéré et recruté le jeune Pinteaux alors qu’il évoluait chez les moins de quinze ans de l’US Pont-Sainte-Maxence. « Je vais sûrement l’apercevoir avant le match », espère le jeune Monégasque.
Le chiffre (2)
5. À l’occasion des quatre dernières sorties du FC Metz à Saint-Symphorien, les dirigeants messins ont décidé d’une offre spéciale billetterie. A commencer par la réception de Monaco, ce soir. Le prix de la place a ainsi été fixé à 5 € en tribunes RL, Ouest et Est et 10 € en tribune Sud-Moselle. Des tarifs attractifs qui pourraient permettre de battre le record d’affluence qui date de la venue de Clermont, le 2 mars dernier, où 12 498 spectateurs étaient venus encourager les Messins.
J.-S. G.