Ambiance électrique, coups de sifflet improbables : le match était tendu hier soir. Photo MAXPPP
A Péronnas, le FC Metz a renoué avec la victoire à l’extérieur (1-2) et pris une sérieuse option sur la montée en Ligue 2. Moment d’histoire : Albert Cartier a été expulsé.
L’empoignade valait le déplacement. Elle fut belle, virile, électrique par moments et souvent incertaine, mais elle a fini par sourire au FC Metz qui ne s’était plus imposé à l’extérieur depuis le 8 février. Cette quatrième victoire loin de Saint-Symphorien (1-2) est non seulement frappée du sceau du caractère mais elle est surtout d’une importance fondamentale pour les Lorrains qui assoient leur deuxième place ce matin, tout en profitant des résultats favorables des autres candidats à la montée. Autant l’écrire : ce succès dans l’Ain fleure bon la Ligue 2.
De notre envoyé spécial à Péronnas
Pour l’obtenir, les hommes d’Albert Cartier auront dû lutter contre plusieurs vents contraires. À commencer par l’arbitrage surréaliste de Didier Falcone qui aura alimenté l’électricité ambiante, en première mi-temps, au prix de coups de sifflet improbables. Le directeur de jeu s’est d’ailleurs activé très tôt en accordant un pénalty à Bourg-Péronnas pour une faute de Cirillo sur Nirlo (2e ). Di Tommaso a transformé le pénalty (1-0) et Metz de débuter ce match-clef de la manière la plus désastreuse possible. Les Mosellans eurent besoin d’une vingtaine de minutes pour s’en remettre et retrouver le fil conducteur. Et c’est Sakho qui a rétabli la connexion par une première percée solitaire annihilée par El Kharroubi (23e ). L’attaquant a insisté avec bonheur puisqu’une seconde échappée lui permettait de placer une frappe enroulée pour une égalisation bienvenue (1-1, 24e ).
Cartier expulsé !
Ce retour en fanfare de Metz n’a pas entamé la volonté bressane. Car cette partie échevelée a conservé son incertitude jusqu’à son terme, malgré le deuxième but messin. Bussmann a en effet profité d’une bourde de Barbet pour intercepter le ballon et l’offrir à l’inévitable Sakho qui marquait dans un but vide (1-2, 59e ).
Les Grenats avaient réussi le plus compliqué contre la meilleure défense du championnat mais ils ont ensuite reculé sous le poids des vagues bleues. Malgré un coaching contrarié par les blessures (Peradin, Di Tommaso), Hervé Della Maggiore et les siens ont puisé dans leurs ressources pour inquiéter Metz jusqu’au coup de sifflet final. Abou Deraa avait déjà raté l’égalisation de peu (66e ) et Bourg-Péronnas a ensuite été floué d’un pénalty pour une main de Bussmann dans la surface (89e ). Pourtant, Sarr aurait pu mettre tout son monde d’accord d’une frappe lointaine (80e ) mais les Mosellans n’ont jamais cessé de trembler.
Albert Cartier n’a rien su de la joie des siens en fin de partie car l’entraîneur lorrain n’y a pas assisté. À la 84e minute, il a confisqué le ballon sur une touche bressane et provoqué l’ire des bleus. Ce geste incroyable a naturellement ajouté à la tension ambiante et faillit provoquer une bagarre générale. Tout est finalement rentré dans l’ordre au moment où le technicien est lui-même rentré aux vestiaires lesté d’une expulsion. La première à son actif en quarante ans de carrière ! Ou le seul bémol de cette soirée, avec les quatre cartons jaunes mosellans. Sur le strict plan sportif en revanche, cette victoire vaut de l’or.
Christian JOUGLEUX.
Inévitable Diafra Sakho
Diafra Sakho. Photo Pascal BROCARD
Auteur d’un doublé, l’attaquant messin a offert la victoire aux siens hier et mis la main sur la première place du classement des buteurs.
L’homme-clef : Romain Métanire a rendu une première mi-temps de feu, hier, et Bruno Cirillo a souvent sauvé la maison grenat après une faute inaugurale qui a coûté cher. Mais l’homme-clef restera, pour changer, Diafra Sakho. L’attaquant a sorti Metz de sa torpeur en première mi-temps, via une première alerte (23e ) puis une frappe égalisatrice dans la foulée (24e ). Sakho a ensuite offert la victoire aux siens en profitant de l’interception de Bussmann pour inscrire sa quinzième réalisation de la saison et prendre seul la tête du classement des buteurs en National.
Le chiffre : 1. En quarante années de carrière, ni le joueur ni l’entraîneur n’avaient reçu de carton rouge. Albert Cartier a vécu sa première expulsion hier après un geste incroyable. Un ballon qui sort en touche, le technicien qui s’en empare et le glisse sous sa parka. Il a rendu fous les joueurs de Bourg-Péronnas. Il a surtout contraint l’arbitre à sévir pour ramener le calme. Et gagné un séjour devant la commission de discipline...
Le décor : Planté dans une zone industrielle, le stade municipal est voisin d’un site... Arcelor Mittal. Les Messins n’ont donc pas été dépaysés. Côté jardin, ils ont trouvé une pelouse dans un état très correct mais un terrain de petite taille, entouré d’un grillage et dominé par une tribune couverte unique capable d’accueillir deux-mille têtes pour une capacité totale de quelque 5 000 spectateurs. Petite particularité : le tableau d’affichage décompte le temps à l’envers ici.
La malédiction. C’est une sinistre tradition dont il se serait bien passé. Cette saison, le président du FC Metz n’a jamais assisté à une victoire des Messins en déplacement. Son bilan avant ce voyage dans l’Ain : « trois défaites et quatre nuls » , a-t-il avoué, un brin navré. Depuis hier, il a enfin chassé cette malédiction.
L’ancien : Passé par le FC Metz, Cyril Chapuis officie aujourd’hui sous les couleurs du FCBP. Son entraîneur, Hervé Della Maggiore, avait envisagé un temps de lui offrir sa première titularisation hier, pour miser sur la fibre affective mais le technicien s’est ravisé pour finalement laisser l’intéressé sur le banc au coup d’envoi. Au final, il n’est jamais entré en jeu.
Ch. J.
Metz pour un exploit ?
Le match. Chambly : 2e avec 63 pts (12V, 6N, 3D) ; dernier match : victoire face à Poissy (2-0). FC Metz : 14e avec 43 pts (4V, 8N, 11D) ; dernier match : victoire face à Valenciennes (1-0).
L’enjeu. Le match nul obtenu par les Messins face à Poissy le week-end dernier (1-1) avait laissé un goût amer. Les joueurs de José Pinot n’ont pas eu le temps de rester sur des regrets puisque, mercredi, ils enchaînaient avec une rencontre en retard contre Valenciennes (victoire 1-0) : leur quatrième succès. Poursuivre cette belle dynamique va s’avérer compliqué avec un déplacement, aujourd’hui, chez un adversaire de taille. Chambly est « la grosse équipe qui fait peur à tout le monde » selon José Pinot, l’entraîneur messin. Les joueurs de Chambly pointent en effet à la deuxième place avec douze victoires au compteur.
Le groupe. Quatorze joueurs ont pris la direction de Chambly. Si cinq professionnels (Michel Lê, Albert Baning, Olivier Cassan, Samy Kehli et Alhassane Keita) ont été laissés à la disposition de la réserve, José Pinot a également puisé chez les U19 pour composer son groupe. Ainsi, Fathi Eren et Ivan Moncada montent d’un cran pour cette rencontre à Chambly. L’effectif : Cappa – N’Dour, Coignard, Croizet, Eren, Moncada, Le, Baning – Tastan, Sosso Mbia, Cassan, Kehli – Segbe, Keita.
