Romain Métanire n’est pas étranger au renouveau d’une formation messine n’ayant plus encaissé le moindre but à domicile depuis quatre rencontres. Photo Anthony PICORÉ
À l’image de son défenseur, c’est un FC Metz en regain de confiance qui accueille Colmar, ce soir. « Rien n’est encore fait, mais une victoire serait un pas supplémentaire vers la Ligue 2 », affirme Romain Métanire.
Depuis quelques semaines, le FC Metz va mieux. Romain Métanire aussi. Une relation de cause à effet ? ( Large sourire ). « Je ne sais pas. Le foot se joue à onze et quand certains joueurs sont un peu en deçà de leur niveau, cela se ressent forcément sur le plan collectif. Mais l’inverse est vrai : cela marche dans les deux sens. En tout cas, c’est vrai que personnellement je me sens bien actuellement. J’ai le sentiment d’avoir retrouvé mes jambes, ma vivacité mais également de la fraîcheur mentalement. »
• Une certaine usure physique (il est le troisième joueur le plus utilisé par Albert Cartier cette saison derrière Gaëtan Bussmann et Diafra Sakho) conjuguée à une remise en question (il était remplaçant à Cherbourg et face à Vannes) peut expliquer votre baisse de régime constatée cet hiver ? « En partie. Mais je ne veux pas me cacher derrière ces excuses. Physiquement, le haut niveau implique la répétition des efforts. Il faut savoir gérer. Certains en font plus que moi sans aucun problème. Ensuite, concernant l’aspect psychologique, il est évident qu’on se pose des questions quand on ne joue pas. Mais la concurrence fait partie du jeu et je trouve tout à fait légitime que d’autres prennent votre place quand vous êtes moins bien. Je n’ai, pour autant, jamais baissé les bras. Au contraire. Le travail finit toujours par payer… »
• Le fait que la défense messine ait trouvé une certaine stabilité est-il également un facteur de votre retour au premier plan ? « C’est effectivement une bonne chose. Cela explique notamment qu’on ne prend plus de but à domicile depuis quatre matches. Même si on a tous l’habitude de jouer ensemble, avoir des automatismes demeure primordial. »
« Frustrant pour ne pas dire agaçant »
• Vous êtes un défenseur qui n’hésite pas à prendre son couloir afin de contribuer à l’effort offensif. Un registre dans lequel vous semblez particulièrement à l’aise. Reste le dernier geste, le centre, qui n’est pas toujours bien maîtrisé. Votre analyse ? ( Sourire ) « C’est malheureusement vrai. Et c’est très frustrant pour ne pas dire agaçant ! C’est un domaine dans lequel je redouble pourtant d’efforts à l’entraînement car je dois vraiment l’améliorer. En fait, je pense que je manque encore de relâchement sur la dernière passe. Mais j’y travaille… »
• Plus globalement, le FC Metz avance à grands pas vers son objectif avoué : la remontée en Ligue 2. ( Il coupe ) « On y pense. On en parle. Mais tant que rien n’est fait mathématiquement, le mot d’ordre est simple : interdiction formelle de se relâcher. C’est vrai que la pression est aujourd’hui un peu moins grande. Mais les huit matches qu’il nous reste à disputer sont tout aussi importants que ceux qui les ont précédés. Le petit creux que nous avons connu a renforcé encore un peu plus les liens. Notre collectif sera notre force jusqu’au bout. Et je pense que nous sommes capables d’effectuer un parcours similaire à celui du début de saison. »
• Pour confirmer vos propos, une victoire est donc impérative face à Colmar ? « Depuis l’ouverture du championnat le discours a toujours été le même : gagner à Saint-Symphorien. Il n’y a rien d’autre à ajouter ! À l’aller, nous avons souffert même si au final le nul ( 0-0 ) me semble mérité. Aujourd’hui, la donne est différente : on est chez nous et ce sera très difficile pour eux. »
Jean-Sébastien GALLOIS.
Messin jusqu’en juin et après ?
Son contrat avec le FC Metz expire au mois de juin. Romain Métanire poursuivra-t-il l’aventure avec son club formateur ? Des négociations sont en cours avec les dirigeants messins, mais rien n’est encore acté. « Pour l’instant, ma préoccupation première reste le terrain avec la montée comme objectif prioritaire, affirme l’intéressé. Le reste viendra tout seul. » Pour autant, il semblerait qu’aujourd’hui la volonté du jeune défenseur, vingt-trois ans depuis peu, serait « de rester à Metz… en Ligue 2 ».
La passe de cinq ?
« En nous imposant face à Bourg-Péronnas, nous avons franchi un nouvel obstacle. Mais il ne s’agit en aucun cas d’un tournant. Nous sommes sur le bon chemin, mais cette victoire n’offre aucune garantie. » S’il n’a pas boudé son plaisir après le succès de son équipe à Péronnas (1-2), vendredi dernier, Albert Cartier ne veut toutefois pas verser dans l’euphorie. « Il faut rester humble , poursuit l’entraîneur messin. Si ce n’est pas le cas face à Colmar, on s’expose à de graves difficultés. »
Reste que les Messins, privés de Grégory Proment suspendu, peuvent, ce soir, faire un pas important vers la L2. « À l’aller (0-0) , les Colmariens avaient démontré des qualités dans l’engagement, l’ambition et l’envie. Je ne m’attends pas à autre chose cette fois , prévient le technicien. De toute façon, toutes les équipes se présentent à Saint-Symphorien pour faire un coup. À nous de maîtriser ces paramètres et d’être dans la continuité de ce que nous proposons actuellement en termes de jeu. Le tout en améliorant notre point faible. » Autrement dit, être plus vigilant sur les coups de pied arrêtés, l’une des armes préférées d’Alsaciens ayant redressé la barre (nul à Boulogne 0-0 et victoire face à Vannes 3-2) après une funeste série de six défaites d’affilée.
Pour espérer enregistrer sa cinquième victoire de rang à domicile, Albert Cartier (qui devrait être sur le banc malgré son exclusion la semaine dernière), ne bouleversera sans doute pas son onze de départ. Reste quelques incertitudes que l’entraîneur lorrain n’a pas totalement levées hier : Romain Inez est ainsi en balance avec Guido Milan dans l’axe de la défense, alors que Mayoro N’Doye et Albert Baning sont en lice pour pallier l’absence de Grégory Proment. « Actuellement entre dix-huit et vingt joueurs sont vraiment bien dans l’état d’esprit , affirme l’entraîneur. Je suis très heureux de cette concurrence. C’est une saine émulation qui pousse le groupe vers le haut. »
J.-S. G.
